La Côte d’Ivoire est en passe de devenir la première puissance économique du continent si elle maintient ses efforts. Quelles sont les actions qui ont été mises en place ? Quelles sont les conditions pour une poursuite de cet essor économique ?
Un Etat ivoirien réformateur
Ce regain économique est dû à la politique réformatrice initiée dans différents pans de la société ivoirienne.
En ce qui concerne le milieu des affaires, l’Etat a lancé des actions pour améliorer son doing business. Soit l’amélioration du pouvoir d’attraction envers les investisseurs en facilitant et en sécurisant les investissements. L’Etat ivoirien a mis en place un climat favorable grâce à la promulgation d’un nouveau code des investissements, d’un guichet unique de création d’entreprises et d’une plateforme d’échanges visant à centraliser les appuis des partenaires au développement du milieu des affaires. Le gouvernement a également maintenu une faible pression fiscale, soit 18% du PIB total en 2017.
Par ailleurs, en 2019, l’Etat s’est engagé à développer son programme social (l’accès au logement, à l’eau potable, à l’énergie et à l’emploi pour les jeunes) à travers des actions concrètes pour un montant total de 725 milliards de francs CFA, soit environ 1 milliard d’euros. Cela fait écho au Plan national de développement qui s’étend de 2016 à 2020 pour un montant de 30 000 milliards de francs CFA, soit environ 45 millions d’euros – voir ici. Ainsi, il existe de grands projets lancés dans différents domaines : les routes, les ponts, les centrales électriques, les hôpitaux, les réseaux de télécommunications, les industries de base, l’agriculture (1er producteur de noix de cajou et de cacao) et l’éducation (pensant environ 27% du budget national en 2017).
Les effets positifs sur la société ivoirienne
Les réformes ont permis à l’Etat ivoirien de poursuivre une évolution économique dynamique.
En 2018, la croissance de l’économie ivoirienne s’est située à 7,4%, soit l’un des taux les plus élevés de l’Union économique et monétaire de l’Afrique de l’Ouest (UEMOA). De plus, en 2018, le déficit budgétaire a atteint 4% par rapport au PIB. Dès lors, le gouvernement ivoirien a annoncé une réduction à 3% de ce déficit, qui est le seuil conforme à la norme communautaire de l’UEMOA. Selon les prévisions, ce taux devrait atteindre entre 7,6% et 7,7% en 2019 – voir ici. Enfin, sur la période 2012-2018, le pays a eu un PIB par habitant supérieur ou égal à 1000 dollars. Cette positive ascension économique s’accompagne également d’une maîtrise de l’inflation restée à environ 1,2% au cours de sept dernières années.
Ainsi, la Côte d’Ivoire se classe à la 122e place pour 2019 au lieu de la 167e place en 2012 dans le classement du doing business. Cela permet au pays de se placer devant des puissances continentales majeures comme le Nigéria, l’Ethiopie et l’Angola. A l’avenir, la Côte d’Ivoire pourrait devenir la première puissance économique du continent africain. Et ceci sans subir une explosion démographique, en être la plus peuplée, contrairement au Nigéria qui risque d’être le pays le plus peuplé du continent. Cet avenir dépend de la capacité des Ivoiriens à faire émerger une société organisée, disciplinée et innovante. C’est une condition sine qua non pour la poursuite du décollage du pays – voir ici.