Chères élues, chers élus,
La France vient d’accueillir à Paris un sommet sur le climat baptisé « One Planet Summit » auquel ont assisté des dizaines de chefs d’Etat et de gouvernement et nombre de grands acteurs économiques, comme Bill Gates, et quelques stars du septième art. Je ne peux que saluer cette initiative. A l’heure où les Etats-Unis désertent le front de la lutte contre le réchauffement de la planète, il est impérieux que notre pays prenne la tête de ce combat. L’enjeu est d’importance.
Tous les experts désormais en conviennent, nous ne pouvons plus nous voiler la face : l’augmentation de la température est une sombre réalité. La nier revient à jouer aux apprentis sorciers et à se montrer très égoïstes vis-à-vis des générations à venir. Or force est de constater qu’en dépit des cris d’alarme régulièrement lancés par les scientifiques, les nations développées ont tendance à ne pas tenir leurs promesses. Ainsi à partir de 2020, au terme de l’accord passé lors de la COP 21 à Paris, les pays dits riches se sont engagés à débloquer 100 milliards de dollars par an pour tenter de « limiter les dégâts ». Il est inutile de se mentir : faute de sanctions, cette somme ne sera vraisemblablement pas réunie. Une prise de conscience générale est donc urgente.
Malheureusement, sans capacités financières, aucun progrès ne sera enregistré. Et l’objectif de limiter le réchauffement climatique mondial à deux degrés d’ici à la fin de ce siècle sera impossible à tenir. Les conséquences seront alors dramatiques : élévation du niveau des mers, multiplication des épisodes météorologiques violents, risques de famine à répétition… Autant de catastrophes qui peuvent d’abord déstabiliser les pays les plus fragiles et les continents les plus pauvres, je pense notamment à l’Afrique, bien entendu. De graves crises migratoires en découleront, avec tous les dangers qu’elles représentent…
Du sommet de Paris de ces derniers jours, je retiens avec satisfaction la forte mobilisation des entreprises. Que les pouvoirs publics soient en première ligne, c’est bien normal et je rappelle au passage qu’il ne faut cesser d’encourager le réseau des « ambassades vertes », créé par le Quai d’Orsay en février dernier. Toutefois, la lutte contre le réchauffement climatique est l’affaire de tous et au-delà de leur devoir humanitaire, les entreprises qui refuseraient d’y participer écorneraient leur image et mettraient ainsi en péril leur avenir…