Alors que le débat sur la réforme des retraites fait rage en France, il est un sujet d’inquiétude dont on parle peu dans les médias : la santé économique du pays à l’heure de la guerre en Ukraine et du choc inflationniste que celle-ci a, en partie, provoqué. En dépit de ce contexte, la croissance française a fait preuve de résistance en 2022, en progressant de 2,6 %, malgré un ralentissement de l’activité en fin d’année.
C’est le commerce extérieur qui a contribué à la croissance du dernier trimestre, mais pour de mauvaises raisons. Les exportations se replient, toutefois nettement moins que les importations, en nette chute. Le différentiel contribue positivement au PIB de 0,5 point. Sur l’ensemble de l’année, le commerce extérieur diminue néanmoins la croissance de 0,7 point.
Que disent nos principaux indicateurs pour 2023 ? La France commence l’année 2023 avec un acquis de croissance de 0,3%, le niveau qu’elle garderait si l’activité s’avérait nulle. Quand le FMI anticipe une croissance de 0,7 % cette année, la Banque de France table sur un modeste 0,3 %, avant un rebond en 2024 et 2025. Le gouvernement a posé de son côté, dans sa loi de finances, l’hypothèse d’une croissance de 1 % en 2023, après avoir légèrement surestimé 2022.
La consommation des ménages, qui fléchit, ne devrait pas se redresser. « En particulier, souligne l’Insee, la consommation alimentaire ». La consommation d’énergie, quant à elle, dévisse de plus de 5 %, « en lien avec un automne très doux, mais sans doute aussi du fait des efforts de sobriété énergétique », précise l’institut. Efforts qui devraient se poursuivent cette année.
Le gouvernement d’Elisabeth Borne vise un recul de l’inflation dans la seconde partie de 2023, pour une moyenne annuelle à 4,2 %. Prévision fragile, car nombre d’économistes sont plus pessimistes. Le champion de la grande distribution, Michel-Édouard Leclerc, s’attend lui à « un pic d’inflation d’ici à l’été », craignant que « la consommation continue de souffrir ». La Banque de France prévoit une baisse du pouvoir d’achat des Français de 0,4 % en 2023.
Les chefs d’entreprise demeurent, de leur côté, étonnement optimistes, malgré les nombreux aléas, notamment géopolitiques. Leurs investissements continuent de progresser et la production se maintient. « La réduction relative des contraintes d’offre qui limitaient la hausse de la production manufacturière a autorisé une progression de cette dernière, dans l’automobile par exemple, ce qui a permis de mieux satisfaire la demande, notamment avec le passage des flottes automobiles à l’électrique », explique ainsi Stéphane Colliac, économiste chez BNP Paribas, dans les colonnes du « Figaro ». « Les capacités de résistance de nos entrepreneurs et de nos salariés sont exceptionnelles », a récemment souligné Bruno Le Maire.
Croisons les doigts pour que l’avenir donne toujours raison au ministre de l’Economie.
L’équipe de l’ASFE