L’IVG entre dans la Constitution de la Vème République

Par une écrasante majorité du Congrès à Versailles, l’inscription de l’interruption volontaire de grossesse dans la Constitution a été adoptée. 780 voix de députés et de sénateurs, toutes sensibilités confondues, ont voté pour, contre 72. Le résultat du scrutin a été accueilli par les applaudissements nourris de l’Hémicycle et sous l’œil attentif des nombreux journalistes internationaux, placés en tribune. La France est effectivement le premier pays au monde à introduire l’IVG dans sa Loi fondamentale.

Il aura fallu un an et demi de travail pour que le texte soit d’abord soumis aux Assemblées et amendé par l’Assemblée nationale et le Sénat, avant d’être présenté dans sa version finale, au Congrès. L’idée a progressivement fait son chemin, et les arguments contre la nécessité d’inscrire dans la constitution «  la liberté de la femme » n’ont pas tenus. Malgré l’absence de volonté politique affichée de remettre en question l’IVG en France, le lobbying des opposants à la réforme constitutionnelle n’est pas passé inaperçu ces derniers mois. La modification votée ne fait en réalité que renvoyer au domaine de la loi la garantie de l’IVG.

Au-delà des considérations d’opportunité avancées par les uns et les autres, cet épisode législatif a plusieurs mérites. D’abord, montrer une France toujours en avance sur son temps, d’avant-garde, animée par un dialogue constructif et présentant un visage apaisé. Le message envoyé est effectivement universel. Cela n’est pas si souvent le cas et mérite d’être souligné.

Ensuite, à l’heure des révélations répétées sur des dérives sexuelles commises contre les femmes, d’affirmer haut et fort, cinquante ans après la loi Veil, le pouvoir de celles-ci de disposer comme elles l’entendent de leur corps. Le symbole est plus fort que jamais.

Cette réforme de la Constitution est la première réalisée par Emmanuel Macron. D’autres, également sensibles compte tenu des divisions de l’opinion, pourraient intervenir d’ici à la fin de son second quinquennat. Sur le dégel du corps électoral de la Nouvelle-Calédonie, le statut pour plus d’autonomie de la Corse, la fin du droit du sol à Mayotte et de nouvelles dispositions relatives à la décentralisation…

L’équipe de l’ASFE

Crédits photos © Assemblée nationale

24 commentaires

  1. Dire que la France est en pleine déliquescence et qu il faut 1 an et demi pour préparer un texte qui n’est qu un coup de communication du gouvernement pour se rallier les voix de la gauche.
    Quel malheur pour un pays d’avoir un roi trop jeune et des ministres qui passent tout leur temps à table! Heureux le pays dont le roi est de naissance noble et dont les ministres se mettent à table à l’heure qui convient, pour prendre des forces et non pour s’enivrer. Le toit s’effondre sur celui qui est trop paresseux pour le réparer, l’eau pénètre dans la maison de celui qui est négligent.

    BFC: Bible en français courant

  2. C’est vrai, et je suis en accord avec Portugal ! Il y a des cas d’extrême urgence, mais l’IVG ne doit pas complementer la contraception. Il faut réfléchir ou se retenir. Et surtout utiliser un préservatif.

  3. Je suis déçu et quelque peu honteux que la France se distingue en inscrivant dans sa constitution une « liberté » qui est à l’opposé de l’esprit de la loi Weil qui faisait de l’avortement légalisé l’exception et non une vague licence de confort jusqu’à 14 semaines de grossesse.

    Au lieu de cela, 234 000 avortements en 2022 montrent que nous mettons nos efforts au mauvais endroits. Ce sont autant de drames humains tant pour les enfants en devenir que de dommages psychologiques pour les futures mères.

    La défense de l’humanisme régresse et l’écrasante majorité du parlement est choquante.

  4. Quelle mauvaise foi ! Comme si avant, depuis des siècles, il n’y avait pas d’avorteuses dont c’était le métier. Mais on fermait les yeux, comme si de rien n »était. Mais c’était un secret de Polichinelle. Lorsque cela arrangeait les hommes, les mâles ! Finissons en avec l’hypocrisie.

  5. Je ne vois pas ce que le droit à l’avortement (qui n’est même contesté) vient faire dans la constitution, dont l’objet est de définir le fonctionnement de l’Etat et de la démocratie.
    C’est comme si, dans le mode d’emploi d’un téléphone mobile, on mettait la recette des œufs mimosa.
    C’est d’une stupidité sans nom.
    Encore un écran de fumée qui n’apporte rien.

  6. De la pure comm ! Comme ce que font nos dirigeants depuis plus de 20 ans. Il n’y avait aucun péril d’une part et d’autre part, l’avortement étant « renvoyé » á la loi, aucune « valeur constitutionnelle » ! Du vent qui a mobilisé des millions d’euros et des heures de travail législatif pour RIEN , ahurissant, absurde, inutile !!!

  7. Bonjour.
    C’est triste, très triste…
    Que dirais à ce sujet celle à qui la patrie doit sa reconnaissance éternelle, Jeanne d’Arc?

