Le couple exécutif, composé d’Emmanuel Macron et Elisabeth Borne, dirige le pays depuis maintenant une année. Quel bilan tirer de la conduite des affaires française par cet attelage ?
D’abord, cette première année de quinquennat ne fut pas de tout repos. Elle a été marquée par la réforme des retraites qui continue et continuera de laisser des traces. Privé d’une majorité absolue à l’Assemblée nationale, le gouvernement – c’est une certitude – sera souvent à la peine s’il veut faire passer d’autres textes d’importance. On pense à son projet de loi sur l’immigration, mais aussi à des réformes annoncées sur l’école, la santé ou l’écologie. Il paraît acquis qu’aucun contrat de gouvernement ne puisse être désormais conclu avec le parti LR. L’exécutif est donc condamné à avancer à petits pas, toujours en quête d’alliances de circonstances. Il y est déjà parvenu, notamment sur le nucléaire.
Deuxième constat : le couple exécutif a parfois du mal à être sur la même longueur d’onde. Certes, comme le disait le Général de Gaulle en 1964, « on ne saurait accepter qu’une dyarchie existât au sommet de l’État ». Sous la Ve République, le président est le seul maître à bord. Mais Emmanuel Macron et Élisabeth Borne donnent le sentiment de gouverner davantage « en même temps » qu’ensemble. Pendant que l’un dit une chose, l’autre semble en affirmer une autre. Quand il annonce qu’il veut « réformer plus vite, plus fort », elle assure que « le pays a besoin d’apaisement ». Lorsqu’il pense qu’il ne faut pas se priver de recourir à l’article 49.3, elle confie ne plus vouloir s’en servir. Quand il répète sa volonté de légiférer sur l’immigration, elle estime que « ce n’est pas le moment ». Récemment encore, il a dit souhaiter observer une « pause » sur le front des normes environnementales décidées par l’Europe, alors qu’elle fait de la planification écologique sa priorité…
Depuis quelques semaines, Emmanuel Macron se démultiplie dans les médias pour expliquer son action et fixer un cap à son mandat. Il a donné cent jours à Elisabeth Borne pour ouvrir les principaux chantiers. Il y a effectivement urgence à éclairer la route qu’il veut tracer pour les Français à l’heure où les incertitudes grandissent à l’horizon : combien de temps va encore durer la guerre en Ukraine ? La montée de l’inflation va-t-elle s’arrêter un jour ? L’Union européenne peut-elle rester unie dans l’adversité ? Les questions s’amoncellent dans l’esprit d’une opinion publique dont la défiance semble chaque jour plus vive…
L’équipe de l’ASFE