La Coupe du monde de football a commencé au Qatar depuis une dizaine de jours. Au fil des matches, les polémiques sur l’organisation de cette compétition sont par moment passées au deuxième rang, derrière l’intensité sportive. Est-ce à dire que le football gagne toujours sur toutes autres considérations ?
Il est vrai que les surprises ne manquent pas, qui voient des équipes réputées très fortes être accrochées par des formations moins expérimentées au plus haut niveau. Les performances de l’Arabie Saoudite face à l’Argentine, de l’Iran contre le Pays de Galles et du Maroc qui a battu la Belgique ont défrayé la chronique. Et ce n’est sans doute pas fini.
La finale est programmée le 18 décembre. La magie d’une Coupe du monde de football est de réunir en un même endroit toutes les nations qualifiées pour des matches qui, parfois, ont de haute valeur symbolique. Celle-ci dépasse le sport. Ainsi la rencontre qui a opposé, le 29 novembre, l’Iran et les Etats-Unis, deux ennemis quasi irréductibles sur la scène internationale avec la question de l’arme nucléaire au centre. Et que dire également de ce Tunisie-France, lourd d’émotion entre l’ancienne nation colonisatrice et son ex protectorat.
Au-delà, comme l’a montré le matche Belgique-Maroc, c’est aussi, souvent, l’affrontement entre deux hémisphères, deux cultures, deux histoires, deux modes de vies que racontent ces joutes du ballon rond. Cette Coupe du monde est également la première où l’on voit des femmes arbitrer, ce qui a le mérite de nous rappeler qu’il existe encore des milieux réservés aux hommes.
Quand sonnera l’heure du bilan, fin décembre, les polémiques ne manqueront pas de reprendre sur le choix du pays organisateur en vue des prochaines éditions. En tout état de cause ce Mondial aura été celui de toutes les premières fois : première fois dans un pays arabo-musulman, première fois alors que les pays du nord entre dans l’hiver, première fois dans un Etat aussi petit, sans grande tradition sportive. Il est probable que les enseignements de cette épreuve ne soient pas tous négatifs. Au contraire, placé sous les feux de la rampe, le Qatar a été contraint de faire des efforts. Cela dit, l’ouverture aux libertés des pays les plus fermement tenus – dont les exemples ne manquent pas – est lente. Souhaitons seulement que le tourbillon médiatique les oblige à accélérer…
L’équipe de l’ASFE