Coronavirus : l’exemple grec

La Grèce, lourdement affaiblie par la crise économique de 2008, est un Etat qui dispose d’un système de santé fragile. Pourtant, elle fait partie des pays du vieux continent qui résiste le mieux à la crise sanitaire mondiale actuelle. Comment ce pays, dont la population est plus âgée que la moyenne européenne, réussit-il à lutter efficacement contre le coronavirus ?

Nous avons demandé à Nicolas Mugni, représentant de l’ASFE en Grèce, de nous en dire davantage.

Quelle est la situation actuelle en Grèce ?

A l’annonce de la pandémie par l’OMS le 12 mars, le gouvernement grec a été un des tous premiers gouvernements européens à prendre des mesures de confinement. Le jour même, l’ensemble de la population a reçu sur son portable une alerte demandant à prendre des mesures de distanciation sociale. Cette réactivité a permis de limiter la propagation à une très faible partie de la population. Aujourd’hui (28/07/2020), nous comptons 2534 cas de covid-19 et 136 décès. A titre de comparaison, la Belgique qui a une population identique, les cas de covid-19 s’élèvent a 47 334 cas et 7331 décès.

Comment expliquez-vous que la Grèce fasse partie des pays européens qui enregistrent le moins de cas de COVID-19 ? Comment percevez-vous la gestion de crise par les autorités grecques ?

La réactivité du gouvernent grec face au covid-19 a été déterminante pour freiner la propagation du virus. La Grèce a pris des mesures de distanciation sociale une dizaine de jours avant la France. A cette date, le gouvernement français organisait les élections municipales…

La population s’est-elle bien adaptée aux mesures prises ?

Oui dans la grande majorité, les grecs ont bien accepté les mesures de confinement. Ils ont compris les enjeux très tôt des qu’ils ont vu la catastrophe qui touchait l’Italie qui a un fonctionnement familial très proche d’eux (grands-parents/petits enfants).

Quid de l’économie et de l’impact sur le tourisme ? Comment voyez-vous la suite ?

Comme l’ensemble des pays européens, l’économie grecque sera fortement impactée par l’arrêt de son économie. Les arrivées en avion ont baissé de 50% à ce jour et la saison touristique 2020 risque d’être très courte avec peu de touristes. Il faudra attendre 2021 pour un début de retour à la normale.

Comment se porte la communauté française en Grèce ?

La communauté française en Grèce, est, je pense, reconnaissante d’être confinée dans un pays qui ne connait pas une explosion du covid-19 et où les mesures de distanciation sont respectées scrupuleusement. La communauté française a également su réagir très rapidement face à la pandémie, je pense notamment à l’école française d’Athènes qui a pris des mesures de confinement une semaine avant les mesures gouvernementales.

Comment le gouvernement grec envisage-t-il le déconfinement et le « retour à la normale » ?

Le gouvernement prévoit un retour progressif avec un assouplissement le 4 mai avec ouverture de certains commerces, puis la réouverture progressive des écoles fin mai. 

Avez-vous autre chose à ajouter ?

Je souhaite à chacun de garder courage dans cette épreuve qui nous touche tous et je suis optimiste sur notre capacité à surmonter cette crise collectivement.

 

L’équipe de l’ASFE

Un commentaire

  1. merci pour votre information fort intéressante

    je vous joins un commentaire sur une synthèse du covid chez la femme enceinte ou allaite ou lors d accouchement de source totalement officielle française

    En Suisse pas d’information actuelle éditée… j’avais mes collègues médecins en ligne juste avant.
    Concernant la présence de myosite COVID19 peu de cas à GENEVE mais étude et analyse nettement plus concrètes en France, Italie, Belgique et USA GB

    Bien que les données actuelles (Chen H. Lancet 2020, Peyronnet V. Gynécologie Obstétrique Fertilité & Sénologie 2020) ne montrent pas d’arguments en faveur d’une transmission verticale du virus SARS-CoV-2 (pas de virémie placentaire, ni dans le sang de cordon), le HCSP (Haut Conseil de Santé publique) considère que les femmes enceintes font partie des populations à risque de développer une forme grave d’infection à SARS-CoV-2 (avis du 10 mars 2020).

    À ce titre, la HAS a élaboré des Réponses rapides à l’intention des gynécologues/obstétriciens et des sages-femmes, concernant le suivi des femmes enceintes en période de COVID-19 pour l’une et le suivi post-natal des femmes et de leur enfant en période de COVID-19 pour l’autre.

