Défense de l’environnement et débat public

La défense de l’environnement est incontestablement l’un des grands débats qui animent les démocraties occidentales en ce début de XXIème siècle. La France n’y échappe pas. Le sujet, qui a longtemps été le monopole des partis écologistes, infuse désormais l’ensemble des formations politiques de notre pays. Celles-ci ont toutes des propositions pour préserver la biodiversité et lutter contre le réchauffement de la planète.

Les moqueurs et les climato-sceptiques sont de moins en moins nombreux. Les catastrophes nées des désordres climatiques se multiplient partout dans le monde. Relayées par les médias en temps quasi réel, elles impressionnent et inquiètent comme jamais. La prise de conscience, par les opinions publiques, des dangers qu’elles font courir obligent donc les responsables politiques à trouver des solutions, à changer nos habitudes de vie et de consommation.

Ainsi, il est acquis que la cause environnementale sera au cœur de l’élection présidentielle française, en 2022, aux côtés de la lutte contre l’insécurité et de la gestion de la crise du coronavirus. Reste à trouver la bonne méthode pour faire passer les messages écologiques et les mettre en œuvre.

Cette difficulté est illustrée par la discussion parlementaire qui entoure actuellement le projet de loi dit « climat et résilience », défendu par Emmanuel Macron et sa majorité. Il fallait s’y attendre, il lui est reproché d’un côté sa timidité, notamment à gauche, et de l’autre son caractère punitif, en particulier dans les rangs de la droite.

Tout le monde ne partage pas le sentiment de la ministre de la Transition écologique. Ce texte, dit Barbara Pompili, touche à « ce qu’il y a de plus ordinaire, de plus basique, mais aussi de plus crucial : nos modes de vie ». Elle ajoute qu’il promeut « une écologie pratique, qui apporte des solutions simples dans le quotidien des Français ».

Inspirées des propositions de la Convention citoyenne lancée par le Chef de l’Etat – première expérience nationale de démocratie participative -, les dispositions du projet sont très variées : interdiction de la publicité en faveur des énergies fossiles, augmentation des pouvoirs des maires pour la réglementation des espaces publicitaires, prise en compte de l’environnement dans les commandes publiques, possibilité pour les régions de créer une écotaxe pour le transport routier de marchandises, durcissement des limites d’émissions des véhicules particuliers avec des interdictions à la vente à partir de 2030, fin des vols aériens quand il existe une alternative en train par une liaison directe en moins de 2 heures 30, encadrement du loyer des logements qualifiés de « passoires thermiques », menu végétarien quotidien dans les écoles des municipalités qui le souhaitent, création d’un délit général de pollution de l’eau et de l’air, dit « écocide »…

Des mesures qui peuvent paraître plus symboliques qu’efficaces pour certaines. Surtout qu’une loi votée par le Parlement français ne sera pas de nature à modifier la composition de l’atmosphère.

Selon l’Agence internationale de l’énergie, la part de la France dans les émissions de carbone est de 0,9 %, contre 28,2 % pour la Chine et 14,5 % pour les États-Unis. L’effort ne portera ses fruits que s’il est mondial, mais notre pays ne peut s’en affranchir. Et symboliques ou pas, entre recherche de la croissance et préservation de l’environnement, le juste équilibre n’est pas aisé à trouver. Le sujet est inflammable : faut-il rappeler que l’augmentation de la taxe carbone de quelques centimes en 2018 a déclenché le mouvement des « gilets jaunes », une révolte que personne n’a vu venir…

L’équipe de l’ASFE

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