Le 27 novembre dernier, l’herbicide controversé glyphosate obtient un sursis de cinq années de la part des pays de l’Union européenne. Cet épisode, qui semble faire fi du principe de précaution, ne constitue pas pour autant la fin du combat pour l’ensemble des acteurs (Etats, organisations non gouvernementales (ONG), syndicats …).
Ce composant à bas coût du Roundup, produit phare de Monsanto, fait l’objet depuis près de deux ans d’âpres échanges entre ses partisans et ses opposants. S’appuyant pour une partie d’entre eux sur la classification opérée par le Centre international de recherche sur le cancer (“cancérigène probable”), leurs adversaires leurs opposent une étude du National Cancer Institute mentionnant l’absence de corrélation entre l’herbicide et le cancer ainsi que l’avis de l’Autorité européenne de sécurité des aliments abondant dans le même sens.
Les ONG (Générations Futures, Foodwatch, Ligue contre le cancer …) qui condamnent fermement dans leur majorité le renouvellement de la licence de l’herbicide et les centaines de milliers de citoyens réclamant l’interdiction du glyphosate dans le cadre d’une initiative citoyenne européenne, trouvent en la France actuellement un allié de poids.
La position de l’exécutif français semble à l’heure actuelle limpide. Adepte d’une sortie progressive et d’un accompagnement des agriculteurs hexagonaux, Emmanuel Macron a annoncé par un tweet, postérieurement au vote de la proposition de la Commission européenne, une sortie au plus tard d’ici trois ans.
L’issue du vote de lundi dernier a été rendue possible compte tenu d’une volte-face de l’Allemagne. S’étant abstenue le 25 octobre dernier, la République fédérale s’est prononcée, cette fois-ci, en faveur du renouvellement de la licence. Simple bémol, l’exécutif allemand ne se serait pas concerté. Christian Schmidt, le ministre de l’agriculture, qui aurait fait cavalier seul a été désavoué par la chancelière, Angela Merkel. Cette actualité outre-rhin ne devrait pas contribuer à la résolution de la crise politique que traverse le pays actuellement.