Afrique : une terre d’avenir bousculée par les problématiques sécuritaires

L’actualité socio-politique de l’Afrique de cette semaine a été marquée par des évènements dramatiques. Si le continent africain est une terre d’avenir, tant ses potentialités sont considérables, c’est également un continent qui doit faire face à de nombreux fléaux, dont la problématique sécuritaire et l’instabilité politique. Ces dernières années, les conflits et coups d’État se sont multipliés, entraînant certains pays au bord du chaos.

Le Soudan, pays déjà touché par la guerre depuis des décennies, traverse aujourd’hui une grave crise politique et sécuritaire. En effet, depuis le 15 avril dernier, le pays est plongé dans de violents affrontements, entre l’armée et les Forces de soutien rapide (FSR). Selon le dernier bilan de l’OMS, le conflit a déjà fait plus de 420 morts et 3 700 blessés.

Les populations sont en majorité recluses à leur domicile et restent sous la menace des pénuries de vivre. Le cessez-le-feu annoncé semble bien fragile. Le Quai d’Orsay a appelé les forces en présence à « cesser le combat et assurer la sécurité des civils ». Plusieurs pays ont mis en place des opérations d’évacuation de leurs ressortissants, notamment la France, qui a pris en charge avec succès le rapatriement de 538 personnes, dont 209 Français. Malheureusement, cette situation grave est loin d’être isolée.

Au Sahel, les combattants djihadistes poursuivent leur projet expansionniste causant de lourdes pertes en vies humaines. Au Mali, la journée de samedi dernier a été particulièrement meurtrière dans le centre du pays. Les incidents se multiplient : avec notamment l’explosion d’une bombe dans la région de Mopti – au centre du Mali – ou encore l’écrasement d’un hélicoptère de l’armée malienne à Bamako.

Au Burkina Faso, un détachement militaire burkinabé a été pris pour cible samedi dans le nord du pays près du village d’Aorema. Le bilan est très lourd puisque l’armée déplore 40 morts et 33 blessés. Malgré les actions entreprises par les autorités locales, force est de constater que les groupes djihadistes poursuivent leur stratégie de prise de contrôle de la zone « des trois frontières » aux confluences du Mali, du Burkina et du Niger. Plus encore la menace djihadiste poursuit irrésistiblement sa progression vers les pays du golfe de Guinée.

Les États du Sahel doivent plus que jamais accompagner leur stratégie militaire d’actions sociales et d’une stabilité politique à même d’endiguer certains maux, qui constituent des terreaux fertiles concourant à la progression des groupes djihadistes.

À l’est du continent, c’est vers la République démocratique du Congo (RDC) que les regards se tournent. La situation du pays est extrêmement inquiétante, en raison des tensions croissantes liées à la reprise des affrontements meurtriers dans le Nord-Kivu, une région riche en ressources de minerais tels que l’or, le coltan ou l’étain. Le conflit opposant le Mouvement du 23 mars avec les FARDC – cette guerre économique qui dure depuis plus de vingt-cinq ans – a déjà entraîné la mort de millions de personnes, en majorité des civils et cinq millions de personnes déplacées.

Ainsi malgré le développement économique de certains pays d’Afrique et la stabilité retrouvée, certaines régions du continent se trouvent toujours confrontées à des conflits extrêmement meurtriers et des situations sécuritaires très instables… notamment pour les populations locales, mais également pour les étrangers. Si les outils de la diplomatie française pour assurer la sécurité de nos compatriotes sont importants, et ont su faire encore une fois cette semaine leurs preuves, il nous semble urgent – à la lumière de la multiplication des conflits dans le monde – de repenser notre action à l’égard des Français établis hors de France, pour inclure non seulement l’urgence du rapatriement, mais aussi un suivi à la hauteur de leur détresse une fois qu’ils sont de retour en France.

L’équipe de l’ASFE

Un commentaire

  1. La première des mesures d’accompagnement pour les français établis hors de France et de leur reconnaître le statut de Résidence de Rapatriement pour le bien immobilier qu’ils possèdent en métropole ( pour ceux qui possède un pied à terre ) et par conséquent de les exonérer de Taxe d’ Habitation, comme les autres français, sur ce bien d’une importance vitale.
    Malheureusement nos députés des expatriés se battent pour ça depuis des mois et années et ils n’obtiennent rien des Autorités Françaises.
    A titre personnel , mon épouse et moi avons été évacué de Côte d’Ivoire par les Autorités Française ( qui nous ont bien aimablement fait comprendre qu’il fallait partir ) pendant les évènements sociaux politiques de la dernière décennie.
    Une autre année, j’ai été obligé de rentrer en urgence en France à 2 reprises pour me faire opérer suite à deux agressions à mon domicile,une à l’arme blanche, la seconde par balle 9 mm !
    J’étais bien heureux de posséder un studio pour me loger à la sortie de l’hôpital !
    Vu la dégradation impressionnante de la situation sécuritaire en Afrique de l’Ouest, il est plus que probable qu’une autre évacuation sera nécessaire dans l’avenir.
    Mesdames et Messieurs les députés de tout bords agissez efficacement pour faire avancer cette revendication légitime et de justice d’égalité.
    Salutations Respectueuses.

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