Cannes : vitrine du cinéma dans le monde entier ?

Le Festival de Cannes est l’un des rassemblements cinématographiques des plus prestigieux. Fouler le tapis rouge des marches du Festival en est un évènement des plus médiatisés.

Du 14 au 25 mai 2019 a lieu la 72ème édition sur la Croisette.

Charlotte Gainsbourg et Javier Bardemont ont lancé le début des festivités au cours d’une cérémonie d’ouverture dirigée par Edouard Baer, suivie de la projection du film de Jim Jarmusch The dead don’t die.

Etapes importantes de son histoire

Les objectifs initiaux du Festival étaient de rivaliser avec la Mostra de Venise de juillet 1936, de révéler, mettre en valeur des oeuvres de qualité pour servir l’évolution du cinéma, favoriser le développement de l’industrie cinématographique dans le monde et célébrer cet art au-delà des frontières. Le diplomate français Philippe Erlanger, représentant de la France sur place, initiateur du projet, veut surtout donner au monde un festival sans aucune pression (surtout politique) et libre.

Jean Zay et Albert Sarraut, Ministres de l’époque, se montrent favorables, défenseurs de l’idée qu’un festival de cinéma européen ne devrait pas être influencé par le pouvoir politique.

Mais à la question de savoir quel cadre pourrait concurrencer Venise, la première réponse avancée est Biarritz le 6 mai 1939. C’est finalement la ville de Cannes qui l’emporte. 9 pays sont en compétition pour la première édition.

En 1946, le festival compte la participation de 19 pays. L’objectif est d’encourager le développement du cinéma, créer et maintenir un esprit de collaboration entre les pays.

Dans les années 50, le festival devient encore plus populaire grâce à la présence de célébrités parmi lesquelles Grace Kelly, Brigitte Bardot, Cary Grant, Romy Schneider, Simone Signoret, Pablo Picasso.

A défaut de budget et face à une concurrence croissante avec d’autres festivals, l’édition de 1948 et 1950 sont annulées, tandis que celle de 1969 est interrompue.

Depuis 2009 et 2010, le festival travaille à l’accompagnement de la promotion d’auteurs et de films dans des régions du monde dans lesquelles ils sont moins valorisés : à Buenos Aires avec la « Semana de Cine del Festival de Cannes » et à Bucarest avec les « Films de Cannes à Bucarest ».

Le septième art, réservé aux VIP ?

Le Festival de Cannes s’est diversifié et ne consiste pas uniquement en une série de projections.

Le Marché du Film – qui fête ses 50 ans, réunissant 12 000 participants ; la Cinéfondation – laquelle présente des films d’écoles de cinéma ; et Cannes Court Métrage en font aussi partie.

Et, même si la cérémonie d’ouverture et de clôture du Festival demeurent des évènements mondains incontournables – avec, cette année un hommage rendu à la réalisatrice décédée Agnès Varda, le festival ne cesse d’évoluer pour attirer le plus grand nombre dans les salles obscures.

Le festival est certes initialement dédié aux professionnels, mais, pour la deuxième année, des pass pour encourager les cinéphiles de 18-28 ans pour assister à la programmation pendant trois jours sont proposés.

Dans cette optique d’ouverture et de démocratisation du grand écran, le Festival transforme la plage Macé en salle de cinéma à ciel ouvert avec des projections cinématographiques pour tous, gratuites les pieds ensablés et deux soirées ciné-karaoké, à l’occasion de l’ouverture et clôture du Festival.

Quelques chiffres

1 845 longs métrages ont été proposés à la Sélection officielle.

4 240 courts métrages ont été reçus et vus pour n’en sélectionner que 11.

8 premiers films font partie de la Sélection officielle.

39 pays sont représentés contre 35 l’année précédente.

Près d’un tiers des longs métrages en compétition ont été réalisés par une femme.

20 réalisatrices font partie de la sélection officielle 2019 (11 en 2018).

Malgré un univers très masculin initialement, une féminisation croissante du milieu et des avancées en termes de parité sont faites.

Président et jury

Le jury des longs métrages composé de professionnels du cinéma du monde entier, à titre d’exemple, a respecté la parité et est présidé par Alejandro Gonzalez Iñàrritu, mexicain.

Une identité propre à chacune des sélections

Les films en Compétition sont le reflet du cinéma d’auteur grand public tandis que la catégorie Un Certain Regard met à l’honneur des oeuvres originales dans leur sujet et esthétique.

Les films classés Hors compétition sont, quant à eux, généralement des films-évènements marquants de l’année.

Les Séances spéciales et de minuit permettent la confrontation à des oeuvres plus personnelles.

Des réalisateurs de renom dont le film figure parmi les favoris

Sélection officielle

Même si le film de Quentin Tarantino (Once upon a time in Hollywood) et celui de Pedro Almodovar (Douleur et gloire) étaient très attendus, les favoris pour l’emporter seraient plutôt :

  • les frères belges Dardenne (Le jeune Ahmed) film sur la radicalisation d’un jeune de 13 ans
  • Le québécois Xavier Dolan (Matthias et Maxime) : des amis d’enfance s’embrassent pour les besoins d’un court métrage
  • Abdellatif Kechiche (Mektoub my love : intermezzo), dans les années 80, sur l’été d’un adolescent de quinze ans (durée : 4 heures)
  • Le britannique Ken Loach (Sorry we missed you) drame social sur une famille qui peine à joindre les deux bouts et dont le père devient chauffeur livreur
  • Céline Sciamma (Portrait de la jeune fille en feu) sur une peintre et son modèle qui succombent à l’amour au XVIIIe siècle
  • Terrence Malick (A hidden life), inspiré de faits réels, sur un paysan autrichien qui refuse de se battre aux côtés des nazis, reconnu coupable de trahison sous le régime nazie, mais demeure libre.
  • Le dernier film du sud coréen Bong Joon-Ho (Parasite), sur une famille au chômage dont le fils contrefait son diplôme pour obtenir un poste. L’oeuvre semble bien partie pour remporter la palme, d’après les dernières critiques et pronostics.
Catégorie Un certain regard

L’actrice québécoise Monia Chokri (La femme de mon frère) a marqué l’ouverture de la sélection avec son premier film, comédie se déroulant à Montréal.

Films Hors compétition

Enfin, parmi les films remarqués classés Hors compétition, on retiendra :

  • celui de Claude Lelouch (Les Plus belles années d’une vie), suite d’Un homme et une femme
  • le documentaire sur Diego Maradona d’Asif Kapadia, lequel dévoile l’homme derrière le mythe
  • le drame biographique sur Elton John (Rocketman) de Dexter Fletcher
  • le film (Hors normes) d’Eric Toledano et Olivier Nakache sur deux associations dédiées aux enfants et adolescents autistes.

A travers l’objectif de la caméra et malgré le côté bling bling du tapis rouge du Festival, ce sont néanmoins des thèmes de société qui sont abordés. Le suspense reste entier sur les prochains primés.

SOURCE :

Site officiel du Festival de Cannes

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