Trump, les droits de douane et le retour du protectionnisme : un monde sous tension

L’augmentation des droits de douane décidée par Donald Trump marque un tournant majeur dans les relations commerciales internationales. En ravivant la logique protectionniste, le président des États-Unis a cherché à corriger ce qu’il percevait comme un déséquilibre structurel, notamment vis-à-vis de la Chine. Mais au-delà des slogans nationalistes du type « Made in America », cette politique a déclenché une série de répercussions économiques et géopolitiques dont les effets se font sentir à l’échelle mondiale.

Les nouveaux tarifs, parfois fixés de manière économiquement incohérente – certains allant jusqu’à considérer que ChatGPT en serait l’auteur –, annoncés mercredi dernier, sont désormais au cœur des débats à travers la planète. Négociation par le chaos ? Provocation calculée ? Conviction profonde sur l’avenir industriel américain ? Le degré de rationalité derrière cette décision, sans précédent par son ampleur, reste difficile à cerner. Elle semble nous projeter un siècle en arrière, à l’époque des grands élans protectionnistes.

Conséquence immédiate : les marchés mondiaux ont vacillé. Et dans un retournement inattendu, Donald Trump a annoncé une pause de 90 jours dans l’application des nouveaux tarifs. Le taux de 10% sur l’ensemble des importations reste en vigueur, tandis que celui sur les produits chinois – alors que Pékin avait amorcé une riposte symétrique – subit une hausse spectaculaire de 125%. La guerre commerciale engagée par l’administration américaine semble donc, pour l’instant, se concentrer sur son principal rival économique.

Un soulagement provisoire s’est fait sentir sur les marchés, mais l’incertitude demeure. Notamment en Europe, qui pourrait devenir le principal déversoir de produits chinois cherchant de nouveaux débouchés. De fait, nombreux sont les acteurs économiques craignant les effets concurrentiels et déflationnistes d’un tel scénario.

Deux grandes réflexions s’imposent.

La première concerne le pouvoir politique. Dans un monde où l’on entend souvent que les dirigeants n’auraient plus de prise réelle sur les événements, soumis à des forces globales aussi opaques que mystérieuses, les derniers jours nous rappellent à quel point cette vision est réductrice. Le président des États-Unis a bel et bien provoqué un séisme à l’échelle mondiale. À moins, bien sûr, que la suspension annoncée ne soit perçue, une fois de plus, comme une victoire de la finance.

La seconde nous interroge sur notre propre impréparation. Ne pouvions-nous pas anticiper, en Europe notamment, une orientation protectionniste que Donald Trump n’a jamais cherché à dissimuler ? Certes, la Commission européenne a amorcé hier une riposte mesurée portant sur 22 milliards d’importations américaines. Mais la réaction semble dictée par l’urgence, et la multiplication des réunions et sommets de crise ces derniers jours trahit un manque flagrant de préparation. Cet épisode récent devrait nous inciter, en tant qu’Européens, à mieux nous organiser face à un monde de plus en plus instable, où les grandes puissances sont prêtes à tout pour défendre leurs intérêts…

2 commentaires

  1. Monsieur Trump est tout simplement en train de faire des USA une économie protégée. C est à dire une économie aux fonctionnera à un niveau inférieur de production et d efficacité. Les entreprises protegees feront des surprofits et payeront les partis politiques pour qu ils les maintiennent. C est une immense source de corruptions qui changera profondément la nature de la société américaine. Celle ci deviendra une société de type latino américains ou une caste privilégié profite au detrimrntvdu reste derrière ses barrières douanières.

  2. Nous sommes effectivement sidérés par le manque d’anticipation de l’Europe. Que font les haut fonctionnaires européens ? Ce n’est pourtant pas faute d’avoir été prévenu plus de 6 ans à l’avance par le Président Trump lors de son premier mandat.
    A quoi servent les études prévisionnelles des différents spécialistes de l’économie ? De la fumisterie facturée à prix d’or.
    Donald à raison de les sortir de leur zone de grand confort.

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