Les Rencontres économiques d’Aix-en-Provence

Le « Davos provençal »

Les 19ème Rencontres économiques se sont tenues du 5 au 7 juillet à Aix-en-Provence sur le thème « Renouer avec la confiance ». Ce « Davos provençal » organisé par le Cercle d’économistes réunit  300 intervenants et 4000 participants. Politiques, historiens, économistes, membres d’institutions internationales et chefs d’entreprise ont analysé les causes de la défiance. Il s’agit d’une méfiance de plus en plus généralisée. Ces acteurs ont alors tenté d’apporter des solutions à la crise de confiance que connaît l’économie aujourd’hui.

Un contexte alarmant ?

La progression du populisme, les tensions commerciales, la remise en cause du multilatéralisme, la crise écologique, l’aggravation des inégalités et la fracture digitale sont autant de facteurs déstabilisants qui réunis engendrent une situation mondiale précaire.

Les effets de la mondialisation ont largement été évoqués. Plusieurs intervenants ont souligné les bienfaits de cette mondialisation. Cela a mené à la baisse de la pauvreté pour des centaines de millions d’individus. Cependant, cette dernière a également creusé les inégalités entre les pays, et au sein des pays même. Selon Yann Algan, membre du Cercle des économistes et professeur à Sciences Po, la mondialisation est  « le type même de sujet à propos duquel on observe le plus grand écart d’appréciation entre économistes et citoyens. Les modèles utilisés pour comprendre et décrire le phénomène n’ont pas tenu compte des préférences sociales. Or, il y a toute une classe de la population qui y a énormément perdu » – voir ici.

Il en résulte un manque de confiance en raison de l’incapacité des élites à apporter des solutions concrètes aux problèmes qu’engendre le capitalisme  mondialisé. Selon Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, ce contexte s’apparente à « une fuite d’eau. Vous ne vous en apercevez pas tout de suite. Elle dégrade. Il faut revoir la canalisation. » – voir ici .

Les solutions apportées

Face à ce constat, une douzaine de propositions a été présenté, et ce à différentes échelles :

  • Au niveau international avec une volonté de réaliser un débat « sur la possibilité de démanteler les groupes monopolistiques ainsi qu’une convention internationale sur la cybersécurité » ;
  • Au niveau européen avec le souhait de mettre en place « une Europe des projets » avec une agence franco-allemande dédiée aux innovations de rupture et la mise en place d’un emprunt en euros pour la transition énergétique. Jean-Hervé Lorenzi, fondateur du Cercle des économistes pense ainsi que « dans ce monde très secoué, l’Europe reste un continent stable et porteur de valeurs démocratiques fortes. Elle a peut-être vocation à rentrer de nouveau dans l’Histoire, à condition qu’elle parvienne à exprimer sa puissance » – voir ici.
  • Au niveau national, en France, il existe une volonté de redonner une place  plus importante aux différents partenaires sociaux. Cela pourra s’illustrer lors des réformes comme la réforme sur l’assurance-chômage ou celle sur les retraites.

D’autres projets sont également évoqués. Par exemple, la préparation d’une grande conférence sur les emplois de demain ou encore la création de conventions citoyennes.

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