Créée en 1969, l’Association Française d’Entraide du Cap est une association de bienfaisance et de solidarité. Zoom sur ce merveilleux organisme de soutien avec Alexandre Barrière Izard, Conseiller des Français de l’étranger pour l’Afrique du Sud, le Mozambique, la Namibie et le Botswana.
Vous êtes président de l’OLES du Cap. Pouvez-vous nous parler brièvement de cette association, comment elle s’organise et se finance ?
L’Entraide est une association tournée vers le soutien de la communauté française du Cap. Elle est dirigée par un comité de bénévoles qui donnent généreusement de leur temps pour veiller au bon déroulement de nos missions. Ils se réunissent une fois par mois pour décider de la juste direction à prendre. Nous avons également une stagiaire qui joue le rôle crucial de coordinatrice et qui assure le suivi quotidien des personnes que nous aidons.
L’Entraide a par ailleurs la chance d’être en étroite collaboration avec le consulat. Nous parvenons à faire un travail exceptionnel main dans la main avec la Consule générale, Madame Sophie Bel, qui est membre d’honneur de l’association, la Consule Adjointe Mme Fabienne Fort et Madame Laura Courtel. Nous sommes très reconnaissants de ce lien, qui nous permet d’avancer ensemble pour le bien de la communauté.
Concernant notre financement, l’association repose sur plusieurs sources. Nous organisons divers événements pour collecter des fonds, tels que le loto au mois d’octobre. Nous recevons également des dons de la part de particuliers et d’entreprises qui contribuent de manière significative au bon fonctionnement de l’Entraide, nous permettant de poursuivre et d’étendre nos actions. Enfin, nous percevons des aides de l’État français, parmi lesquelles la subvention OLES obtenue récemment après dépôt d’un dossier, et la subvention STAFE.
Cette OLES est à l’initiative d’un nouveau projet, pouvez-vous nous en parler ?
Tous les ans, l’Entraide sollicite la subvention OLES pour financer ses projets. Cette année, nous avons décidé de concentrer cette aide sur la création d’un fond de formation pour les bénéficiaires de notre association. Il ne faut pas s’y méprendre ; si ces personnes n’ont pas d’emploi, c’est parce que leurs cadres familiaux, économiques, personnels, ne leur permettent pas de s’extirper de cette situation. Ils désirent acquérir des qualifications supplémentaires pour trouver un emploi ou développer leur activité. Certains sont par exemple des auto-entrepreneurs qui ne disposent pas des moyens nécessaires pour investir dans des formations, ou pour attirer de nouveaux clients. C’est pourquoi notre projet vise à offrir à ces personnes un soutien financier, matériel, psychologique, professionnel pour faciliter leur réinsertion ou accéder à de nouvelles compétences.
Pour rappel, nous avions initialement demandé la subvention OLES dans l’idée d’un projet de fonds d’aide à la scolarité pour les Français dont les enfants n’étaient pas à école. C’est dans la prolongation de cette initiative que nous avons imaginé ce fond de formation. Nous essayons en fait de répondre aux besoins observés au sein de la communauté des Français du Cap; durant la pandémie de Covid-19, nous avions mis en place des fonds destinés à la scolarité des enfants de Français non inscrits à l’école française et ne bénéficiant conséquemment d’aucune aide de l’État.
Loto de l’Entraide à l’école française qui permet de récolter des fonds.
Combien de personnes vont-elles pouvoir bénéficier de ce dispositif ? Concrètement, comment cela va t-il fonctionner ?
Bien entendu, les profils des bénéficiaires que nous suivons sont confidentiels. L’idée est de créer des projets sur mesure adaptés aux besoins spécifiques de chacun, pour favoriser leur autonomie et leur développement. Nous les rencontrons pour discuter et analyser leurs envies et leurs besoins, car ils ne connaissent pas tous la même précarité.
Par exemple, certains vivent dans des townships. Pour eux, notre soutien se doit d’être global, et comprendre à la fois le transport, l’emploi et éventuellement des apprentissages.
A l’inverse, d’autres bénéficiaires sont des auto-entrepreneurs qui savent déjà quelles formations ils veulent suivre mais manquent de financements, ce à quoi se destine également notre fond de formation.
Pour certaines personnes, il s’agit simplement de fournir les moyens d’acheter un ordinateur, des logiciels nécessaires au développement économique de leur activité, ou des formations aux outils technologiques.
Il est finalement important pour nous de mettre en place un suivi pendant et après.
Nous sommes très reconnaissant de pouvoir compter sur le soutien de l’ambassadeur, Monsieur David Martinon, et du consulat général, notamment avec Madame Sophie Bel. Cette synergie est essentielle pour la réussite de nos projets. J’aime à croire que cette mission implique en fait toute la communauté, puisque nous n’hésitons pas à solliciter la Chambre de Commerce et d’Industrie franco-sud-africaine et les Conseillers du Commerce Extérieur de la France, qui sont des appuis indispensables pour notre association. “L’équipe de France” au Cap n’abandonne aucun de ses membres, et nous espérons que cette action inspirera d’autres OLES à travers le monde.
C’est pourquoi nous portons ce projet à travers le réseau de La Fibre, une plateforme qui réunit les OLES des quatre coins du globe, à l’excellente initiative de la députée Amélia Lakrafi. Ce lieu d’échange nous permet de partager nos idées et de les développer, en renforçant ainsi l’entraide au sein de la communauté française à l’étranger.
Comité de l’Entraide avec la consule générale, Sophie Bel, et la consule adjointe Fabienne Fort.
Pouvez-vous nous donner quelques exemples de profils pouvant bénéficier de ce dispositif ?
De manière générale, l’Entraide a une mission d’accompagnement. Nous apportons à nos bénéficiaires une aide financière, via des prêts auprès des Français en difficulté; administrative, en les aidant à faire leur dossier de retraite ou leurs demandes d’allocation adulte handicapé ; psychologique, puisque nous avons la chance d’avoir un médecin conseil. Tout dépend de ce dont la personne a besoin.
Nous suivons par exemple une pupille de la nation depuis des années, qui vient d’atteindre sa majorité, perdant ainsi le soutien financier de l’État. Nous voulons l’aider à mettre en place toutes les mesures nécessaires pour qu’elle puisse aller étudier en France. Ayant grandi dans un milieu anglo-afrikaan, nous financerions aussi des cours de français. Cela permettrait dans le même temps de faire fonctionner la communauté française puisque ces leçons se dérouleraient à l’Alliance Française.
Avez-vous quelque chose à ajouter ?
Au fil du temps, l’Entraide du Cap a diversifié ses actions sociales et son activité croît en arborescence. Grâce à ses initiatives, l’association est désormais bien ancrée dans la vie du Cap, au même titre que les écoles françaises. Nous constatons avec gratitude que nous bénéficions du soutien de toute la communauté. L’appui que nous recevons de l’État, des instances politiques et des individus est inestimable, et nous espérons qu’il continuera à l’avenir.