Encore un solde négatif de 4,7 milliards d’euros en septembre ! De mois en mois, d’année en année, notre commerce extérieur n’en finit pas de plonger dans le rouge ! La France devrait quitter l’année 2017 avec un déficit de plus de 63 milliards d’euros.
Cette sombre réalité traduit un mal bien français, celui de notre manque de compétitivité sur la scène internationale. Ce n’est pas nouveau puisque François Mitterrand le déplorait déjà en son temps : « Rétablir l’équilibre pour le commerce extérieur est vital pour la France car c’est un révélateur », disait-il en 1983. Malheureusement, depuis, tous les présidents de la République, ou presque, n’ont pu que constater les dégâts…
La faute à qui, la faute à quoi ? Les causes du mal ont pu varier. Depuis quelques années, on peut difficilement accuser le prix du baril de pétrole, qui a rarement été aussi bas. Inutile également de rendre l’euro responsable : les Allemands ont la même monnaie que nous et sont des champions à l’exportation.
Les raisons profondes de notre décrochage sont plutôt structurelles, propres à notre économie. Parmi elles, la faiblesse de notre industrie – qui ne représente plus aujourd’hui que 12% de notre richesse nationale contre 22 % en Allemagne -, mais aussi notre positionnement dans des produits grand public moyen de gamme, nos efforts insuffisants sur le front de l’innovation… A tous ces facteurs, et étroitement liés à eux, s’ajoutent une fiscalité française pénalisante pour les entreprises et les investisseurs ainsi qu’un faible temps de travail.
Le pire est qu’une relative reprise économique, comme enregistrée actuellement, est la meilleure ennemie de notre commerce extérieur. En effet, lorsque la consommation des ménages augmente, elle se porte d’abord sur des produits que nous importons : smartphones, voitures, ordinateurs, machines-outils et les achats à l’étranger progressent alors plus vite que nos ventes dans les secteurs où nous sommes réputés solides : aéronautique, télécoms, agriculture.
Pour sortir la tête de l’eau, la France ne doit donc compter que sur elle-même. Les solutions sont connues : elles passent par la réforme de notre fiscalité et de notre système de formation. Mais aussi et surtout par un soutien actif et intelligent à nos petites et moyennes entreprises qui constituent le nerf de la guerre commerciale.