  8. C’est faux, La France n’est pas le premier pays à avoir introduit l’avortement dans sa constitution.
    C’est la Yougoslavie en 1974.
    Et oui, La Yougoslavie avait introduit le droit à l’avortement dans sa constitution : 50 ans avant la France…
    En espérèrant que l’avenir de la France ne suive pas le même chemin…

    1. Vous venez de prouver que soit la sénatrice (ou plutôt son équipe) ne lit pas les commentaires soit elle n’est pas sérieuse, car son message Publié le jeudi 7 mars 2024, que vous avez commenté le 20 mars, n’avait toujours été ni amendé ni annoté le 29 mars à 14 h, lorsque je l’ai lu.

      Cela confirme l’impression déplorable d’élus qui votent n’importe quoi, en mélangeant ce qui est du ressort de la constitution et ce qui est du domaine de la loi.
      Cela fait suite aux horreurs législatives liées à la foutaise climatique et à l’escroquerie COVID-1984

      1. Bonjour Guy,

        Nous ne modifions pas les éditos qui sont publiés sur le site et envoyés par mail.

        Avec des centaines de commentaires par semaine, la priorité des réponses est donnée aux questions concrètes, vous l’entendrez. Les débats d’idées sont évidemment libres dans les commentaires du moment qu’ils sont respectueux. Concernant l’inscription de l’IVG dans la constitution yougoslave en 1974, Tito avait plutôt inscrit « (…) un droit de l’homme de décider librement de la naissance de ses enfants », constitution qui n’existe plus depuis la dissolution des pays qui composaient l’ex-Yougoslavie. Cette mention n’a été reprise par aucun de ces pays, ce qui fait de la France, le seul pays dont la constitution en vigueur, protège l’accès à l’IVG.

  9. Il n’y a pas de quoi se vanter d’autant que le bilan de MACRON est lamentable, pour ne pas dire déplorable sur tous les plans et ne sachant comment redresser son bilan catastrophique avant les élections européennes, il prend des décisions plus folles les unes que les autres en jouant les matamores contre la Russie. De grâce ne plus me faire parvenir de mails concernant ce fossoyeur de la France.

  10. La liberté de la femme à disposer de son corps serait plutôt d’avoir à sa disposition tous les moyens pour “protéger son entrée”, dont par exemple l’encore trop méconnu stérilet ou empêcher définitivement une grossesse non-désirée ( section des trompes ou vasectomie pour le partenaire…), mais cette liberté justement revendiquée ne se trouve sûrement pas dans la suppression d’une vie!
    Et les féministes qui dansent sur les cadavres de ces êtres humains en formation ne se préoccupent pas beaucoup des milliers de femmes qui souffrent de traumatisme post-ivg, n’arrivant pas à gérer ce ventre brusquement devenu vide. Des ombres qui hantent les cabinets des psychiatres et autres thérapeutes, mais que personne ne veut voir, surtout pas ceux qui leur ont conseillé de subir cette intervention…

    1. Il y a trop d’enfants sur cette terre qui souffrent de ne pas avoir été voulus ou de parents irresponsables ou maltraitants. Si l’Ivg peut servir à ce que cela arrive moins souvent, alors je dis merci. Il y a des tas de raisons pour lesquelles on peut se retrouver enceinte sans l’avoir voulu. Dans mon cas, j’étais malade et mon traitement m’interdisait la pillule. J’étais en couple et malgré les précautions prises, je suis tombée enceinte. Cétait pendant mes études et une grossesse aurait été une catastrophe pour ma santé et je ne sentais absolument pas prête à ce moment là de ma vie (mais encore moins mon petit ami qui s’est avéré quelqu’un de très malsain). J’ai avorté et je n’ai pas regretté une seconde ma décision. Le ventre vide ? De quoi parlez-vous ? A quelques semaines de grossesse, on ne se sent pas enceinte ! Des ombres qui hantent les cabinets ? Vous avez trop regardé de films ! Vous parlez du haut de vos préjugés bien loin de la réalité du monde.

    1. Bonjour,

      L’Alliance Solidaire des Français de l’Etranger (ASFE) est un mouvement indépendant dédié aux Français de l’étranger. L’ASFE entend porter une image positive des Français de l’étranger, fidèle à leur dynamisme et à leur engagement. Pour cela, nous utilisons la voie d’un mouvement politique indépendant. Notre conception de la politique est la suivante : un travail assidu et des actions concrètes au service de l’autre. Cet autre, pour l’ASFE, ce sont les Français de l’étranger.

    1. Je pense que c’est une bonne chose : il suffit de voir comment le droit à l’avortement est menacé aux Etats-Unis, voire quasiment supprimé dans certains états. Cette inscription dans la Constitution garantit un droit : celui de disposer de son corps.
      Jacqueline

  11. Quelle honte! Compenser ses propres faibllesses sur le dos d’un innocent ! IL y a pourtant déjà tous les moyens …

  12. Le droit des femmes étant toujours en situation très précaire, fragilisé par les poussées de l’extrême droite,il était indispensable que le droit à l’IVG, soit inscrit dans la Constitution , grâce à la votation de plus de 90 pour cent des sénateurs et députés. Je suis rassurée pour notre futur ,celui de nos filles et de nos petites filles….

  13. Bonjour,
    se gausser d’être le 1er pays à introduire l’avortement dans la constitution correspond tout à fait à l’image arrogante des français en dehors de l’hexagone.
    Pauvre France.

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