Ce lundi 10 mars 2025 s’est tenue la 42e session de l’Assemblée des Français de l’étranger. À cette occasion, le ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargé du Commerce extérieur et des Français de l’étranger, Laurent Saint-Martin, a annoncé plusieurs engagements. Retour sur cet évènement.
L’Assemblée des Français de l’étranger
Se réunissant deux fois par an, l’Assemblée des Français de l’étranger (AFE) est l’instance représentative des Français établis hors de France. Cette assemblée consultative composée de 90 conseillers élus parmi les 442 conseillers des Français de l’étranger, constitue un précieux relais entre les conseillers élus localement et le Gouvernement.
Ouverture de la 42e session de l’AFE
Présidée par Hélène Degryse, l’AFE s’est ouverte sous le signe d’une actualité internationale qui interroge et qui inquiète entre alliances brisées, conflits mondiaux et changements de paradigmes où l’argent devient la variable dans la résolution des tensions.
Lors de ses propos liminaires, la présidente a rappelé la présence des Français à travers le monde et l’impact d’un tel contexte sur leur vie. Elle a appelé à ce qu’ils soient considérés en tant qu’interlocuteurs privilégiés, que leur soit donnée la légitimité qu’ils méritent, loin des stéréotypes d’expatriés privilégiés souvent véhiculés.
Elle a enfin souligné l’importance d’un dialogue constructif entre les élus et le Gouvernement, dans un esprit de coopération au service de la communauté française à l’étranger.
Dès l’ouverture des débats, le ministre délégué a tenu à réaffirmer sa démarche, fondée sur l’écoute des priorités et la réflexion collective. Il a structuré son intervention autour de trois axes majeurs pour les Français de l’étranger : la sécurité, la modernisation de l’administration et la protection sociale, en formulant plusieurs annonces.
Sécurité
Le ministre a insisté sur la nécessité d’anticiper et de s’adapter aux incertitudes du contexte international, réaffirmant la priorité absolue du Gouvernement : la protection des Français établis hors de France. Évoquant les cas de compatriotes injustement détenus, comme Cécile Kohler et Boualem Sansal, ainsi que des Français assassinés, il a souligné la brutalité et l’imprévisibilité des défis actuels.
Dans ce cadre, il a annoncé la signature prochaine d’un partenariat entre son ministère, le ministère chargé de l’égalité entre les femmes et les hommes, et la plateforme féministe The Sorority pour lutter contre les violences intrafamiliales et celles faites aux femmes.
Modernisation
Laurent Saint-Martin a appelé à une transformation de l’administration française afin d’améliorer son efficacité et d’optimiser ses ressources. Parmi les mesures annoncées pour 2025 :
- Le renouvellement des passeports sans comparution physique ;
- L’extension de Service France Consulaire à tous les Français de l’étranger, avec une couverture de 60 % d’ici le 11 mars ;
- Le lancement d’une expérimentation de certification numérique dans six consulats, avec une généralisation prévue en juin ;
- L’extension du paiement électronique des droits de chancellerie à l’ensemble du réseau consulaire ;
- L’élargissement à dix pays de l’expérimentation du renouvellement des passeports, en vue d’une généralisation mondiale ;
- La déclaration en ligne et la délivrance accélérée des actes d’état civil ;
- L’élargissement du vote par Internet à de nouveaux scrutins après consultation et calibrage de la nécessité d’un tel dispositif ;
- La dématérialisation de la propagande électorale.
Protection sociale
En réponse aux critiques sur un budget qualifié d’austère par certains, le ministre a mis en avant une augmentation de 10 % du budget dédié aux Français de l’étranger par rapport à 2022. Tout en reconnaissant les contraintes budgétaires, il a défendu des choix assumés pour garantir la pérennité des services. Un atelier dédié au budget sera organisé au cours de cette 42e session.
En clôture de son intervention, Laurent Saint-Martin a exprimé sa reconnaissance envers les conseillers des Français de l’étranger et réaffirmé l’importance de leur rôle. Il a évoqué la nécessité d’un bilan de la charte actuelle pour une éventuelle évolution, notamment en matière de formation des élus (violences intrafamiliales, compétences).
Afin de déconstruire les stéréotypes sur les expatriés, il a annoncé deux initiatives :
- La création d’une newsletter à destination des Français inscrits au registre ;
- Le lancement d’une série de portraits mettant en avant les parcours des Français de l’étranger.
Enfin, il a annoncé le dépôt prochain d’un projet de loi relatif aux Français établis hors de France, incluant notamment des dispositions sur les Entrepreneurs Français à l’Étranger (EFE).
Les échanges se sont poursuivis avec les différents groupes politiques composant l’AFE, avant l’ouverture des Assises de la Protection sociale, dont les conclusions seront présentées en octobre 2025.

Comment vous remercier par un français de l’étranger de 74 ans vivant à Rio de janeiro et qui comme moi bénéficie d’une pension qui me permet de survivre grâce à vous.Mon vocabulaire n’est pas assez riche pour vous témoigner de ma gratitude pour me tenir en vie .
Merci à toutes celles et ceux que je remercie à vie !
Bonjour Monsieur,
Comment avez vous reussi à avoir une pension de la France? Si ce n’est pas trop indiscret, pouvez vous me donner quelques conseil?
En fait tout ceci n’est que du baratin pour masquer à la fois l’impuissance de la France et surtout le fait que la vie de ses compatriotes à l’étranger, elle s’en fout complètement. Mais ce serait non politiquement correct de l’avouer.
