L’équipe de l’ASFE s’est entretenue avec Sophie Maulévrier, représentante de l’ASFE en Ecosse, afin de discuter de deux sujets : la nouvelle variante de Covid-19 et les revendications indépendantistes du pays.
L’Écosse est de nouveau entré en confinement lundi dernier, en raison de la propagation rapide de la nouvelle variante de COVID-19 qui sévit actuellement au Royaume-Uni. Quelle est la situation actuellement sur place ? Quelles sont les nouvelles mesures imposées par le gouvernement écossais, et jusqu’à quand ?
Le gouvernement a mis en place un confinement total sur le “continent” du 5 au 31 janvier 2021 minimum à la suite des premiers cas de la deuxième variante mais aussi à cause des fêtes de fin d’année pendant lesquelles la population a été autorisée à voir en intérieur une autre maisonnée le 25 décembre seulement.
Pendant ce confinement, tous les commerces à l’exception d’une liste restreinte de commerces essentiels doivent fermer. Les restaurants, bars, cafés sont autorisés à offrir de la vente à emporter et toutes les autres entreprises de loisirs doivent être fermées. Les gens sont autorisés à sortir pour faire leurs achats essentiels ou pour faire de l’exercice. Les crèches et les écoles ont fermé.
La majorité des îles sont en alerte niveau 3 (nous avons un système de niveau d’alerte en dehors du confinement), c’est-à-dire que les habitants de ces îles ne doivent pas se voir les uns chez les autres mais qu’il est possible de rencontrer un autre foyer dans un café ou un restaurant. Que les restaurants, cafés et bars peuvent ouvrir jusqu’à 18h mais ne peuvent pas vendre d’alcool. Mais surtout que les habitants de ces îles ne peuvent pas se déplacer en dehors des zones 3.
Le gouvernement écossais et particulièrement notre première ministre Mme Sturgeon ont choisi une approche très prudente pendant toute cette épidémie. A tel point qu’elle s’attire souvent les foudres des entreprises qui, dans certains secteurs, n’ont quasiment pas ouvert leurs portes en 2020.
L’Ecosse n’a jamais été complètement “déconfinée” depuis mars 2020. Les entreprises n’ont par exemple pas pu rouvrir leurs bureaux depuis cette date. Les mesures évoluent très rapidement mais nous sommes tenus très informés grâce au briefing média de la première ministre qui a lieu chaque jour du lundi au vendredi.
En parallèle, en plein Brexit, nous assistons actuellement à une vague de revendications indépendantistes en Ecosse vis-à-vis de Londres. Quelle est la situation aujourd’hui et quelle évolution voyez-vous? Après celui de 2014, un deuxième référendum sur l’indépendance du pays pourrait-il être prévu ?
La gestion du Brexit et du coronavirus ont certainement exacerbé les revendications indépendantistes.
Les sondages depuis quelques mois indiquent que le vote pour l’indépendance pourrait obtenir suffisamment de voix pour passer si un référendum se tenait aujourd’hui. Cependant, il peut encore se passer de nombreuses choses avant mai 2021 sur le front du Brexit et du coronavirus ainsi qu’à l’intérieur du parti des indépendantistes, le SNP, pour changer la donne.
En 2014, Wesminster avait assuré à l’Ecosse que le Royaume-Uni ne sortirait pas de l’Europe. C’est sur cette information que de nombreux votants ont fondé leur réponse. Avec le Brexit, cette promesse du gouvernement central a été rompue. Ce qui donne une raison valable au gouvernement écossais de demander un deuxième référendum aujourd’hui. Si le parti indépendantiste gagne la majorité au Parlement au mois de mai 2021, il sera difficile de leur refuser une nouvelle fois ce deuxième référendum.
En mai 2021 auront lieu les élections parlementaires écossaises pour renouveler le Parlement d’Edimbourg. Quelles sont les tendances actuelles?
Aujourd’hui, le SNP semble avoir les voix d’une majorité des habitants d’Ecosse (britanniques et étrangers puisque toute personne vivant en Ecosse à un droit de vote pour le Parlement écossais). Cependant, les mois qui viennent pourraient être critiques. Leurs décisions politiques seront examinées minutieusement et l’intégrité du parti pourrait être mise à mal à cause des soucis dans le procès contre l’ancien leader, Alex Salmond.
L’Ecosse est l’un des principaux producteurs de pétrole et de gaz d’Europe. Son économie est plutôt stable, cependant très dépendante de ses exportations avec le Royaume-Uni. Selon vous, l’Ecosse peut-elle être indépendante sur le plan économique?
Je ne suis pas économiste et cette réponse est tout à fait personnelle mais je pense que l’Ecosse peut être indépendante sur le plan économique dans le futur si la région met tous ses efforts à développer des secteurs économiques clés comme les énergies renouvelables, les nouvelles technologies, etc.
C’est ce qui est fait actuellement mais avec le ralentissement de l’économie dû à la pandémie depuis mars 2020 et au Brexit dans les prochains mois, peut-on atteindre des objectifs suffisants pour que nous puissions survivre sans les aides du Royaume-Uni ou de l’Europe dans les années à venir ? Je ne sais pas.
Il existe une vieille amitié historique en l’Ecosse et la France et nos amis écossais ont eux aussi eut à souffrir des anglais au cours de leur histoire.
L’indépendance serait certainement une bonne alternative pour eux.
Feu le Général De Gaulle avait d’ailleurs toujours dit que l’intégration de l’Angleterre dans le marché commun était une erreur. Le Brexit vient d’en faire la démonstration.
Meilleures salutations
Je suis en accord avec toutes les demandes d’indépendances. Il vaut mieux être un peu isolé qu’exploité, être libre de ses décisions, les impôts écossais profiteront à l’Écosse et à personne d’autre. Attendez-vous à des sanctions de la part du royaume-uni. Au dernier référendum sur l’indépendance du Québec, comme à nous, ils vont vous dire qu’ils vous aiment, qu’ils ont besoin de vous (pétrole et gaz), restez avec nous, les régimes de retraite fédérales seront coupés, bla, bla, bla. Une fois le vote négatif, tout redevient comme avant, avec une différence, faire entrer dans cette province le maximum d’immigrants fédéralistes pour noyer le poisson.