DISCOURS DE MACRON A L’ASSEMBLÉE DES NATIONS UNIS

Discours de Macron à l’Assemblée des Nations Unies : « le siècle qui s’ouvre nous regarde et nos enfants nous attendent »

Dans un discours[1] d’une durée de 45 minutes devant la 73ème Assemblée générale des Nations Unies, le Président français Emmanuel Macron a exposé sa vision du monde et ses objectifs pour les mois à venir, vision diamétralement opposée à celle de Donald Trump, insistant sur la nécessité du multilatéralisme, de ne choisir ni le repli ni la loi du plus fort, de lutter contre toutes formes d’inégalités, et plus particulièrement celles dont les femmes sont les premières victimes.

Emmanuel Macron a commencé son discours en évoquant la crise profonde de l’ordre international libéral westphalien. Non seulement celle-ci serait due à l’échec de son autorégulation – les dérives économiques, financières, environnementales et climatiques qui ont eu lieu sans qu’aucune solution satisfaisante n’y soit trouvée l’ont prouvé – mais aussi à la capacité de l’ONU à répondre aux crises, entravées par la division du Conseil de Sécurité, pour lequel il souhaite d’ailleurs un nouvel élargissement. Une autre des causes de cette crise est le relativisme culturel, historique, religieux qui remet en cause les fondements de l’universalité des Droits de l’Homme. L’ONU, avance-t-il, peut, à l’instar anciennement de la SDN, devenir le symbole d’une impuissance.

 

Trois grandes voies s’offriraient ainsi à nous :

  1. La première est de penser qu’il s’agit là uniquement d’une parenthèse, hypothèse qu’il a écarté. C’est une crise d’efficacité et de principes.

          2. La deuxième: céder à la loi du plus fort. Or            l’unilatéralisme conduirait au repli et aux conflits. Cela aboutirait à une confrontation généralisée de tous contre tous au détriment de chacun.

      Ainsi, pour Emmanuel Macron,  » la responsabilité de la paix ne se délègue pas. Elle s’exerce collectivement. »  » Je ne crois pas à la loi du plus fort quand bien même elle s’habillerait d’une forme de légitimité là où elle a perdu toute forme de légalité« .

  1. La troisième solution s’apparenterait à un nouveau modèle, un nouvel équilibre mondial. Il fait en effet le constat d’une nouvelle instabilité du monde marqué par le retour des puissances multiples. Le Président est favorable à la création d’un nouvel équilibre qui reposerait sur de nouvelles formes de coopé Ce dernier serait structuré autour de trois piliers : le respect de la souveraineté, le renforcement de la coopération régionale et l’apport de nouvelles garanties internationales plus robustes.

Concernant la Syrie, le Président a réaffirmé la nécessité de poursuivre notre lutte contre le terrorisme islamique. « Ce qu’il faut c’est gagner la paix sous l’égide des Nations Unies« . Conscient qu’il ne s’agit pas là de décider à la place du peuple syrien, il déclare que cela renvoie à construire des voies et moyens pour le peuple de régler la crise humanitaire et de trouver une solution politique inclusive durable, par le biais d’une réforme constitutionnelle et de l’organisation d’élections libres.

Sur le plan des défis migratoires, il propose de « créer les conditions d’une mobilité internationale choisie et non subie, de travailler ensemble pour s’attaquer aux causes de migrations. A ce titre, il soutiendra le pacte qui devrait être adopté en décembre à Marrakech.

265 millions d’enfants actuellement n’ont pas accès à l’école et les femmes continuent à être victimes d’inégalités (écarts de rémunération, manque d’accès à l’éducation, violences sexistes et sexuelles faites aux femmes, manque d’accès à la contraception dans certaines régions du monde). Ces inégalités de sexe, le Président souhaite en faire une cause mondiale. Il a par ailleurs réaffirmé sa volonté d’augmenter l’aide publique au développement versée par la France d’un milliard d’euros dès 2019 et d’augmenter nos crédits humanitaires de 40%.

Pour Emmanuel Macron : « Le grand travail de nos aînés a été celui de la paix et il nous incombe toujours. Nous ne le gagnerons qu’en instaurant un multilatéralisme fort capable de régler les conflits de manière pragmatique ».

 

[1] http://www.elysee.fr/videos/discours-du-president-de-la-republique-emmanuel-macron-lors-de-la-73e-assemblee-generale-des-nations-unies/

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