Des matériaux destinés à la décharge transformés en œuvres d’art !

matériaux

L’ASFE a eu le plaisir d’échanger avec Aurélia Islimye, résidente française à Londres et cofondatrice du « Crossover Project » : une union entre trois industries créatives qui, en transformant les matériaux inconnus en œuvres d’art sur mesure, lutte efficacement contre les déchets des marques de design et de mode.

Pour commencer, pourriez-vous nous présenter plus en détail le Crossover Project ? 

J’ai commencé à monter le projet il y a 7 mois en collaboration avec Roddy Clarke, un journaliste. Le but du projet est d’encourager une prise de conscience dans les industries créatives et le début d’une collaboration à grande échelle.

Nous voulions créer une économie circulaire avec les matériaux destinés à la décharge. L’idée est de transformer ces matériaux en objet d’art pour inciter au changement. Nous avons donc demandé à un collectif d’artistes émergeants de créer des œuvres d’art à partir de ces matériaux. Les artistes ont pour but de sensibiliser et d’encourager le public à ré-imaginer leurs déchets.

Un des principaux objectifs du Crossover Project est de créer une économie circulaire en utilisant l’art comme force pour le changement. Comment avez-vous eu l’idée d’établir ce type projet très ambitieux ? 

Le projet est né d’une passion commune avec Roddy pour l’environnement et le manque d’effort collectif dans les industries créatives, que cela soit le monde de l’art ou bien encore le  monde de la mode, très en retard sur le sujet.
Nous nous sommes demandés comment créer un espace collaboratif qui permettrait de mettre en relation le monde de l’art, de la mode et du design. Trop souvent nous sommes bombardés de messages négatifs sur l’environnement. Ceci nous laisse un sentiment d’impuissance quant à ce que nous sommes en mesure de faire à échelle individuelle.

Nous avons donc choisi d’utiliser l’art pour créer un espace positif pour ré-imaginer nos déchets et encourager la discussion. L’enthousiasme pour le projet a été très fort. Le projet a reçu le soutien de marques telles que Diesel, Elle Decoration, Elephant Magazine, Edward Bulmer, Ron Dorff, Georg Jenssen, Ultrafabrics et d’autres qui ont donné leur surplus de stocks et restes de textiles et de matériaux.

Quelles sont les plus grandes difficultés auxquelles votre projet a dû se confronter lors de sa mise en place ? 

Par où commencer ! La première difficulté a été de convaincre les partenaires de nous donner leur déchets – oui, leurs déchets ! Il y a énormément de réticence de la part des marques. Elles s’engagent difficilement dans des projets comme celui-ci, par lesquelles elles admettent qu’elles ont des déchets.

Nous avons eu de la chance d’avoir une réponse positive du Royal Exchange pour exposer la collection très tôt dans notre recherche. Cela nous a donné un tremplin pour convaincre les autres marques. Bien sur, le côté financier est un obstacle important et nous avons malheureusement reçu très peu de soutiens financier pour contribuer aux coûts, ce qui nous a forcé à repenser quelques éléments du projet.

Du côté des artistes, il y a eu des hauts et des bas quant à l’utilisation de nouveaux matériaux avec lesquels ils ne sont pas familiers. Je suis émerveillée par les œuvres que les artistes qui participent au projet ont réussi à créer malgré la difficulté. La collection d’œuvres présentée est vraiment unique.

La soirée de lancement du Crossover Project a eu lieu à Londres le mercredi 22 juin dernier au Royal Exchange. Comment s’est-elle passée ? Pouvez-vous nous en dire plus sur votre exposition ?

La soirée de lancement était un grand succès malgré les grèves de transports à Londres! Le projet était grandement attendu. Nous avons eu beaucoup plus d’invités que nous avions anticipés – on n’était vraiment pas préparé pour un tel enthousiasme! Nous avons aussi eu le plaisir de présenter une performance live d’une de nos artistes françaises Yiyan Zhou. Son pinceau a retracé le mouvement d’une danseuse au son de la contrebasse. C’était magnifique !

 La collection est exposée au Royal Exchange de Londres jusqu’au 15 Juillet de 10h à 17h (le jeudi jusqu’à 21h). Le public peut découvrir les œuvres des artistes et même les rencontrer si ils sont présents. Pour moi ça a toujours été important de promouvoir un contact direct avec l’artiste.

Souhaitez-vous faire passer un message en particulier aux travers de vos actions ? 

Le projet en lui-même a énormément de potentiel. J’aimerais voir le projet continuer sur le long terme et devenir une plateforme de circularité des matériaux dans les industries créatives pour les artistes mais aussi les designers. Une mobilisation à grande échelle est nécessaire et plus urgente que jamais. Il faut bien sûr avant tout mobiliser les fonds pour pouvoir construire la plateforme, ce qui dans le climat actuel n’est pas facile.

Avez-vous autre chose à ajouter ?

Toutes les œuvres présentées sont vendues aux enchères avec notre partenaire The Auction Collective. Nous avons collectivement décidé de ne pas mettre de réserve minimum sur l’enchère pour rendre l’achat d’art accessible à tous – un joli clin d’œil à la mission du projet. Vous pouvez découvrir les œuvres ici.

Les artistes qui participent au projet font partie des artistes représentés par Bleur, la jeune galerie d’art que j’ai montée. Nous sommes spécialisés dans l’art émergent et principalement les artistes qui ont du mal à percer dans le monde de l’art par manque de fonds ou d’opportunités.

Si vous voulez en savoir plus ou rejoindre le projet, envoyez nous un email à : hello@crossoverprojectofficial.com

Pour plus d’informations, rendez-vous sur www.croosoverprojectofficial.com

Aurélia Islimye, résidente française à Londres et cofondatrice du « Crossover Project »

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