La Sénatrice Renaud-Garabedian avait interrogé le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères. Ceci en avril dernier sur l’avenir du réseau culturel français à l’étranger. Elle avait soulevé les difficultés, notamment économiques, auxquelles les alliances et instituts français pouvaient faire face (voir la question ici). Le ministère lui a transmis une réponse que nous vous résumons ici.
Des ressources propres indispensables
Dans cette réponse, le gouvernement a d’abord rappelé l’importance et le mode de financement du dispositif de diplomatie culturelle. Ce réseau est construit autour de 124 instituts français et autofinancés à 75 % en moyenne. Ses composantes sont très dépendantes de leurs ressources propres.
Les revenus des instituts français reposent principalement sur la vente de cours de langues, les certifications de niveau de langue. Mais aussi les inscriptions étudiantes sur la plateforme « Études en France ». La crise sanitaire a, de fait, eu un fort impact sur la situation financière des instituts. Les 830 alliances françaises traversent, elles aussi, les mêmes difficultés.
L’administration insiste néanmoins sur la forte capacité d’adaptation du réseau. Il a su, dans l’urgence, répondre aux besoins de ses clients et partenaires en maintenant les offres à distance et en réorganisant le travail de ses agents dans le cadre de la mise en place des plans continuité d’activité (PCA) et du télétravail. Selon le ministère, l’importance des ressources privées dans l’ensemble des revenus, est devenu un véritable atout de la diplomatie culturelle française.
Le développement des outils numériques
Le gouvernement rappelle enfin les mesures de soutien qu’il a déployées. Pour contenir rapidement l’incertitude du calendrier, des aides de trésorerie dédiées au paiement des charges courantes ont été allouées. Les efforts se sont poursuivis avec la mobilisation d’une enveloppe de 2 millions d’euros au sein du programme 185 (rayonnement culturel et scientifique). Ces démarches se sont également inscrites dans le champ logistique avec la création de nouveaux outils pédagogiques adaptés à la crise sanitaire et le développement d’offres numériques nouvelles, adaptées aux contextes locaux, notamment dans le secteur des industries culturelles et créatives.
Une véritable démarche de renforcement du numérique est ainsi proposée en parallèle des mesures d’aide, mises en place dans l’urgence. Pourtant, si les services proposent de nouvelles méthodes et pédagogies, il persiste un problème majeur. Celui du statut des établissements à autonomie financière – reposant à 75 % sur leurs ressources propres – déjà critiqué par la Cour des Comptes depuis plusieurs années. Cette même critique est réitérée à chaque projet de loi de finances au moment des discussions sur le programme 185.
Si la crise sanitaire pouvait être le moment d’avancer de nouvelles idées, elle se trouve être un obstacle supplémentaire à la résolution de ce noeud.