A 50 ans de la disparition de Georges Pompidou

La France commémore en ce mois d’avril les 50 ans de la disparition de Georges Pompidou. C’est l’occasion pour beaucoup de cultiver une certaine nostalgie de cette époque. Cela se comprend : notre pays vivait les dernières années des Trente glorieuses avant l’arrivée du premier choc pétrolier. Le dynamisme irriguait notre économie et l’humeur était légère.

Pendant le mandat du deuxième président de la Vème République, la croissance était de 6 % l’an. Seul le Japon faisait mieux dans le monde développé ! Les projets et réalisations industrielles, lancés ou déjà commencés sous le Général de Gaulle, étaient légion. Le programme franco-allemand Airbus démarrait, Ariane était à l’ébauche. Le futur TGV Paris-Lyon était sur les rails et la ligne A du RER ouvrait ses portes. Pour garantir notre indépendance énergétique, la construction de centrales nucléaires battait son plein, tout comme celle d’autoroutes pour faciliter les échanges. L’aéroport de Roissy sera inauguré en 1974 et le périphérique parisien l’année d’avant. Au total, une modernisation qui dessinera durablement le visage de la France. « Je me refuse à opposer la grandeur de la France au bonheur des Français et les rêves de la nation aux aspirations des hommes, dira Pompidou, le 7 mai 1971. Après tout, acquérir la puissance économique qui nous a si cruellement manqué depuis près d’un siècle et faute de laquelle indépendance, prestige, espérance de progrès ne seraient que nuages qui passent, n’est-ce pas un grand dessein ? »

Tel était ce chef de l’Etat, normalien et agrégé de lettres certes – dont on regrette, également, la vitalité de la politique culturelle – mais également pragmatique et soucieux du confort de ses compatriotes. « Arrêtez d’emmerder les Français » : tout le monde se souvient de cette formule qu’il aurait prononcée alors qu’il était encore premier ministre, en 1966, quand un jeune collaborateur de Matignon, nommé Jacques Chirac, est venu lui présenter un parapheur rempli de décrets à signer.

Ce président de la République incarnait aussi nombre de qualités et de valeurs que les Français ne retrouvent pas toujours dans le personnel politique d’aujourd’hui : le sens du devoir, la gravité, la solidité, la clarté de la langue et des objectifs, la persévérance, l’exigence. Une hauteur de vue qui n’excluait pas l’émotion comme lorsqu’un journaliste l’interrogea, le 1er septembre 1969, sur le suicide de Gabrielle Russier, cette enseignante éprise de son élève d’âge mineur. Après un long silence, Georges Pompidou citera Eluard :« Moi, mon remords, ce fut la victime raisonnable au regard d’enfant perdu, celle qui ressemble aux morts qui sont morts pour être aimés ». Nous lui devons, également, une sublime anthologie de la poésie française. 

Jusqu’à son dernier souffle, au prix d’indicibles souffrances, il a rempli ses devoirs d’État. Et à tous ceux qui lui demandaient de se ménager, il aurait répondu : « Dans ma famille, on ne se couche que pour mourir ». Elu en 1969, Georges Pompidou est mort dans l’exercice de ses fonctions. Que retiennent de lui nos actuels dirigeants politiques ?

Un commentaire

  1. Je n’etais pas Gaulliste mais l’intelligence, le bon sens, la hauteur de vue, le sens de l’Etat, l’interet pour les arts y compris les arts contemporains et sa grande probite classe Georges Pompidou parmis les geants de l’histoire recente de notre pays.

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