Trop d’étudiants français dans les universités belges ?

Les Français sont de plus en plus nombreux à choisir de poursuivre leurs études en Belgique. Pourquoi ?

La déception du système d’enseignement supérieur français

Une accumulation de refus pour intégrer une ou des école(s) et université(s) française(s) crée de la déception auprès des étudiants. En effet, chaque année, à l’issue de leur bac, des milliers de bacheliers se retrouvent sans affectation ou avec une affection qu’ils n’ont pas vraiment désiré, par défaut.

L’accès à l’université est devenu problématique dans certaines filières, comme l’orthophonie, la médecine, le dentaire, la psychologie, vétérinaire, les beaux-arts, très sollicitées – voir ici. Le nombre de places très limité bloque l’accès aux étudiants. Par exemple, pour intégrer un centre de formation en orthophonie l’accès est  difficile à cause du numerus clausus. C’est pourquoi, seulement 5 à 10% des candidats parviennent à intégrer cette filière. Ainsi, ils décident de se tourner vers les universités belges pour obtenir le diplôme, puis revenir en France pour exercer leur profession.

L’enseignement supérieur belge saturé

Etudier en Belgique permet aux Français de poursuivre leurs rêves. Par ailleurs, l’enseignement supérieur belge offre d’autres atouts comme une pédagogie très libre, privilégiant davantage le contrôle continu, et une vie étudiante moins coûteuse. Parmi le nombre d’étrangers étudiant en Belgique, les Français sont majoritaires, soit environ 10% en Belgique francophone.

Une saturation qui empiète sur la qualité de l’enseignement

A titre d’exemple, la formation en psychologie est à bout de souffle en Belgique. En effet, le nombre d’étudiants ne cesse d’augmenter depuis quelques années. Le mode de sélection se fait par la réussite aux examens. Tandis qu’en France, la sélection a lieu entre l’obtention de la licence et la première année de master. Résultat, des promotions surchargées d’étudiants, dont Français, rendant les conditions d’apprentissage intenables et détériorant la qualité des formations – voir ici. Cependant, l’ensemble de citoyens belges finance le système d’enseignement supérieur belge et dont les Français bénéficient. En effet, au terme de leurs études, ces étudiants préfèrent quitter la Belgique pour exercer en France. Cela engendre un coût financier difficilement supportable pour l’Etat belge ainsi que des pénuries de main d’œuvre sur le territoire – voir ici.

La Belgique tente de freiner ce phénomène

Pour la Belgique, il est complexe d’agir en la matière. En effet, la réglementation européenne interdit toute discrimination à la sélection ou au montant des frais de scolarité. Cependant, en 2006, l’Etat belge parvient à mettre en place une limitation de l’accès aux étudiants étrangers en fonction de ses besoins dans le secteur de la santé. Par conséquent, seulement 30% d’étudiants non-belges sont acceptés dans différentes formations (vétérinaire, orthophonie, kinésithérapie). En 2012, cette limitation s’est également étendu aux formations concernant la médecine et le dentaire – voir ici.

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