Le début des primaires démocrates, ces jours-ci, marque le lancement de la campagne présidentielle américaine. C’est un long feuilleton qui va retenir le monde en haleine jusqu’au premier mardi du mois de novembre prochain, jour où sera connu le nom du nouvel occupant de la Maison Blanche. A dire vrai, le suspense peut paraître de faible intensité. La réélection de Donald Trump semble la plus probable : sa cote de popularité mesurée récemment par l’institut Gallup – 49 % – n’a d’ailleurs jamais été aussi élevée.
Une surprise est, certes, possible. Mais le vainqueur des primaires démocrates devra se montrer percutant et pertinent pour battre le président sortant. De Joe Biden à Bernie Sanders, les prétendants sont nombreux, avec des profils très différents. L’histoire contemporaine retient que les candidats démocrates qui ont accédé à la plus haute marche avaient tous des parcours originaux. Jimmy Carter, Bill Clinton et Barack Obama ne sortaient pas de « l’establishment ». Celui qui, aujourd’hui, leur ressemble le plus est peut-être le jeune Pete Buttigieg.
A quelques mois du scrutin, Donald Trump n’a jamais été aussi fort. Et pas seulement dans les sondages. Le fiasco de son procès en destitution, tentative radicale pour l’éliminer, n’a pu que le servir, au détriment du parti démocrate qui s’est ridiculisé dans cet épisode. Donald Trump, dont les manières sont peu appréciées de l’intelligentsia américaine et occidentale, a la baraka. Dans une conjoncture mondiale guère reluisante, il peut se vanter d’afficher des résultats économiques insolents : jamais le chômage n’a été aussi bas aux Etats-Unis, la pression fiscale y est faible, la croissance se tient… Joli tableau de bord qui doit beaucoup à la politique menée par l’homme d’affaires. D’aucuns prétendaient que celle-ci aurait des effets positifs à court terme mais qu’elle pourrait réserver de mauvaises surprises à long terme. Cette heure n’est pas venue…
Reste l’action de Donald Trump sur la scène internationale, aussi imprévisible que brouillonne en quelques circonstances. Certes, là encore, le patron de la Maison Blanche ne compte pas que de fervents soutiens. Son credo – America first – est en rupture avec une diplomatie américaine réglée, depuis des décennies, sur le mode du multilatéralisme. Corée du nord, Iran, Chine, conflit israélo-palestinien : sur tous ces dossiers, le président américain a pris des risques en haussant d’abord le ton. L’avenir dira s’il a eu raison.
L’élection américaine est l’affaire des seuls Américains. Et leur grille de lecture de la politique conduite depuis plus de trois ans par Donald Trump est très différente de la nôtre. Surtout à l’intérieur du pays, où vit l’essentiel de son électorat. Une chose est sûre : contrairement à beaucoup de ses prédécesseurs, Donald Trump n’a pas déçu ses partisans.
L’équipe de l’ASFE
Ses électeurs pas déçus du tout. L’ogre dévore tout et nourrit ses enfants.