Ardent promoteur de la construction européenne, Jean Monnet disait : « L’Europe se fera dans les crises et elle sera la somme des solutions apportées à ces crises ». L’histoire lui a donné mille fois raison. Depuis les années 1950, les coups de grisou se sont multipliés mais l’Europe, plus roseau que chêne, s’est à chaque fois adaptée. La crise sanitaire et la guerre conduite par les Russes en Ukraine lui ont même donné un coup de fouet salutaire pour aller plus vite et plus loin.
Le coronavirus l’a obligée à mettre au point un plan de relance fort et astucieux de plus de 700 milliards d’euros, assorti d’un mécanisme de remboursement mutualisé. On était très loin des tensions qui avaient prévalu, lors de la crise financière de 2008, contre les pays du sud de l’Europe, notamment contre la Grèce. Quant au conflit russo-ukrainien, il a soudé les vingt-sept Etats membres pour aider le régime de Kiev, là où tout le monde, Moscou en tête, pensait que la division règnerait.
A ce contexte, vient s’ajouter la volonté des acteurs européens de modifier quelques-unes des règles de fonctionnement de l’Union. L’arrivée de Olaf Scholz en Allemagne a facilité les choses car le nouveau chancelier affiche un désir de faire bouger les lignes beaucoup plus manifeste qu’Angela Merkel. Ne serait-ce que sur le plan militaire ! Ce changement d’approche tombe à pic au moment où Emmanuel Macron, fraîchement réélu en France et titulaire pendant six mois de la présidence du conseil de l’Union européenne, entend aussi donner un nouveau souffle à l’Europe.
En cheville avec le Parlement européen et Ursula von der Leyen, la présidente de la Commision européenne, quelques grandes réformes sont sur la table. La première sera délicate à faire adopter : il s’agit de lancer une procédure pour assouplir les traités européens afin de rendre l’institution plus efficace. Il est question par exemple d’abandonner la règle de l’unanimité qui bloque souvent la marche communautaire. Conférer un droit d’initiative législative au Parlement ou élargir les compétences de l’Union en matière de défense ou de santé sont aussi des dispositions évoquées.
Treize des 27 pays membres y sont opposés, comme la Pologne, la Roumanie, la Finlande ou la Suède, estimant cela prématuré. L’autre idée, présentée par Emmanuel Macron en début de semaine, serait la création d’une Communauté politique européenne. Elle accueillerait des pays partenaires, comme l’Ukraine, en parallèle d’une procédure d’adhésion à l’Union, qui prendrait, elle, des décennies. « Cette organisation européenne nouvelle permettrait aux nations européennes démocratiques adhérant à notre socle de valeurs, de trouver un nouvel espace de coopération politique, de sécurité, de coopération », a déclaré le chef de l’Etat. Rien de tout cela ne se fera en un jour, mais l’Europe bénéficie actuellement d’un alignement des planètes pour parfaire sa construction. Et Vladimir Poutine y est pour beaucoup… à l’insu de son plein gré.
L’équipe de l’ASFE
jean monnet un agent de la cia a travaille pour les etats unis et non pas pour l europe arretez votre propagande
Le nouveau chancelier s’appelle Olaf Scholz. Ne pas confondre avec Martin Schultz également du Parti SPD mais non élu.
Merci Marie-Paule, c’est corrigé !
Je ne partage pas votre optimisme sur l’avenir de l’Europe l’Allemagne s’arme mais oublie le matériel français. Où est l’europe chaque pays réagit pour lui ,uniquement.l’OTAN n’est pas une bonne idée il faut en sortir.