Adeline Verdier-Velten : « Si on s’accroche, si on sait s’entourer et si on a un bon réseau, tout est possible ! »

Adeline Verdier-Velten, fondatrice de «The Musettes», une plateforme dédiée aux femmes expatriées entrepreneuses. Ce réseau leur fournit un soutien, un accompagnement et une promotion de leur entreprise à travers le monde. Son engagement envers l’autonomisation des femmes expatriées et sa vision audacieuse ont fait de « The Musettes » une référence incontournable dans le monde de l’entrepreneuriat féminin international.

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ? Quel est votre parcours personnel et professionnel ? 

Je suis Adeline Verdier Velten, j’ai 44 ans, je suis mariée et j’ai 2 enfants. Je suis restauratrice de tableaux à la base, j’avais un atelier à Paris pendant 10 ans. En 2015, on a eu l’opportunité de s’expatrier à Amsterdam aux Pays-bas et donc je suis devenue “conjointe suiveuse”. C’est là que j’ai dû me réinventer professionnellement. Je n’ai pas pu continuer la restauration de tableaux, car les loyers étaient plus chers et recréer un atelier dans ce domaine de l’artisanat d’art prend du temps, ne sachant pas combien de temps nous allions rester, c’était donc difficile de se réinventer là bas. J’ai préféré me créer un projet nomade. 

Vous avez été finaliste des Trophées des Français de l’étranger et remporté le Trophée des Français du Moyen-Orient dans la catégorie “femme empowerment” remis par le Petit journal, pour la création de The Musettes, une plateforme professionnelle d’entraide consacrée aux femmes expatriées. Quelles ont été vos principales motivations dans sa création ? 

Comme je le disais, je ne pouvais poursuivre mon ancienne activité. Au fur à mesure des rencontres que j’ai faites à Amsterdam, je me suis rendu compte que 80% des femmes expatriées suivaient leur conjoint et qu’une majorité ne retrouvaient pas de travail dans le corporate. Ainsi, certaines d’entre elles utilisaient  ce temps d’expatriation pour se lancer dans l’entreprenariat. Ce qui est assez courageux de leur part, car j’ai toujours été entrepreneure, je sais que c’est difficile à faire déjà en France alors à l’étranger, il y a d’autres challenges encore. Il y a la barrière de la langue, avec la culture et l’administration. Le rapport au temps n’est pas le même non plus, il fallait aussi se re-créer un réseau personnel et professionnel.

Ce que je voulais avec The Musettes c’était de prouver que ces femmes pouvaient relever tous ces défis en créant leurs entreprises un peu partout dans le monde. Je voulais aussi casser un peu les clichés sur les “femmes de” qui sont vues comme des personnes souvent en vacances, faisant beaucoup de shopping et du yoga, qui n’avaient pas de quoi se plaindre et qui lançaient des activités comme étant un hobby. 

L’idée est qu’elles puissent lancer des projets à impact social, environnemental et culturel, avec la volonté d’avoir un business plan, d’avoir un impact localement et de s’inscrire dans la durée. 

C’était donc l’occasion de dire qu’il y a de réels projets à mettre en avant car la voix de ces expat’preneures n’est pas assez représentée.  C’est comme cela qu’est né le projet! Au départ, je rédigeais des articles et maintenant c’est un vrai réseau international qui tourne autour de trois piliers : 

  • Un pilier inspirationnel avec un podcast qui recense les témoignages de femmes qui entreprennent autour du monde que ça soit en Amérique du sud, en Asie, en Europe, au Moyen Orient et aux Etats Unis, parce que à chaque pays, son administration, sa culture et donc faut s’adapter au mindset en fonction.
  • Un pilier networking où j’organise des événements pour que des femmes entrepreneurs puissent se rencontrer et “networker” entre elles tout en s’inspirant de parcours « successfull » des speaker que j’invite. 
  • Et enfin, un pilier business où je mets en relation ces expat-preneurs avec des experts qui les aident à développer leur projet. Comme elles sont souvent seules, avoir les avis d’experts permet d’avoir un œil extérieur et de développer leur business de manière plus pérenne.

Adeline Verdier-Velten lors de la remise de son Trophée des Français du Moyen-Orient dans la catégorie “femme empowerment” remis par le Petit journal

 Quelle est l’origine de ce nom “The Musettes”? 

C’est un petit clin d’œil à mon métier de départ, les Muses sont les femmes qui inspiraient les artistes et donc les musettes représentent toutes les femmes qui s’inspirent les unes des autres, avec une sororité très bienveillante à travers le monde.

Quels sont vos futurs projets avec The Musettes dans les années à venir? 

Développer le sponsoring et aller toucher les entreprises pour qu’elles soutiennent davantage les femmes qui suivent leur conjoint et pour qu’elles aient une vraie reconnaissance du fait qu’elles aient mis leur carrière entre parenthèses pour que leur époux puisse faire leur carrière et donc que l’entreprise reconnaisse cela et les prennent en compte. 

Evènement « The Musettes » à Dubaï

Ces dernières années, nous avons observé une augmentation significative du nombre de femmes actives à l’étranger, passant de 10% en 2006 à 20% aujourd’hui. Cette augmentation témoigne-t-elle d’une réduction de l’inégalité homme-femme dans le domaine entrepreneurial, selon vous ?

Surement, c’est vrai qu’il y a beaucoup plus de femmes qui entreprennent. Moi, je le vois à Dubaï, j’ai une grosse communauté de femmes qui se sont lancées dans tout type d’entrepreneuriat que ce soit dans le wellness, le prêt à porter, la joaillerie, les ONG, l’art, etc. C’est vrai que même si c’est difficile, elles entreprennent de plus en plus car c’est une flexibilité de temps et surtout quand il faut bouger plusieurs fois en tant qu’expatrié, en général c’est tous les 4-5 ans donc entreprendre dans des projets nomades c’est plus facile que de changer de société et de recommencer tout à zéro à chaque fois.

Quels conseils donneriez-vous aux femmes expatriées qui hésitent à se lancer dans l’entrepreneuriat? 

De venir dans mon réseau “The Musettes” ! Pour s’inspirer pour leur montrer qu’il y a plein de choses à faire, des collaborations sont possibles et ce à travers les pays. Surtout il faut s’entourer et rencontrer les bonnes personnes qui vont leur montrer que l’expatriation à l’étranger c’est possible. C’est faisable si on a la volonté et qu’on est résiliente. Je leur conseillerais aussi d’être bien entourées, faire du networking pour pouvoir se lancer et enfin de ne pas avoir peur ! 

 Avez-vous autre chose à ajouter ou à nous transmettre ? par exemple une histoire marquante d’une femme expatriée qui vous a touchée plus que d’autres ?

J’ai quelques femmes qui sont des “success story”: 

Ici à Dubaï, on a Julie Barbier Leblan qui a monté MERIT, une entreprise de récompenses pour les employées des entreprises. Elle a monté un très gros business qui s’exporte partout dans le monde, au Moyen-Orient comme aux Etats-unis. Elle a fait plusieurs levées de fonds, chose difficile en tant que femme. 

Il y a Fanny Moizant, qui a co-monté avec son associée Vestiairecollective. 

Ou encore, Julie Charvet Robinne de L’envers fashion qui est en Espagne et a monté une collection de prêt à porter avec de la maille faite localement en Espagne, elle a fait de belles collaborations notamment avec La Redoute. 

Ce sont des profils tout à fait différents, mais comme quoi si on s’accroche, si on sait s’entourer et si on a un bon réseau, tout est possible ! 

Adeline Verdier-Velten

En savoir plus sur : www.themusettes.com

Instagram : @themusettes

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