Les Français s’habituant désormais d’élections en élections aux scores élevés du Rassemblement National, ce n’est donc pas sa première place dimanche dernier qui constituait le fait marquant de ce scrutin européen, mais bel est bien la déroute d’une gauche et d’une droite réalisant des performances historiquement basses. Avec 8,48% des voix au niveau national – et 8,33% chez les Français de l’étranger – la chute du parti les Républicains apparaît comme une dernière secousse sismique dans un paysage politique français dévasté.
Le président du Sénat, Gérard Larcher affichant son désaccord avec Laurent Wauquiez, n’a pas tardé à faire savoir qu’il était désormais nécessaire de « mettre en place une alliance avec le centre » – hors LR – afin de reconquérir les territoires ». L’UDI a d’ores et déjà annoncé qu’elle refuserait d’y participer. Xavier Bertrand également.
Pour autant le Gouvernement a repris ses travaux au Parlement. Après les élections, place de nouveau aux grandes réformes. Ainsi le Sénat se prépare à voir arriver la réforme constitutionnelle. Edouard Philippe a en effet demandé à rencontrer dès la semaine prochaine les présidents des groupes parlementaires afin de « créer le dialogue, identifier les points de blocage et, si possible, trouver les bases d’un accord. »
De même, dans un énième combat entre progressistes et conservateurs,les sénateurs ont adopté en première lecture le projet de loi pour la reconstruction de Notre-Dame. La droite sénatoriale a tenu à inscrire dans le texte que la restauration devait rester fidèle au « dernier état visuel connu » du monument avant le sinistre, y compris la flèche, fermant ainsi la porte à tout ajout architectural inspiré de notre époque.