    Synthèse des réponses rapides de la HAS pour le suivi des femmes enceintes en période de COVID-19
    • Réponse rapide n°1 : Articuler le suivi des grossesses autour des 3 échographies obstétricales
    • Réponse rapide n°2 : Réaliser le suivi des femmes à bas risque obstétrical au maximum en ville
    • Réponse rapide n°3 : Privilégier la téléconsultation et limiter les déplacements au domicile
    • Réponse rapide n°4 : Adapter le suivi des grossesses à risques, tout en renforçant la surveillance des comorbidités associées et prévalent des formes graves du COVID-19
    • Réponse rapide n°5 : Renforcer le suivi des grossesses suspectées ou diagnostiquées COVID-19, en privilégiant la téléconsultation
    • Réponse rapide n°6 : Maintenir l’entretien prénatal précoce et proposer un soutien psychologique s’il est souhaité par les femmes, même à distance
    • Réponse rapide n°7 : Maintenir les séances de préparation à la naissance grâce à la téléconsultation ou en les couplant à certaines consultations et accompagner les femmes pour préparer la sortie précoce de maternité

    Synthèse des réponses rapides de la HAS pour la continuité du suivi post-natal des femmes et de leur enfant en période de COVID-19

    • Réponse rapide n°1 : Favoriser les sorties précoces, à partir de H48, en favorisant le lien ville-hôpital
    • Réponse rapide n°2 : Réaliser l’examen du nouveau-né en présentiel entre le 6e et le 10e jour postnatal
    • Réponse rapide n°3 : Favoriser les téléconsultations
    • Réponse rapide n°4 : Favoriser le lien avec la sage-femme lors du suivi postnatal
    • Réponse rapide n°5 : S’assurer du bien-être physique et mental de la mère, maintenir le soutien psychologique des femmes même à distance et accompagner la mère ou le couple dans ses pratiques parentales

    Les recommandations de la HAS visent à promouvoir le suivi des grossesses en cours, en réduisant l’exposition des femmes enceintes au risque de contamination virale.

    L’organisation recommandée par la HAS en période de pandémie de COVID-19 s’articule autour des 4 axes principaux :
    • privilégier les outils de télémédecine pour les consultations, l’entretien prénatal, et la préparation à la naissance ;
    • profiter des consultations échographiques pour réaliser les consultations au cabinet,
    • encourager la prise en charge en ville,
    • identifier les grossesses à risque pour un suivi renforcé, dont les grossesses suspectées ou diagnostiquées COVID-19.

    Pour le suivi des grossesses comme pour le suivi des maladies chroniques, la télémédecine permet de limiter le risque de transmission virale et de protéger la femme et le soignant.
    • consultations intermédiaires (du 4e et 6e mois) chez les femmes à bas risque obstétrical ;
    • consultations intermédiaires (du 4e et 6e mois) chez les femmes à haut risque obstétrical, après avoir évalué la pertinence de ce choix par contact téléphonique ;
    • consultation d’anesthésie : par téléphone avec envoi préalable d’un questionnaire par mail ;
    • séances de préparation à la naissance et à la parentalité réalisées par les sages-femmes.

    Malgré tout, des consultations face à face sont nécessaires. Dans ce cas, l’organisation recommandée permet un regroupement des visites :
    • pour toutes les femmes, associer dans un même temps les échographies et les consultations ;
    • associer l’échographie du premier trimestre entre 11 et 14 SA (semaines d’aménorrhée) au contenu de la première consultation de grossesse (bilan, examen clinique, dépistages, et déclaration de grossesse). Cette consultation doit servir à établir le parcours de soin en fonction du niveau de risque et orienter la femme enceinte vers un suivi soit hospitalier, soit en ville ;
    • associer l’échographie du deuxième trimestre entre 20 et 25 SA au contenu de la consultation du 5e mois ;
    • associer l’échographie du troisième trimestre entre 30 et 35 SA au contenu des consultations du 7e mois et du 8e mois, celles-ci pouvant être regroupées, en fonction du risque obstétrical.

    La prise en charge en ville doit s’appuyer sur :
    • une coordination et un échange entre tous les professionnels impliqués dans le suivi ;
    • un maintien de l’offre médicale, notamment pour la réalisation des échographies ;
    • un accès maintenu aux antennes de PMI (protection maternelle et infantile).
    • L’entretien prénatal précoce doit être maintenu en période de confinement. Cet entretien permet notamment de repérer précocement les situations de stress, d’anxiété, de vulnérabilité (violence domestique, troubles du sommeil, épisode dépressif, addictions et toute forme d’insécurité) et de mettre en œuvre si besoin, et selon la volonté de la femme enceinte, un soutien psychologique, même à distance.

