Mort de Dominique Bernard : le savoir en première ligne

Trois ans, presque jour pour jour, après la décapitation de Samuel Paty, professeur d’histoire en région parisienne, c’est un professeur de français qui tombe sous les coups de couteau d’un terroriste islamiste, dans une cité scolaire publique du centre d’Arras. Dominique Bernard, 57 ans, était agrégé de lettres, mais avait choisi d’enseigner en collège. Ces deux hommes ont été les victimes de deux jeunes caucasiens, Tchétchène de 18 ans pour l’un, Ingouche de 20 ans pour l’autre. Ces deux meurtriers se sont radicalisés comme bon nombre des ressortissants de ces provinces russes qui ont longtemps été en rébellion contre Moscou et qui ont versé vers l’islamisme le plus virulent.

Le tragique assassinat de Dominique Bernard, qui intervient dans un contexte on ne peut plus sombre au Proche Orient – au bord de l’embrasement général – rappelle que l’école, laïque et républicaine, reste une cible. Elle est un symbole de la liberté de penser, du débat et de la remise en question de tous les dogmes, y compris religieux. Autant de facultés qui sont inimaginables pour des fanatiques qui placent la loi religieuse au-dessus des normes civiles, démocratiquement acceptées. Si le choc des civilisations existe, il se situe d’abord à ce niveau.

Dans un climat de peur plus que jamais retrouvé, le courage des enseignants mérite d’être salué. Ce sont eux qui sont en première ligne, exposés parfois à des individus aux comportements imprévisibles, voire meurtriers. Il est donc nécessaire qu’ils soient soutenus et accompagnés par leur hiérarchie, qui ne doit pas laisser-faire, et, au-delà, par le Gouvernement.

Les événements survenus à Bruxelles lundi soir, avec le meurtre de deux suédois, sont tout aussi accablant. La Suède est depuis plusieurs mois également la cible d’organisations terroristes. Une nouvelle vague d’attentats semble ainsi s’abattre sur l’Europe, mais cette fois-ci dans un contexte géopolitique différent, bien plus fragile et explosif. En France, ces événements arrivent la veille de l’examen par le Parlement de la loi sur l’immigration, dont les débats risquent de cristalliser une grande partie des tensions ambiantes. Espérons – avec peu d’espoirs toutefois – que la classe politique française saura conserver le calme et la sérénité dont le monde manque actuellement drastiquement.

L’équipe de l’ASFE

4 commentaires

  1. L’horeur dans toute sa splendeur
    Il faut éradiquer Tous ces Fanatiques
    Islamistes.
    Toutes nos condoléances et notre soutien
    a la famille de Monsieur Dominique Bernard.

  2. Pourquoi n’evoquez vous pas le meurtre de la prof d’espagnol de St Jean de Luz , assassinée en plein cours par un élève franco français, issu d’une famille francaise , bourgeoise et bcbg?

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