Rapport de la Cour des Comptes sur la mobilité internationale des étudiants

La Cour des comptes a mené auprès de nombreux acteurs une enquête détaillée sur les différentes formes de mobilité étudiante (entrante, sortante, délocalisée, diplômante…). Il est vrai qu’aujourd’hui le « placement » international des étudiants devient essentiel pour la réputation de chacun des établissements.

La Cour des comptes a ainsi formulé 11 recommandations pour que le système de la mobilité internationale des étudiants soit plus efficace.

Quelles sont les différents aspects de la mobilité internationale ?

– La mobilité entrante concerne les étudiants internationaux qui viennent étudier en France ;
– La mobilité sortante bénéficie aux étudiants français passant une période d’études à l’étranger ;
– Les formations délocalisées et les implantations à l’étranger des établissements d’enseignement supérieur peuvent réguler certains flux de mobilité entrante et servir de relai à la mobilité sortante ;
– Les mobilités diplômantes jouent un rôle essentiel dans le cursus universitaire de l’étudiant et concourent à sa formation générale (90 543 étudiants français en situation de mobilité diplômante).

La mobilité internationale des étudiants concerne quatre ministères et deux opérateurs (Erasmus + et Campus France), pour une dépense totale estimée à 2,5 milliards d’euros.

L’État consacre à la mobilité entrante (59,8 M€) environ le double des dépenses affectées à la mobilité sortante (29,2 M€). Les régions privilégient en revanche la mobilité sortante (55,7 M€) par rapport à la mobilité entrante (2,2 M€).

Les pouvoirs publics ont fixé l’objectif de 500.000 étudiants étrangers à l’horizon 2027 et 400.000 étudiants français en mobilité en Europe en 2024.

La France se situe ainsi en 4ème position derrière les États-Unis, la Grande-Bretagne et l’Australie en matière de mobilité internationale des étudiants.

Une gouvernance insatisfaisante

Aujourd’hui, la Cour des comptes conclue que la mesure de la mobilité sortante française est « imprécise et lacunaire ». En effet, aucun organisme n’a été désigné afin de rendre compte de la mise en œuvre de la politique de mobilité sortante diplômante.

Orientations et recommandations

Afin de répondre aux problématiques d’attractivité, d’encadrement de la mobilité – au vu de l’absence de suivi statistique des mobilités, préjudiciable pour remédier aux inégalités sociologiques et territoriales – la Cour propose trois grandes orientations.

L’amélioration de la connaissance

  • Intégrer une mention dans la plate-forme Études en France indiquant si la formation proposée permet d’obtenir un diplôme national ou un diplôme d’établissement (MESRI, MEAE) ;
  • La plate-forme Études en France doit devenir l’unique point d’inscription pour les étudiants extra-communautaires ;
  • Constituer une base homogène de données partagées sur la mobilité sortante ;
  • Informer les étudiants des aides à leur disposition pour la mobilité sortante.

Des dispositifs mieux tournés vers la réussite

  • Identifier les causes de la baisse récente des doctorants internationaux et veiller à réactiver ce flux de mobilité entrante ;
  • Développer les programmes d’échange entre établissements d’enseignement supérieur ;
    Assurer une meilleure cohérence dans l’attribution des bourses du gouvernement français en invitant les établissements à formuler des critères académiques propres à une filière ;
  • Améliorer – dans le programme Erasmus 2020-2027 – le ciblage des crédits au profit des étudiants les plus éloignés.

Un pilotage plus cohérent et efficace

  • Confier à un seul opérateur le pilotage opérationnel de la mobilité internationale étudiante ;
    Établir le cadre juridique et comptable de rémunération des enseignants délocalisés à l’étranger et conventionnés ;
  • Intégrer dans le dialogue de gestion avec les établissements d’enseignement supérieur un volet portant sur la politique de mobilité.

Le rapport (voir ici)

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