Menace du Réchauffement climatique

ciel sombre


Nous finalisions cette lettre d’information lorsque nous avons appris le décès de Jacques Chirac.  Il était gravement malade. Pour autant, sa disparition ne manquera pas de marquer les esprits de tous les Français. Son parcours politique, d’une durée de plus de quarante ans, aura été l’un des plus marquant de la Vème République. Député, Maire de Paris, ministre, Premier ministre puis président de la République, il s’est engagé tout au long de ses mandats et de ses fonctions pour la France et les Français dont il a su rester proche. Moi qui ait eu l’occasion de travailler avec lui, je me souviendrais surtout de sa sympathie et de sa capacité à rassembler. C’était un homme consensuel, qui savait s’adresser aux Français au-délà des clivages politiques. Un Président de la République que nous avons tous, de près ou de loin, aimé. 

Nous nous souviendrons de son courage lorsqu’il a refusé d’engager la France dans la guerre en Irak en 2003. Mais également de sa fameuse formule sur le climat « notre maison brûle et nous regardons ailleurs ». Le combat pour l’écologie est un des plus précieux que nous ait laissé Jacques Chirac. Or c’est précisément de cela dont je voulais initialement vous parler aujourd’hui. 

La menace du réchauffement climatique est désormais une réalité admise. Tous les experts sérieux en décrivent les causes et les effets. Chacun peut voir dans sa vie quotidienne les conséquences de ce phénomène sur son environnement. Après avoir beaucoup tardé, les responsables politiques eux-mêmes commencent à en prendre la mesure, sous la pression de l’opinion publique. Et pas uniquement dans les grandes démocraties où le débat est ouvert. En Chine, la lutte contre la pollution est une obligation pour le régime communiste s’il veut éviter, ici ou là, des soulèvements populaires qui pourraient le mettre en danger.

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a donc eu raison de consacrer le début de l’Assemblée générale de New York, cette semaine, au climat. Avec un objectif : qu’au-delà des grands discours, des actes significatifs soient engagés. Il est évident que ce combat ne peut être mené qu’au niveau international car le dérèglement climatique ne connaît pas les frontières. Seule une action commune sera efficace, à laquelle doivent s’associer étroitement les plus grandes nations qui sont aussi les plus fortes émettrices de gaz à effet de serre : la Chine, les Etats-Unis, l’Inde…

Fort de ce constat, il est regrettable d’observer que les conditions sont moins que jamais réunies pour que le monde marche d’un seul pas. L’ordre multilatéral né de 39-45 et dont on pouvait espérer qu’il se renforce avec la chute du mur de Berlin, il y a tout juste trente ans, est en train de voler en éclats. L’heure est au repli national en de nombreux pays, avec des populismes virulents qui n’entendent pas se soumettre à la raison planétaire. Donald Trump et Jaïr Bolsonaro, pour ne citer qu’eux, ne font pas de la défense de l’environnement une priorité. Ils n’étaient d’ailleurs pas à New York pour contribuer aux travaux des Nations unies sur ce sujet. Le temps de l’unanimisme de la Cop21, organisée par François Hollande à Paris, en 2016, semble révolu.

Bien sûr, il ne s’agit pas de jouer les « collapsologues » ni de sombrer dans un pessimisme absurde. Pas plus d’appeler à la décroissance pour relever le défi du réchauffement climatique. Ce serait criminel et absurde. Il convient, au contraire, d’adapter notre modèle économique à la nouvelle donne environnementale. S’y résoudre peut même être une source de croissance. C’est le message que je voudrais entendre de la part des dirigeants de ce monde. Notamment de notre président de la République, qui en est conscient et qui a là les moyens de prendre la tête, avec des initiatives concrètes, d’un combat planétaire, utile et raisonné.

Jean-Pierre Bansard
Président de l’ASFE

Un commentaire

  1. Mes racines, ma jeunesse et mes engagements personnels et sportifs en Haute Corrèze m’avaient permis de rencontrer plusieurs fois Monsieur CHIRAC.
    Ayant servi en Irak, après son départ du Gouvernement en 1976, et donc connu in situ ce contexte du Moyen-Orient , j’ai apprécié la lucidité et le courage de Jacques Chirac lors de la guerre engagée par le Président Bush.
    Paix à son âme.

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