La Francophonie et Israël

La langue parlée est certainement le véhicule le puissant du rayonnement d’un pays, d’une culture et d’une civilisation. Le français a longtemps été un tel véhicule au niveau international, un rôle qui a été repris par l’anglais depuis près d’un siècle. La perte de présence d’une langue et la décadence économique et intellectuelle du pays originel qui l’a engendrée vont souvent de pair.

Un des rôles importants de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) qui implique 93 états est d’aider à maintenir ce rayonnement a tous les niveaux.

Israël ne fait partie ni des états membres, ni des états associés ni des états observateurs ! Beaucoup d’israéliens le regrettent mais la plupart s’en fichent, surtout qu’ils ont d’autres soucis plus importants en ces temps de guerre !

Mais la France elle-même ne devrait-elle pas se désoler de ce que ce pays qui, selon les statistiques, contient entre 850 000 et 1 million de personnes qui parlent le français dont une partie, entre 100 000 et 200 000 d’entre eux, ont la nationalité française, n’en fasse pas partie ?

D’autant plus que cette communauté-là fait vivre cette langue aux niveaux intellectuel, économique et culturel bien davantage que la très grande majorité des pays de l’OIF. Israël aurait pu être le meilleur bastion culturel pour le Français mais des visions a court terme petit à petit détruisent ce vivier, et les générations suivantes, à défaut d’être motivées se voient même démotivées d’apprendre cette langue !

Si certains hommes politiques français ont une vision stratégique prônant ouvertement l’adoption du français dans les pays africains pour accompagner « la créolisation de la France » (sic), ils ne devraient peut-être pas mettre tous leurs œufs dans le même panier. Certains choix culturels sont irréversibles !

Paul Kamoun, PhD, Conseiller des Français de l’étranger ASFE à Jérusalem

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