EDITO DE LA NEWSLETTER #157

Chères élues, chers élus,
L’agitation sociale fait en France l’actualité de ce printemps et pourtant la « convergence des luttes » tant désirée par Jean-Luc Mélenchon et la CGT n’est pas au rendez-vous.

Entre les cheminots de la SNCF, les salariés d’Air France, les étudiants en colère, les fonctionnaires, les personnels hospitaliers et de l’administration pénitentiaire, la coagulation des mécontentements ne prend pas. L’heure est plutôt à la « divergence des luttes » et à la violence des casseurs qui viennent perturber les cortèges, comme ce fut le cas à Paris le 1er mai.

Plusieurs raisons expliquent cette dispersion. Tout d’abord, les motifs de mobilisation des uns et des autres sont très différents. Rien ne peut unir dans un même élan des cheminots inquiets de l’avenir de la SNCF et des pilotes de ligne en quête d’une substantielle augmentation de salaires, ou une poignée d’étudiants désireux de rejouer Mai 1968 cinquante ans après et des infirmières réellement débordées par l’encombrement des services hospitaliers. Chacun a ses revendications aux pertinences, reconnaissons-le, bien inégales.

Ensuite, la division syndicale nuit à la clarté de l’action sociale. Non seulement les syndicats sont divisés entre eux – la CGT est dans la contestation systématique quand la CFDT prône la concertation tandis que FO se cherche une ligne de conduite – mais, de plus, ils sont tiraillés en interne. Force est de constater que les syndicats, à l’instar de beaucoup de partis politiques, sont aujourd’hui à la recherche d’un nouveau souffle. Leur nombre d’adhérents ne cesse de diminuer et leur représentativité du monde de travail est de plus en plus discutable. Le nouveau secrétaire général de FO, Pascal Pavageau, admettait d’ailleurs récemment qu’une organisation syndicale est « mortelle », c’est-à-dire vouée à disparaître, si elle tarde à se régénérer.

Enfin, et cette dernière raison est étroitement liée à la précédente, les Français ont changé. Les dernières études d’opinion montrent qu’ils sont au moins deux sur trois à se déclarer favorables aux réformes engagées actuellement. La nécessité d’adapter notre pays au monde moderne et aux réalités du XXIème siècle est une opinion de plus en plus partagée dans la population. Cette prise de conscience se fait jour en France et elle me semble salutaire, je ne peux que l’approuver. Tout mon travail de sénateur est motivé par l’absolue nécessité de rendre notre pays plus fort, moins replié sur lui-même et sur son passé pour qu’il soit en mesure d’affronter le monde de demain dans les meilleures conditions.

 

Jean-Pierre Bansard

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