LES ENFANTS DE LA FRANCE

« La France est une nation qui n’abandonne jamais ses enfants ». C’est par ces mots, forts et solennels, que le Président de la République a rendu hommage aux deux soldats d’élite morts au combat, la semaine dernière, en libérant deux de nos ressortissants retenus en otages au Burkina Faso. Loin des controverses qui ont suivi la révélation de cette opération, Emmanuel Macron a eu raison de prendre la hauteur nécessaire pour rappeler à tout le monde que, face à l’ennemi, notre « pays ne plie jamais ». Quelles que soient les circonstances, notre armée est là. Elle est l’honneur de la France et ses valeureuses troupes sont les porte-drapeaux de notre fierté nationale.
A quelques jours des élections européennes, la douloureuse perte de Cédric de Pierrepont, 33 ans, et d’Alain Bertoncello, 28 ans, nous oblige, me semble-t-il, à revenir sur le rôle déterminant que la France tient dans la lutte contre la menace islamiste en Afrique. De N’Djamena à Dakar, en passant par Niamey, Bamako et Ouagadougou, les 4 500 hommes de la force Barkhane empêchent que les pays de la bande sahélienne soient débordés par les émules d’al Qaida et de l’Etat islamique. Mission on ne peut plus difficile, compte tenu de la dissémination de l’ennemi, de la rigueur du climat et de la complexité du terrain. Mais mission on ne peut plus utile aussi pour protéger cette partie de l’Afrique du chaos et, au-delà, l’ensemble de l’Europe du péril djihadiste.
Il serait donc logique que la France soit davantage soutenue dans cette entreprise par ses partenaires européens. Plutôt que de réfléchir à la mise sur pied d’une armée européenne, idée utopique car la question de son commandement relèverait du casse-tête, il serait judicieux de se pencher sur des mécanismes de solidarité communautaire. Entretenir la première armée d’Europe – avec celle de Grande Bretagne – coûte cher et pèse sur les comptes publics. Pourquoi, dans ces conditions, ne pas en faire partager le prix aux membres de l’Union quand elle se met au service de tous ? A la faveur du scrutin du 26 mai, cette question mériterait qu’un débat s’engage et que des réponses soient trouvées.
La libération des deux touristes partis à la découverte du nord du Bénin m’incite enfin à adresser un message de sympathie à tous les Français qui vivent à l’étranger, parfois dans des régions ou des pays à risques. Loin de la France, ils doivent pouvoir compter sur l’entier soutien de leurs compatriotes.   
Jean-Pierre Bansard

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