Rupture du « contrat du siècle » : quels enseignements ?

sous marins

La rupture du marché dit « du siècle » par l’Australie n’a pas fini de faire couler de l’encre. Aux sous-marins français conventionnels, Canberra a préféré des sous-marins à propulsion nucléaire. Paris a perdu, dans cette histoire, quelques 50 milliards d’euros et… la face sur la scène internationale. Quels enseignements peut-on tirer de ce que certains appellent le naufrage français dans le Pacifique ?

Première leçon : Joe Biden, que les Européens observaient d’un œil soulagé après les frasques imprévisibles de Donald Trump, n’est pas très différent de son prédécesseur en politique étrangère. En dépit de ses déclarations de campagne favorables à un rapprochement transatlantique pour mieux faire face à la Chine, il continue à défendre le principe du « America first ». Nous ne devrions pas nous en étonner car c’est ainsi depuis Barack Obama.

Deuxième leçon : quoi qu’en disent les Américains, la solidarité anglo-saxonne a joué un rôle prépondérant dans ce revirement. Etats-Unis, Grande Bretagne et Australie font bloc face à un partenaire français dont l’étoile pâlit au milieu du Pacifique. N’oublions pas qu’en décembre un troisième référendum sur l’avenir de la Nouvelle Calédonie doit être organisé. Les deux précédents ont vu la victoire du « non » à l’indépendance, mais cette fois le résultat pourrait signer le succès du « oui ». Si tel était le cas, la France perdrait une position importante dans cette partie du monde ainsi qu’une zone maritime et des richesses minières comme le nickel.

Troisième leçon : en s’interposant entre l’Australie et la France dans la zone Indo-Pacifique, Washington signifie au monde entier que son principal adversaire est plus que jamais la Chine dont l’expansionnisme est de plus en plus flagrant. Le bras-de-fer entre les deux puissances peut tourner vinaigre à propos de Taïwan. En attendant, chacun fourbit ses armes afin d’intimider l’autre.

Quatrième leçon : la France a certes perdu un gros contrat commercial, mais son industrie de l’armement devrait s’en remettre tant les carnets de commande sont bien garnis dans ce domaine. Le choc est beaucoup plus d’ordre psychologique et révèle les faiblesses de notre pays dont le poids dans l’ordre international n’est plus celui de jadis. C’est humiliant. Raison de plus pour trouver les moyens de vite redresser la tête et d’effacer ce camouflet. La présidence de l’Union européenne, qui doit revenir à notre pays à compter du 1er janvier prochain pour six mois, doit être mise à profit pour travailler en ce sens.

L’équipe de l’ASFE

8 commentaires

  1. C’est honteux ce que vous vous permettez d’écrire sur Monsieur Donald TRUMP, vous n’habitez pas en Amérique et donc vous ne savez pas tout ce qu’il a fait pour les Américains, déjà un taux de chômage qu’ils n’avaient jamais vu, sauf avec le Président REAGAN – aussi fantastique Président ! Il a dit effectivement quelques phrases qui ne portaient pas à conséquences mais vous préférez salir le Président Donald Trump que nos fameux récent Français ! Quelle honte!!! Je ne risque pas de m’abonner à des articles de gauche ! Quelle misère ces oeillères que vous avez ! Comme cette pauvre Marine LE PEN QUE VOUS MASSACREZ, et Eric Zemmour que vous écrasez de même, c’est affolant cette manière obtue de salir les gens de droite ! Nous, nous avons subi les années de Mitterrand et hollande sans rien dire et salir, nous sommes des gens dignes et respectueux, alors faites de même s’il vous plaît, restez corrects

      1. Vous avez tout à fait raison. Quelle grandeur Monsieur Trump! Ne nos attardons pas sur le proto-coup d’état du 6 Janvier, qui a ébranlé la démocratie américaine, sur le népotisme de la famille Trump, sur les impeachments, sur la corruption généralisée, sur la gestion désastreuse de la crise du COVID. Bien sûr, Obama n’a rien à voir avec l’embellie économique, c’est juste un hasard que Trump a hérité d’une bonne situation économique.

