Bleu pour le Soudan

Il y a quelques mois, un mouvement de désobéissance civile soudanais a su se faire entendre avec une « vague de profils bleus » sur les réseaux sociaux.

Un pays fragilisé par une gouvernance instable

Selon les médias, les contestations ne concernent pas uniquement le triplement du prix du pain et visent surtout la politique menée par le général Bachir durant trois décennies. Celui-ci fut récemment accusé de « possession de devises étrangères, d’avoir acquis des richesses de façon suspecte et illégale et d’avoir ordonné (l’état) d’urgence » selon la SUNA, l’agence de presse officielle soudanaise. Et en décrétant l’état d’urgence l’ex-président El-Bachir a rendu la possession de plus de 5000 dollars en devise illégale. Alors qu’environ 113 millions de dollars furent retrouvés chez lui.

Par la suite, le Conseil militaire qui devait assurer une transition de pouvoir pacifique a profondément heurté l’opinion publique soudanaise en dispersant violemment un sit-in le 3 juin dernier. Des médecins locaux reportaient 160 morts alors que les autorités en dénombraient plutôt 60 – impossible d’en avoir le cœur net, vu la coupure d’internet et la fermeture des centres hospitaliers.

L’audience internationale

Or, lors d’une récente manifestation, le décès le jeune Mohammed Mattar (26 ans) alors qu’ils protégeaient des femmes a profondément heurté l’opinion publique. Le 11 juin, un mouvement est né sous les hashtags #BlueForSudan et #TurnTheWorldBlue sur twitter. Et des dizaines de milliers d’internautes ont revêtis leur photo de profil de bleu. A la fois pour rejeter la violente répression militaire et en hommage à la couleur favorite de Mohammed.

Des célébrités participent activement à sensibiliser la communauté internationale. Notamment Sheikha al-Mayassa al-Thani, figure influente du monde de l’art oriental, interpelle : « Dressez-vous pour l’humanité, dressez-vous pour le Soudan – montrez votre solidarité en colorant de bleu votre profil ! ».

 

Parallèlement ce mouvement permet de mettre en valeur les femmes, bataillant au premier rang comme leurs mères lors des précédents mouvements populaires contre les dictatures militaires en 1964 et 1985. Celles-ci ont repris les codes (tenue blanche) qu’elles abhorraient fièrement dans les années 60’ à 80’.

Même-ci la révolte civile a peu d’écho sur la scène internationale, la mobilisation médiatique a permis de valoriser des protestations et massacres souvent peu relayés.

 

Sources :

France tv info (voir ici)

Jeune Afrique (voir ici)

Huffing ton post (voir ici)

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