Les modalités d’accompagnement et de prévention dans les domaines de la protection à l’enfance au sein du réseau de l’AEFE

En 2022, selon Unicef France : « En France, près de 700 000 élèves sont victimes de harcèlement scolaire, dont la moitié de manière sévère. » L’Unesco estimait de son côté en 2019 que le harcèlement touchait en France 22 % des élèves. Quid des élèves scolarisés dans les établissements d’enseignement français à l’étranger ? Quels sont les dispositifs de sensibilisation mis en place par l’éducation nationale à destination de la communauté éducative ? Sont-ils efficaces ?

Le ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse a répondu à une question de Évelyne Renaud-Garabedian sur la formation à la protection de l’enfance du personnel au sein des établissements de l’agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE).

Un cruel manque de formation et de connaissances concernant la protection de l’enfance

Afin de lutter efficacement contre les problématiques de violence intrafamiliale ou en milieu scolaire, de harcèlement ou encore de cyber-harcèlement, les personnels de l’éducation nationale « reçoivent une formation initiale et continue dans le domaine de la protection de l’enfance en danger ». Cependant, il a été remonté par des professionnels sociaux et de santé exerçant dans certains établissements d’enseignement français à l’étranger que les dispositifs de formation ne sont pas tenus de façon homogène et régulière.

De plus, il a également pu être constaté auprès du personnel enseignant un faible niveau de formation, de sensibilisation et de connaissances concernant la protection de l’enfance. Face à ce constat, la sénatrice Evelyne Renaud-Garabedian a interrogé le ministre Pap Ndiaye sur les modalités d’accompagnement et de prévention dans les domaines de la protection à l’enfance au sein du réseau de l’AEFE, quel que soit le statut de l’établissement, ainsi que sur la formation des professeurs, des équipes pédagogiques et encadrantes à ces sujets. Voici sa réponse.

La mise en place d’un « guide déontologie » à l’attention des agents du réseau AEFE

En matière de protection de l’enfance, la règle générale est l’application des lois et règlements des 138 États dans lesquels sont installés les 567 établissements homologués. Néanmoins, certains types de faits répréhensibles, de crime ou de délits conduisent la justice française à être compétente si l’auteur ou la victime sont de nationalité française.

En janvier 2021, l’AEFE a édité une première version d’un guide déontologique à l’attention de son réseau (fonctionnaires, contractuels de droits publics, agents de droit local, etc.). Ce guide de sensibilisation qui comprend notamment un rappel des obligations de signalement et des règles d’application de la loi pénale dans l’espace qui s’imposent aux agents en poste dans le réseau de l’AEFE.

En parallèle de la publication de ce document, le ministère de l’éducation nationale et de la jeunesse (MENJ) nous assure que la plupart des établissements homologués sont dotés d’une équipe formée à l’écoute, composée par les personnels de santé (infirmiers, médecins, ou psychologues). A cela s’ajoute les conseillers principaux d’éducation (CPE) et les services de vie scolaire qui sont très fréquemment sensibilisés aux questions du climat scolaire et du bien-être des élèves.

Une formation de formateurs à la rentrée 2023

L’AEFE collabore étroitement avec la mission chargée de la prévention des violences en milieu scolaire au sein de la direction générale de l’enseignement scolaire (DGESCO) pour, d’une part, permettre aux établissements du réseau la passation des enquêtes locales de climat scolaire (ECLS) utilisée par le MENJ, et d’autre part, organiser une formation de formateurs à la rentrée 2023. Une fois formés, ces derniers auront pour mission l’accompagnement des équipes de direction, d’éducation et d’enseignement dans la mise en œuvre et l’exploitation de ces enquêtes.

Par ailleurs, le MENJ souligne le fait que l’AEFE communique et continue à agir régulièrement sur la question du harcèlement scolaire :

  • Rentrée 2022 : invitation aux équipes éducatives et pédagogiques de porter un regard attentif à la santé physique et psychique des élèves dans le contexte de sortie de crise sanitaire ;
  • Novembre 2022 : transmission d’une note de service à l’ensemble du réseau pour rappeler la journée nationale contre le harcèlement du 9 novembre et lancer un appel à participation au prix national « Non au harcèlement ». Un événement qui a recueilli près de 45 projets réalisés par les élèves ;
  • Possibilité pour les établissements de l’AEFE de s’appuyer sur les ressources des académies partenaires pour élaborer un plan de prévention et de lutte contre les violences et le harcèlement à l’école (plans régionaux de formation).

