La France fait le pari de l’hydrogène

Dans le cadre du plan de relance dévoilé le 3 septembre, le Premier ministre, Jean Castex, a annoncé un investissement record dans le secteur de l’hydrogène avec un enveloppe de 2 milliards d’euros sur les deux prochaines années et 5 autres milliard d’ici 2030. Un plan hydrogène sera présentée la semaine prochaine précisant les contours du  soutien à la filière, et notamment dans le secteur de l’automobile.

Une longueur d’avance en Chine

Dans une question écrite, Evelyne Renaud-Garabedian soulignait les bénéfices de la technologie de la voiture hydrogène : temps de recharge comparables à ceux des voitures thermiques classiques, absence d’émissions polluantes et bruit de fonctionnement très faible. Elle pointait la longueur d’avance prise par la Chine qui a massivement investi pour la recherche, le développement et la mise au point du moteur à hydrogène au détriment de des voitures électriques et hybrides pour lesquelles les incitations financières ont été arrêtées.

Elle interrogeait la ministre de la transition écologique et solidaire sur la stratégie française dans le domaine de l’automobile à hydrogène.

Un appui au développement de la technologie hydrogène dans l’automobile

Dans sa réponse, le Gouvernement se dit pleinement conscient de l’atout que peut apporter l’hydrogène à la transition énergétique. La mobilité – particulièrement l’automobile – est l’un des axes de développement de l’hydrogène en France et vient en complémentarité des batteries et du biogaz carburant.

Il présente des avantages pour les usages intensifs qui nécessitent une forte autonomie et un faible temps de recharge, particulièrement en milieu urbain. Des objectifs pour la mobilité ont été définis dans le plan hydrogène paru en 2018 :

  • pour 2023 : 5 000 véhicules utilitaires légers et 200 véhicules lourds ;
  • pour 2028 : 20 000 à 50 000 véhicules utilitaires légers et 800 à 2 000 véhicules lourds.

Afin de soutenir la filière, un appel à projet a été lancé fin 2018 dans le but de créer des écosystèmes locaux de mobilité hydrogène, avec une logique de production et de distribution locale d’hydrogène autour de stations-service et d’utilisateurs de véhicules légers et lourds en flottes professionnelles, pour le transport de personnes et de marchandises.

Après évaluation des dossiers reçus, l’agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) a sélectionné 11 projets pouvant être instruits, représentant un budget total de 248,2 millions d’euros. Une aide de l’Ademe de 48 millions d’euros pourra leur être octroyée.

Une mobilisation à tous les niveaux

Enfin, dans le cadre du pacte productif, le Gouvernement a annoncé de nouvelles actions pour soutenir les investissements pour cette technologie :

– un AMI (appel à manifestation d’intérêt) « Aide à l’émergence de la mobilité hydrogène dans le secteur ferroviaire » a été lancé le 21 janvier.

– un autre AMI « Projets d’envergure sur la conception, la production et l’usage de systèmes à hydrogène » va être lancé fin janvier 2021,

Les régions se mobilisent aussi fortement puisque certaines adoptent des feuilles de route hydrogène, et prévoient d’investir pour son développement.

Au niveau européen, de nombreux projets voient le jour et peuvent être financés via le « Fuel Cell and Hydrogen Joint Undertaking » (FCHJU), qui est un partenariat public et privé, soutenant la recherche et le développement des activités dans les piles à combustibles et l’hydrogène en Europe. Son objectif est d’accélérer l’introduction sur le marché de ces technologies et de contribuer aux objectifs de zéro émission carbone.

Toute la chaîne de valeur de l’hydrogène est couverte par des entreprises françaises, depuis la fabrication de l’hydrogène, les électrolyseurs, la pile à combustible, le stockage, les constructeurs, etc.

 

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