    Suivi des femmes enceintes diagnostiquées COVID-19

    En présence de signes cliniques suspectant une atteinte du COVID-19, l’échographie de dépistage programmée doit être décalée à une date ultérieure, une fois la patiente guérie.
    Un suivi régulier en téléconsultation doit être mis en place.

    Il est recommandé de tester toutes les patientes suspectées de COVID-19.

    La HAS recommande la sortie précoce de maternité durant la pandémie du COVID-19 :
    • à 48 heures pour une femme ayant accouché par voie basse ;
    • dans les 96 premières heures de vie du nouveau-né pour une femme ayant accouché par césarienne.
    la téléconsultation doit être privilégiée ; néanmoins, un examen du nouveau-né doit être réalisé au cabinet entre le 6e et le 10e jour post-natal (ou plus tôt si nécessaire), en raison du raccourcissement du séjour à la maternité.

    Si la mère est infectée par le SARS-CoV-2,
    les recommandations vis-à-vis de l’enfant sont :
    • pas de séparation mère et enfant (Société française de néonatalogie- SFN, et groupe de pathologie infectieuse pédiatrique – GPIP),
    • pas de contre-indication à l’allaitement (SFN, 2020).

    La mère doit respecter les gestes barrières (hygiène des mains) et un isolement de 14 jours, et porter un masque chirurgical. En revanche, le nouveau-né ne doit jamais porter de masque.
    Un suivi toutes les 48 heures par téléconsultation doit être mis en place.

    Réponses rapides dans le cadre du COVID-19 : Continuité du suivi des femmes enceintes (HAS, avril 2020)
    Réponses rapides dans le cadre du COVID-19 : Continuité du suivi postnatal des femmes et de leur enfant (HAS, avril 2020)

    Bien que les données actuelles (Chen H. Lancet 2020, Peyronnet V. Gynécologie Obstétrique Fertilité & Sénologie 2020) ne montrent pas d’arguments en faveur d’une transmission verticale du virus SARS-CoV-2 (pas de virémie placentaire, ni dans le sang de cordon), le HCSP (Haut Conseil de Santé publique) considère que les femmes enceintes font partie des populations à risque de développer une forme grave d’infection à SARS-CoV-2 (avis du 10 mars 2020).

    À ce titre, la HAS a élaboré des Réponses rapides à l’intention des gynécologues/obstétriciens et des sages-femmes, concernant le suivi des femmes enceintes en période de COVID-19 pour l’une et le suivi post-natal des femmes et de leur enfant en période de COVID-19 pour l’autre.

    Synthèse des réponses rapides de la HAS pour le suivi des femmes enceintes en période de COVID-19
    • Réponse rapide n°1 : Articuler le suivi des grossesses autour des 3 échographies obstétricales
    • Réponse rapide n°2 : Réaliser le suivi des femmes à bas risque obstétrical au maximum en ville
    • Réponse rapide n°3 : Privilégier la téléconsultation et limiter les déplacements au domicile
    • Réponse rapide n°4 : Adapter le suivi des grossesses à risques, tout en renforçant la surveillance des comorbidités associées et prévalent des formes graves du COVID-19
    • Réponse rapide n°5 : Renforcer le suivi des grossesses suspectées ou diagnostiquées COVID-19, en privilégiant la téléconsultation
    • Réponse rapide n°6 : Maintenir l’entretien prénatal précoce et proposer un soutien psychologique s’il est souhaité par les femmes, même à distance
    • Réponse rapide n°7 : Maintenir les séances de préparation à la naissance grâce à la téléconsultation ou en les couplant à certaines consultations et accompagner les femmes pour préparer la sortie précoce de maternité

    Synthèse des réponses rapides de la HAS pour la continuité du suivi post-natal des femmes et de leur enfant en période de COVID-19

    • Réponse rapide n°1 : Favoriser les sorties précoces, à partir de H48, en favorisant le lien ville-hôpital
    • Réponse rapide n°2 : Réaliser l’examen du nouveau-né en présentiel entre le 6e et le 10e jour postnatal
    • Réponse rapide n°3 : Favoriser les téléconsultations
    • Réponse rapide n°4 : Favoriser le lien avec la sage-femme lors du suivi postnatal
    • Réponse rapide n°5 : S’assurer du bien-être physique et mental de la mère, maintenir le soutien psychologique des femmes même à distance et accompagner la mère ou le couple dans ses pratiques parentales

    Les recommandations de la HAS visent à promouvoir le suivi des grossesses en cours, en réduisant l’exposition des femmes enceintes au risque de contamination virale.

