Economie mondiale : une récession planétaire ?

La pandémie n’a pas dit son dernier mot. Les scientifiques les plus sérieux redoutent les mois à venir en raison de l’apparition de plusieurs variants de la Covid-19 qui s’apprêteraient à envahir le monde.

Les économistes, quant à eux, ne font plus guère de plans sur la comète. « De toute évidence, l’économie mondiale est à un moment critique. Les pays ont commencé à sortir des profondeurs de la crise. Mais la résurgence des infections et une nouvelle variance virale dans de nombreuses économies montrent à quel point cette reprise sera difficile et incertaine », a averti le Fonds monétaire international, début janvier.

L’année 2020 fut sinistrée. Seule l’Asie – et, surtout, la Chine – a échappé à la récession. Ces données donnent une tendance de fond de l’évolution de la deuxième économie de la planète, qui a enregistré une croissance de 2,3%, niveau le plus bas depuis 1976. Après une forte chute au début de l’année (-6,8% au premier trimestre), la croissance y a rebondi, portée par la production industrielle mais également par la consommation. Le quatrième trimestre a été marqué par une forte hausse des exportations alors que les économies occidentales reprenaient, elles aussi, le chemin des magasins… A la faveur de cette crise sanitaire, la Chine va-t-elle réaliser son objectif, en doublant les Etats-Unis pour devenir la première puissance économique mondiale ? Nul ne peut le prédire, mais Pékin se pose plus que jamais en concurrent de Washington.

Face à cette bataille qui domine le monde, l’Europe ne doit pas se laisser intimider. La pandémie a obligé la Banque centrale européenne à faire marcher la planche à billets pour soutenir les économies nationales. Mesure utile qui avait fait défaut lors de la crise financière de 2008.

La pandémie a également poussé l’Union européenne à trouver un montage intelligent de prêts-donations mutualisés, accepté par tous les Etats-membres. L’enveloppe de 750 milliards d’euros sera-t-elle suffisante alors que l’année 2021 s’annonce maussade ? Peut-être pas, mais le fait que les Vingt-Sept s’entendent pour mieux faire front est déjà un signe, presque inédit ces dernières années, de solidarité entre eux.

Le déficit public s’est, certes, envolé. Dans ses prévisions d’automne, la Commission européenne tablait sur un niveau de 10,5% en France en 2020 et de 12,2% en Espagne, contre 6% en Allemagne. Très loin de la limite de 3% du PIB, fixée par le pacte de stabilité. Mais, malgré des tiraillements, Berlin et, dans son sillage, d’autres capitales moins endettées, dites « frugales », ont accepté de jouer le jeu. Les dogmes ont volé en éclat. La Commission européenne a encouragé l’ensemble des pays à délier provisoirement les cordons de la bourse pour faire repartir la croissance, reconnaissant que les dérapages n’étaient pas, cette fois, liés à un supposé laxisme du sud.

La France, quant à elle, n’a pas lésiné sur les moyens pour soutenir son économie. Aux différentes mesures pour soutenir l’emploi (chômage partiel) et les entreprises (prêt garanti par l’Etat, report ou exemptions de charges…), se sont ajoutées des aides sectorielles et un plan de relance de cent milliards d’euros, dont 40 viennent du plan européen. Si la gestion médicale de la pandémie par le pouvoir exécutif a suscité nombre d’interrogations, voire de controverses, l’intervention, rapide et efficace, de l’Etat a été salué par tout le monde. Un jour, il faudra rembourser la dette, c’est certain. Mais seul le retour de la croissance peut nous y aider. L’année 2021 ne fait que commencer…

L’équipe de l’ASFE

3 commentaires

  1. Courage! Il ne faut pas penser seulement à l’Union Européenne, mais également à tous les autres pays auprès et au loin de nous, car il est impensable de laisser mourir de faim plus de 50’000 enfants sans rien faire. Ce nombre est bien plus élevé, si on tient compte des personnes adultes. Tirer la corde chacun de son côté, n’est pas une solution viable. Si un virus, venant du Wuhan, a pu réduire notre économie, qu’en sera-t-il lorsque des dizaines de virus se propageront du fait que de nombreuses personnes meurent dans une misère totale? Notre survie ne dépendra-t-elle pas de la survie des autres (même si elles semblent être loin de nous)?

    1. Voilà une position généreuse et en fin de compte réaliste car tournée vers l’avenir que nous partageons tous Merci de partager cette vision globale et humaine.

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