L’accord commercial entre l’Union européenne et le Mercosur – en négociation depuis vingt ans – doit prochainement être avalisé par les parlements nationaux et le Parlement européen. Que quoi s’agit-il ? Quels sont les points de discordes ?
Un traité de libre-échange
Cet accord permettra d’augmenter, de manière significative, les échanges commerciaux entre l’Europe et l’Amérique du Sud en supprimant plus de 90% des taxes. Il pourrait devenir l’un des accords les plus importants au monde, concernant 770 millions de personnes et un quart du PIB mondial, soit 18 000 milliards d’euros. Il s’agit d’un traité de libéralisation commerciale entre l’Union européenne et la communauté économique sud-américaine, le Mercosur. Cette communauté est composée de quatre pays : Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay. D’un côté, le Mercosur consentira à ouvrir son industrie (automobile, chimique, pharmaceutique et ses marchés publics) à l’Europe. De l’autre, l’UE ouvrira son secteur agricole – voir ici. Les filières dites fragiles, comme le sucre en outre-mer ou le bœuf, sont présentes dans cet accord – ici.
Les points litigieux
De nombreuses critiques sont apparues ces derniers jours, en particulier dans le paysage européen. Par exemple, le député LREM Jérémy Decerle a montré son désaccord à ce sujet. Par ailleurs, de nombreux syndicats d’agriculteurs, comme la Confédération paysanne, souhaitent que le Parlement européen ne ratifie pas cet accord. Ils craignent que la grande capacité de production latino-américaine puisse constituer une concurrence déloyale subie par les agriculteurs européens.
L’inquiétude des éleveurs
Les éleveurs européens ont des craintes en ce qui concerne les 99 000 tonnes de viande bovine que ces pays pourront exporter à destination de l’Union européenne sans droit de douane. Il s’agirait d’un taux préférentiel de 7,5%. S’ajoute à cela un quota supplémentaire de 180 000 tonnes pour le sucre et un quota de 100 000 tonnes pour les volailles.
Aspect environnemental et sanitaire
Certaines critiques vont jusqu’à parler de « tromperie totale » notamment envers les consommateurs. Les réglementations environnementales et sanitaires sont différentes entre l’UE et le Mercosur. Par exemple, les éleveurs latino-américains ont la possibilité d’utiliser des hormones de croissance. Notons qu’au Brésil, la traçabilité des animaux est inexistante contrairement au pays membre de l’UE. De plus, quelques pays latino-américains n’ont aucune politique de lutte contre la déforestation. Au sein de l’UE, les normes environnementales sont de plus en plus importantes et traduisent une montée en gamme en matière de qualité et de respect de l’environnement. L’Europe, dont la France, est également exigeante en matière sanitaire afin de protéger les consommateurs – voir ici.
Les solutions à face ces préoccupations
En France, le gouvernement met en avant les opportunités que cet accord pourrait créer pour les agriculteurs français, qui sont actuellement dépendants des subventions européennes. Certaines mesures permettent d’atténuer les aléas négatifs qui pourraient émaner du traité. Par exemple, le « mécanisme de sauvegarde » pour les produits agricoles. L’objectif est de mettre en place temporairement des mesures visant à réglementer les importations en cas d’une forte hausse susceptible de mettre en danger leur industrie – voir ici. Par ailleurs, lors du G20, le Président Emmanuel Macron a déclaré que : « Cet accord est bon à ce stade, il va dans la bonne direction mais nous serons très vigilants » – ici. Il a également émis la volonté de mettre en œuvre une évaluation indépendante de ce pacte.
Je suis contre et je soutiens nos paysans. Les produits arrivant en France n’auront aucune traçabilité, gavés d’OGM, antibiotiques et autres, les pays exportateurs n’ayant pas les mêmes règles, lois, ne pensant qu’à la rentabilité, notre santé et le bien-être animal loin derrière.