Les implantations des musées français dans le monde sont de plus en plus nombreuses. Véritables vecteurs d’influence culturelle, les antennes d’institutions culturelles françaises à l’étranger permettent d’attirer des touristes en France, de mieux faire circuler les œuvres d’art mais constituent également un réel enjeu économique pour les musées qui cherchent à diversifier leurs ressources face à la baisse des dotations publiques.
Dernière née, l’antenne du Centre Pompidou à Shanghai
Lors de sa vite en Chine le 5 novembre dernier, le président de la République a inauguré le tout nouveau Centre Pompidou West Bund Museum Project, nouvelle antenne du musée d’art contemporain parisien, sur les berges du fleuve Huang. La succursale chinoise proposera trois expositions annuelles et deux expositions temporaires par an. Celui-ci devrait rapporter 1,4 million d’euros chaque année au musée.
Derrière l’enjeu économique, se cache aussi une manne touristique considérable, au fort potentiel de dépense. La stratégie est bien pensée : quand les visiteurs chinois de l’antenne shanghaïenne seront en France, ils ne manqueront pas de venir visiter la maison mère de Beaubourg.
Après l’Espagne et la Belgique, le Centre Pompidou continue donc d’ouvrir des filiales à l’étranger. Le directeur du musée évoquait, en mars dernier, des discussions pour ouvrir également des antennes à Prague et en Corée.
L’internationalisation des musées français
Le musée du Louvre s’est également implanté à l’étranger avec l’ouverture du Louvre Abu Dhabi en 2017, dans un bâtiment conçu par l’architecte français Jean Nouvel. Bien que la Cour des Comptes ait souligné que le contrat qui unit le musée et les autorités émiraties désavantage les Français, le Louvre devrait récupérer près d’un milliard d’euros sur trente ans.
Si le musée Picasso ne possède pas, lui, d’implantations à l’étranger, sa collection voyage beaucoup et les « ventes » d’exposition à des musées étrangers se multiplient. C’est le cas aussi pour Versailles, le quai Branly, Orsay ou Rodin.
Dans son rapport sur « la valorisation internationale de l’ingénierie et des marques culturelles », la Cour des Comptes indique que la vente d’expositions à l’étranger s’avère très rentable. Pour la période 2012-2018, les recettes pour les institutions culturelles ayant coproduit des expositions à l’étranger, sont de 0,5 M€ pour le musée du quai Branly-Jacques Chirac, 0,8 M€ pour le Château de Versailles, 1,7 M€ pour le musée du Louvre (hors Abu Dhabi), 1,8 M€ pour le musée Rodin, 3,1 M€ pour le musée d’Orsay et 3,7 M€ pour le Centre Pompidou.
Du côté des festivals français, les rencontres photographiques d’Arles se sont exportées à Xiamen sous le nom “Jimei x Arles et le Festival des Lumières a désormais une édition à Hong Kong.
Pour plus d’informations:
France Culture (ici)
Le petit Journal (ici)
Le Journal des arts (ici)