Un nouveau gouvernement a pris place. Il était très attendu après la réélection du président de la République et l’arrivée d’Elisabeth Borne à Matignon. La moitié des 27 ministres, ministres délégués ou secrétaires d’Etat était déjà en fonction sous le précédent quinquennat. Cette équipe réserve donc peu de surprises, mais appelle quelques commentaires.
Il n’est pas anodin que les titulaires des portefeuilles de l’Economie et de l’Intérieur soient en tête dans l’ordre protocolaire, juste derrière la Première ministre. Bruno Le Maire et Gérald Darmanin, tous les deux issus des rangs du parti Les Républicains il y a cinq ans, symbolisent la continuité de la présidence Macron. Au-delà, dans le contexte politico-économique actuel, le premier est un gage d’expérience face aux nuages qui s’annoncent dans le ciel économique : inflation, hausse des prix de l’énergie, ralentissement de la croissance ; le second, premier flic de France, est la carte régalienne d’un chef de l’Etat souvent critiqué sur ce front.
Plus original et inattendu est le choix de Pap Ndiaye à l’Education nationale. Il est également le signal envoyé par le Président à la gauche. Cet intellectuel franco-sénégalais au brillant curriculum vitae (il est normalien et agrégé d’histoire) apparaît comme l’anti Blanquer. Contrairement à son prédécesseur qui connaissait parfaitement les arcanes de ce ministère, il va découvrir un monde qu’il n’est pas toujours facile d’appréhender, fait de près d’un million d’enseignants et de quelque douze millions d’élèves. Ce n’est pas rien…
Ce nouveau gouvernement sera probablement ajusté en fonction du résultat des élections législatives de juin prochain. C’est alors que commenceront les choses sérieuses car les ministres sont tenus, d’ici là, à une obligation de réserve. Espérons que lors de cet ajustement, la Première ministre n’oubliera pas cette fois de nommer un ou une Secrétaire d’Etat en charge des Français de l’étranger, secrétariat d’Etat qui manque actuellement cruellement à ce Gouvernement… Pour le moment donc, les Français de l’étranger dépendent entièrement de la nouvelle Ministre des Affaires Étrangères, Catherine Colonna, diplomate de carrière, qui fut Ministre déléguée aux Affaires européennes sous Jacques Chirac.
C’est à la fin du mois également que le pouvoir exécutif dévoilera son plan pour lutter contre la baisse du pouvoir d’achat. Viendra ensuite le temps de la réforme des retraites, si la promesse est tenue. L’actualité sociale dominera dans un climat tendu à l’intérieur du pays et incertain sur le front international en raison de la guerre en Ukraine, qui dure depuis déjà trois mois et dont le terme est loin d’être perceptible.