Dans les années 80/90 un français à l’étranger se sentait (un peu mais pas trop) soutenu par son pays (je l’ai vécu quand j’étais au Portugal) mais aujourd’hui il est complètement lâché, voir « emmerdé » par ses consulats et ambassades : je l’ai vécu un peu au Cameroun et le vis nommément actuellement au Togo.
Arrêtez de blablater, et tenez vraiment compte des vrais aspirations de vos compatriotes.
Rien sur l’augmentation de la CFE
Tout à fait ! La Caisse des Francais à l’Etranger devrait etre une des priorités à traiter et il n’en est même pas fait mention.
Au consulat d’Agadir, a partir d’une certaine époque, il y a 10/12 ans, on avait réellement l’impression de déranger. ils étaient devenus infects a tel point que pour faire valider le certificat de vie mon père grabataire, j’avais été contraint de le déplacer en ambulance. La personne du service sociale s’était déplacée une foi, par la suite elle était trop occupée pour se déplacer.
J’aimerais faire remarquer à propos de « modernisation » qu’il est fort gênant que l’accès au site France-connect en ligne ne soit pas accessible depuis le Portugal.
J’avais déjà évoqué ce problème auprès de certains députés, sans obtenir de réponse.
Merci pour votre attention.
Lettre ouverte à Monsieur le Ministre délégué chargé des Français de l’étranger
Monsieur le Ministre,
Permettez-moi de vous adresser cette lettre non pour solliciter un privilège, mais pour poser une question simple, presque candide : que fait la France pour faire respecter la convention fiscale qui la lie à l’Italie ?
Il ne vous aura pas échappé, j’ose l’espérer, que cette convention – censée clarifier les obligations fiscales entre nos deux pays – est aujourd’hui interprétée par l’administration italienne avec une rigueur toute particulière. Non pas dans un souci d’équité, mais plutôt avec une forme de zèle sélectif, pour ne pas dire une certaine malveillance, à l’égard des retraités français expatriés. Ce n’est plus la pluie qui tombe en Italie, Monsieur le Ministre, ce sont les redressements fiscaux. Et ils tombent dru.
Cette convention, qualifiée pudiquement de « bien ficelée », ressemble en réalité davantage à un filet aux mailles lâches, dont chacun peut tirer sur le nœud qui l’arrange. L’Italie, elle, a clairement choisi la manière forte. Et la France ? Elle observe. Silencieusement. Immuablement. Ce qui, dans un contexte aussi préoccupant, commence à ressembler à une forme d’abandon.
Mais puisque nous parlons d’administration et d’attention portée aux Français de l’étranger, permettez-moi d’aborder un autre point, tout aussi révélateur du fossé entre discours et réalité : l’impossibilité, en 2025, de transmettre un document à la CPAM autrement que par voie postale.
Oui, Monsieur le Ministre, vous avez bien lu. À l’heure des véhicules autonomes, de l’intelligence artificielle, des consultations médicales à distance et des ambitions lunaires, il est toujours demandé aux assurés sociaux français vivant hors de France de glisser leurs documents dans une enveloppe et de prier Saint-Affranchissement pour qu’elle arrive à bon port. Les signaux de fumée et les pigeons voyageurs restent, à ce jour, des options tout aussi modernes que fiables.
Certes, la France aime ses traditions. Mais doit-elle à ce point camper dans une nostalgie administrative digne d’un autre siècle ?
Monsieur le Ministre, les Français de l’étranger, qu’ils vivent à Rome, Lisbonne ou Montréal, ne demandent pas de traitement de faveur. Ils demandent simplement que leur pays les défende lorsqu’ils sont injustement ciblés, et qu’il leur offre les mêmes outils que ceux disponibles à leurs concitoyens restés en métropole.
Dans l’attente d’un signe – ou d’un timbre, puisque c’est encore le canal officiel – je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de ma considération… préoccupée.
En France c’est l’art du barotin (je voulais dire du baratin).
Au lieu de barotiner, des actions réelles et positives seraient bien plus utiles. Mais ce n’est pas dans l’ADN de nos gouvernants.
Bravo, Francois! Votre sensationnel humour est remarquable et bien apprecie dans ces jours de stress qui n’en finissent pas aux USA.
« The old country » et ses occcupants vivent dans le Moyen-Age. Et l’Administration porte l’etendard. Rien n’a change et je ne retiens pas mon souffle. Leurs representants sont enseignes dans les « grandes ecoles » pour guarantir la continuite … changer quelque chose? Oh mon Dieu, non!
Certains pourraient nous contredire en pointant le charme exquis de la vieille France mais la patience s’en mele et ce n’est pas mon point fort
Bref, tout cela rend la modernisation de la vie impossible et une guarantie de continuite par manque d’imagination ou paresse. Quant au savoir-faire, ce n’est pas le sujet, right?
Vive la France!
Tiens, c’est minuit.. l’heure du crime.. le reveil sonnera dans 6 heures, juste a temps pour sauter dans le voiture jusqu’a la Poste et acheter un timbre.. quelle horreur!
Ce que j’aimerais bien, qui avait été jadis proposé par une question de sénateur au gouvernement et refusé par Fabius, ministre des affaires étrangères, c’est qu’on évalue RÉGULIÈREMENT (au minimum tous les 10 ans, mais tous les 5 ans serait mieux) l’application des accords bilatéraux, et qu’on en tire les conséquences rapidement. Si une clause ou un accord entier ne sont pas respectés par l’autre partie, la diplomatie française prend contact avec le gouvernement concerné puis, au vu de la réponse (ou de l’absence de réponse), patiente quelques mois pour voir si la situation s’améliore réellement, ou renégocie l’accord ou, en cas de blocage (même bien emballé par des boniments de l’autre partie), dénonce l’accord sans hésitation.