Habemus un budget !

Un profond soupir de soulagement a parcouru une large partie du Gouvernement, l’ensemble de la classe politique et tous ceux qui l’attendaient avec impatience.

À titre d’exemple, depuis le 1er février, faute de budget, tous les contrats de service civique – ces missions rémunérées effectuées par des jeunes au sein d’associations au service de l’intérêt général – étaient suspendus. Une situation préoccupante qui illustre l’urgence de l’adoption du budget.

Les socialistes et le Rassemblement National ont choisi de ne pas voter la motion de censure déposée par La France Insoumise.

Mais si un budget est désormais en place, il est loin d’être satisfaisant.

Des coupes budgétaires drastiques ont été opérées dans quasiment toutes les missions de l’État, dans le but d’atteindre un déficit public de 5,4 %. Bercy tenait à cet objectif coûte que coûte. C’est ainsi que, à la dernière minute et dans la plus grande discrétion, la Commission Mixte Paritaire – instance réunissant sept députés et sept sénateurs pour trouver un accord sur le budget – a adopté un amendement réduisant de 50 millions d’euros le budget de l’Action Extérieure de l’État.

Cette mission, sur laquelle vos Sénateurs ASFE étaient longuement intervenus lors de son examen au Sénat, englobe les crédits alloués à notre diplomatie, à notre réseau culturel et éducatif à l’étranger ainsi qu’aux Français de l’étranger.

Déjà en forte diminution après l’adoption d’amendements gouvernementaux au Sénat – contre lesquels nous nous étions fermement opposés – cette nouvelle réduction budgétaire aura des conséquences inévitables sur notre réseau diplomatique et consulaire. Le réseau AEFE (Agence pour l’enseignement français à l’étranger) devra identifier de nouvelles sources d’économies, voire solliciter une augmentation supplémentaire de la contribution des familles. Par ailleurs, l’enveloppe consacrée aux bourses scolaires a également été réduite.

Que faut-il comprendre de ces coupes budgétaires massives ? Certes, des efforts d’économies étaient nécessaires, tant le déficit est préoccupant – d’autant que nous ne disposons toujours pas de toutes les réponses sur les raisons qui nous ont conduits à une telle situation. Certes, l’ensemble des missions de l’État a été touché, et chaque secteur a des motifs légitimes de s’en inquiéter.

Mais l’ampleur de ces réductions sur nos instruments d’influence à l’international, et plus encore sur le budget de l’Aide publique au développement, traduit un repli sur soi inquiétant. Diplomatie, soutien aux Français de l’étranger, rayonnement de la France… ces priorités ne sont plus perçues comme essentielles pour notre pays. Un discours désormais courant affirme que, dans le contexte actuel, « il faut d’abord s’occuper de la France et des Français ».

Ce raisonnement fait abstraction d’un point fondamental : notre influence internationale a un impact direct et indirect sur notre crédibilité, notre sécurité nationale et notre position stratégique dans le monde à moyen et long terme. En cette période de grande instabilité géopolitique, nous devrions renforcer notre engagement sur la scène internationale. Malheureusement, le choix a été fait de nous en détourner. Nous le déplorons profondément…

L’équipe de l’ASFE

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