  2. Au niveau mondial, les anciennes possession de l’Angleterre (Australie, Nouvelle Zélande, Afrique du Sud et Canada) font toujours front avec les Etats-Unis et l’Angleterre. Dans ce monde d’anglo-saxons le présence et l’influence française semble bien dérisoire. Depuis l’intervention sur le canal de Suez en 1956, les décisions ne se prennent plus à Paris et Londres mais à Washington.

    Ce n’est pas la première fois que cela se produit. Il y a quelques années le Canada avait annulé une commande de véhicule blindés à la France sous prétexte que la situations internationale s’était stabilisée.

    N’oublions pas non plus que même la Suisse, qui avait effectué des tests pour l’achat de 36 avions de combats (test favorables au Rafale français), a décidé d’acheter des avions américains, les F-35, après la visite de Joe Biden à Genève. Avions dont les américains ne veulent plus, ils devaient en acheter 3’000 ils en prendront seulement 700, mais toujours bons à vendre aux autres à un prix rabaissé pour compenser la commande qu’ils avaient passé au constructeur.

    La Suisse a la mémoire courte. Elle a oublié l’attitude du gouvernement américain sur les fonds en désérance et sur les amendes infligées aux banques suisses, en dehors de tout cadre judiciaire, pour les fonds américains déposés en Suisse. Les états-Unis ont refusé la transmission automatique des données bancaires en vigueur en Europe, ce qui leur permet d’effectuer toutes les opérations bancaires qu’ils reprochaient aux Suisses.

    Je crois qu’à l’avenir il y aura d’autres épisodes de ce genre du à la leadership des anglo-saxons dans la politique internationale. devant ce genre d’attitude, L’Europe unie devient une priorité .

  3. Pour les américains cela a toujours été « América first » pas seulement depuis Obama, quant à notre étoile sur la scène internationale cela fait aussi longtemps qu’elle a sérieusement pâlie.

  4. Si la nouvelle Calédonie prend so indépendance elle tombera dans l’escarcelle des États Unis avec une base americaine sur son sol et de l’Australie!
    Il faut que le gouvernement français mette les moyens financiers pour que les calédoniens comprennent que leur intérêt c’est leur pays la France. Ils y a d’autres exemples où l’indépendance n’a pas apporté grand chose bien au contraire!

  5. Les enseignements que vous tirez de cette triste affaire sontt bien limités ! J’en tire moi même les supplémentaires suivants:

    – Les USA méprisent leurs alliés et en particulier la France. Depuis un siècle ils n’ont cessé de nous savonner la planche, avec la complicité des Anglais bien entendu, et celle de l’Allemagne depuis 1945. L’Allemagne ne fera jamais confiance à la France pour sa défense et n’a pas hésité à nous décrédibiser dans cette affaire de sous-marins. Par ailleurs elle réclame sans vergogne notre siège au conseil de sécurité, notre technologie aéronautique dans le projet SCAF, tout en nous imposant une politique insupportable .sur de nombreux sujets par son influence européenne: on n’a pas fait deux guerres victorieuses pour en arriver là ! Quand donc reprendront nous notre souveraineté dans une autre Europe ?
    – Les Européens croient eencore naïvement au bouclier américain qui ne fonctionne qu’en temps de paix et qui nous asservit à ce pays via l’OTAN. Les USA imposent à tous ces pays d’acheter leurs armements, et nous entraînent dans des guerres absurdes à l’encontre de nos intérêts. L’OTAN n’a plus lieu d’être. Il est temps pour le France d’en sortir et en voici une occasion providentielle !
    – La France s’est fait traiter comme un paillasson, une puissance qui ne compte plus: redonnons à nos armées les moyens qui leur manquent aujourd’hui en effectif et en matériels plutôt que de jeter notre argent dans le tonneau des Danaïdes de l’immigration

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