4 commentaires

  1. Merci pour toutes ces précisions et actions y relatives.

    Oui, la violence intrafamiliale et le harcèlement scolaire entre enfants doivent être combattue avec détermination, no tolérance et esprit de bienveillance à l égard des victimes.

  2. En tant que travailleuse sociale et pédagogue noire, je pense qu’il est important que les écoles de tous types et de toutes nationalités soient plus ouvertes et réfléchissent à la manière dont elles peuvent lutter durablement contre la discrimination et le racisme. Les idées suprématistes et nationalistes (Eugeny des États-Unis) nous font du tort à tous ! Le système scolaire douteux et les manuels scolaires et éducatifs doivent être revus et adaptés aux besoins du 21e siècle, en impliquant toutes les communautés concernées. L’historiographie eurocentriste n’a plus sa place !
    Pour avoir eu des enfants dans des écoles françaises à l’étranger et dans des écoles allemandes, je constate partout un grand manque de connaissances approfondies sur les souffrances des jeunes – en particulier ceux issus de l’immigration – et sur le problème du racisme envers les enfants à la peau foncée.
    Ces enfants ont un besoin urgent d’une stimulation adéquate et surtout d’empathie.
    En tant que travailleuse sociale et pédagogue Noire, je pense qu’il est grand temps que les écoles de tous types et de toutes nationalités soient plus ouvertes et réfléchissent à la manière dont elles peuvent lutter durablement contre la discrimination et le racisme. Les idées suprématistes et nationalistes (Eugeny des États-Unis) nous font du tort à tous ! Le système scolaire douteux et les manuels scolaires et éducatifs (spécialement ceux des bibiothèwuenationales) doivent être revus et adaptés aux besoins du 21e siècle, en impliquant toutes les communautés concernées. L’historiographie eurocentriste financée et promue par Andrew Carnegie (1835-1919) /CEIP /CFAT, Woodrow Wilson, The Rockeller Foundation etc… n’a plus sa place !
    Ayant eu des enfants dans des écoles françaises à l’étranger et dans des écoles allemandes, je constate partout un grand manque de connaissances approfondies sur les souffrances des jeunes – en particulier ceux issus de l’immigration – et sur le problème du racisme envers les enfants à la peau foncée. Je suis moi-même née en France et j’y ai fait ma scolarité.
    Les enfants issus de ces groupes vulnérables ont un besoin urgent d’une stimulation adéquate et surtout d’empathie.
    Souvent, les parents eux-mêmes sont dépassés par la situation de leurs enfants, car ils sont eux-mêmes confrontés à des difficultés et des défis presque insurmontables, à cause du racisme systématique et institutionnel quotidien.
    C’est toute la famille qui est blessée et affaiblie – chaque individu se trouve dans sa propre bulle. Tous ont besoin de mesures de soutien spécifiques pour leur santé mentale, leur estime de soi et leur progression professionnelle : Coaching, ateliers d’autonomisation et groupes et associations d’experts. Nous, les personnes de couleur ( BIPoC) – exploitées et généralement peu considérées – avons également produit nos experts et nos pratiques dans le monde entier, qui ont fait leurs preuves depuis des décennies. Le système doit donc maintenant faire appel à nos talents et à notre expertise et instaurer un dialogue d’égal à égal pour le bien de tous ! ^ / Conseillère pédagogique et coach

  3. Bonjour, je suis Monsieur Visiedo Alain j ai 80 ans je réside au Sénégal à Saly avec ma fille de 13 ans qui est au Lycée Français Jacques Prévert de Saly Ma fille Manon a subi des Harcèlements depuis la rentrée 2022 2023 qui se sont intensifiée depuis Janvier 2023 par deux élèves de 4ème de sa classe je suis allé avec ma fille voir Madame la PROVISEURE qui a renvoyé les deux élèves pour une semaine . Depuis le 7 Avril les élèves de sa classe l ont rejeté alors qu elle est déléguée de classe elle se retrouve toute seule est à très peur des regards de certaines. Elle déprime et ses évaluations ont été un échec. Elle va au lycée avec la peur au ventre même pour se déplacer avec son scooter elle a peur .Que fous faire Cordialement

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