    L’organisation recommandée par la HAS en période de pandémie de COVID-19 s’articule autour des 4 axes principaux :
    • privilégier les outils de télémédecine pour les consultations, l’entretien prénatal, et la préparation à la naissance ;
    • profiter des consultations échographiques pour réaliser les consultations au cabinet,
    • encourager la prise en charge en ville,
    • identifier les grossesses à risque pour un suivi renforcé, dont les grossesses suspectées ou diagnostiquées COVID-19.

    Pour le suivi des grossesses comme pour le suivi des maladies chroniques, la télémédecine permet de limiter le risque de transmission virale et de protéger la femme et le soignant.
    • consultations intermédiaires (du 4e et 6e mois) chez les femmes à bas risque obstétrical ;
    • consultations intermédiaires (du 4e et 6e mois) chez les femmes à haut risque obstétrical, après avoir évalué la pertinence de ce choix par contact téléphonique ;
    • consultation d’anesthésie : par téléphone avec envoi préalable d’un questionnaire par mail ;
    • séances de préparation à la naissance et à la parentalité réalisées par les sages-femmes.

    Malgré tout, des consultations face à face sont nécessaires. Dans ce cas, l’organisation recommandée permet un regroupement des visites :
    • pour toutes les femmes, associer dans un même temps les échographies et les consultations ;
    • associer l’échographie du premier trimestre entre 11 et 14 SA (semaines d’aménorrhée) au contenu de la première consultation de grossesse (bilan, examen clinique, dépistages, et déclaration de grossesse). Cette consultation doit servir à établir le parcours de soin en fonction du niveau de risque et orienter la femme enceinte vers un suivi soit hospitalier, soit en ville ;
    • associer l’échographie du deuxième trimestre entre 20 et 25 SA au contenu de la consultation du 5e mois ;
    • associer l’échographie du troisième trimestre entre 30 et 35 SA au contenu des consultations du 7e mois et du 8e mois, celles-ci pouvant être regroupées, en fonction du risque obstétrical.

    La prise en charge en ville doit s’appuyer sur :
    • une coordination et un échange entre tous les professionnels impliqués dans le suivi ;
    • un maintien de l’offre médicale, notamment pour la réalisation des échographies ;
    • un accès maintenu aux antennes de PMI (protection maternelle et infantile).
    • L’entretien prénatal précoce doit être maintenu en période de confinement. Cet entretien permet notamment de repérer précocement les situations de stress, d’anxiété, de vulnérabilité (violence domestique, troubles du sommeil, épisode dépressif, addictions et toute forme d’insécurité) et de mettre en œuvre si besoin, et selon la volonté de la femme enceinte, un soutien psychologique, même à distance.

    Suivi des femmes enceintes diagnostiquées COVID-19

    En présence de signes cliniques suspectant une atteinte du COVID-19, l’échographie de dépistage programmée doit être décalée à une date ultérieure, une fois la patiente guérie.
    Un suivi régulier en téléconsultation doit être mis en place.

    Il est recommandé de tester toutes les patientes suspectées de COVID-19.

    La HAS recommande la sortie précoce de maternité durant la pandémie du COVID-19 :
    • à 48 heures pour une femme ayant accouché par voie basse ;
    • dans les 96 premières heures de vie du nouveau-né pour une femme ayant accouché par césarienne.
    la téléconsultation doit être privilégiée ; néanmoins, un examen du nouveau-né doit être réalisé au cabinet entre le 6e et le 10e jour post-natal (ou plus tôt si nécessaire), en raison du raccourcissement du séjour à la maternité.

    Si la mère est infectée par le SARS-CoV-2,
    les recommandations vis-à-vis de l’enfant sont :
    • pas de séparation mère et enfant (Société française de néonatalogie- SFN, et groupe de pathologie infectieuse pédiatrique – GPIP),
    • pas de contre-indication à l’allaitement (SFN, 2020).

    La mère doit respecter les gestes barrières (hygiène des mains) et un isolement de 14 jours, et porter un masque chirurgical. En revanche, le nouveau-né ne doit jamais porter de masque.
    Un suivi toutes les 48 heures par téléconsultation doit être mis en place.

    Réponses rapides dans le cadre du COVID-19 : Continuité du suivi des femmes enceintes (HAS, avril 2020)
    Réponses rapides dans le cadre du COVID-19 : Continuité du suivi postnatal des femmes et de leur enfant (HAS, avril 2020)

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