Trump au G7 : une diplomatie du chaos ?

Un petit tour et puis s’en va. Le président Trump a claqué la porte du G7 un jour plus tôt que prévu, alors que les tensions au Moyen-Orient s’intensifient entre Israël et l’Iran. Cette sortie inopinée marque une édition du G7 particulièrement décevante, qui n’aura réussi à ne faire avancer aucun dossier. 

En cause, sans nul doute, l’imprévisibilité de Donald Trump qui, en plein conflit entre l’Iran et Israël, navigue à vue entre son unilatéralisme (« America First ») et la volonté d’engager son pays dans un nouveau conflit.

« Nous allons faire quelque chose »

Pourtant, Trump a été élu en 2016 et en 2024 sur un engagement clair : la fin de l’interventionnisme américain : « Nous mesurerons notre succès aux batailles que nous gagnerons, mais aussi aux guerres auxquelles nous mettrons fin et, c’est peut-être le plus important, aux guerres dans lesquelles nous ne nous lancerons pas », avait-il clamé le 20 janvier dans son discours d’investiture.

Aujourd’hui, sa position ambigüe sur une potentielle intervention aux côtés d’Israël divise jusque dans son propre camp. Lui-même semble hésiter sur la marche à suivre. Voilà qui explique peut-être son comportement erratique au G7, qu’il a quitté précipitamment, laissant pantois les autres chefs d’Etat présents. 

« Aussitôt que je partirai d’ici, nous allons faire quelque chose. Mais pour ça, je dois partir d’ici », a-t-il ainsi annoncé à la sortie de son échange avec le Premier ministre canadien, sans jamais expliquer ce qu’il entendait par ce « quelque chose ».

Le président Macron a cru comprendre que Trump comptait négocier un cessez-le-feu. « Volontairement ou non, Macron ne comprend rien à rien », lui a répondu le président américain sur les réseaux sociaux. D’autres ont estimé que le 47e président américain préparait, en réalité, une intervention militaire en Iran.

Une diplomatie du chaos ?

De retour aux Etats-Unis, Trump a invité les habitants de Téhéran à évacuer la ville, et a prévenu le régime des mollahs : « l’Iran ne peut pas acquérir l’arme nucléaire, je l’ai dit et répété »

Interviendra, interviendra pas ? Impossible à dire. Pour l’instant, seul reste l’incompréhension de cette « diplomatie du chaos » menée par Trump, marquée par son unilatéralisme et une vision très transactionnelle et conflictuelle des relations internationales.

Une façon de faire qui tranche forcément avec celle des dirigeants européens, à commencer par la France, beaucoup plus institutionnelle et coopérative. Mais Trump est là et c’est lui qui, entre les mains, possède les cartes de l’avenir de la région. 

L’Équipe de l’ASFE

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