La 27ème conférence internationale sur le climat s’est ouverte cette semaine en Egypte. L’enjeu reste toujours le même : trouver des parades au réchauffement climatique. Les émissions de gaz à effet de serre doivent, en effet, baisser de 45% d’ici à 2030 pour avoir une chance de limiter ce réchauffement à 1,5 °C par rapport à l’ère pré industrielle. Nous en sommes très loin. Les engagements actuels des Etats signataires, même s’ils étaient enfin respectés, entraîneraient une hausse de 5 à 10% des émissions, mettant le monde sur une trajectoire au mieux de 2,4° C d’ici à la fin du siècle. Et, avec les politiques menées actuellement, c’est un catastrophique +2,8° C qui se profile même, selon les Nations unies.
L’un des thèmes majeurs de ce sommet est le respect par les pays riches de leurs engagements financiers en faveur des pays les plus pauvres, notamment en Afrique. Ces derniers réclament plus d’argent pour faire face aux préjudices causés par le dérèglement climatique. En 2009, à Copenhague, il était convenu que les premiers accordent, tous les ans, 100 milliards de dollars d’aides aux seconds à partir de 2020. L’objectif n’a pas été tenu. Selon l’ONG Oxfam, l’enveloppe serait quatre fois inférieure pour atteindre à peine plus de vingt milliards de dollars. Présent à Charm el-Cheikh, au début de cette semaine, Emmanuel Macron a mis la pression sur les « pays riches non européens », notamment les Etats-Unis, pour qu’ils payent leur « part ». « Il faut qu’on ait les Etats-Unis et la Chine qui soient vraiment au rendez-vous », en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre et de solidarité financière, a-t -il insisté lors d’un échange avec des jeunes africains et français engagés pour le climat. La France et l’Europe sont, selon lui, sur la bonne trajectoire en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Mais il faut que les grands pays émergents « sortent très vite du charbon », a-t- il aussi plaidé.
Ni Xi Jinping ni Vladimir Poutine ne se rendront pendant la quinzaine en Egypte. Ces deux absences traduisent toute la difficulté d’œuvrer de façon multilatérale pour l’avenir de la planète. D’un côté, la communauté internationale se heurte au bon vouloir d’une dictature devenue deuxième puissance économique mondiale. De l’autre, à un pays en guerre où la protection de l’environnement n’est pas la priorité du moment. Si on ajoute à ce contexte difficile, les élections de mi-mandat américaines où les partisans de Trump, peu scrupuleux face au dérèglement climatique, devraient revenir en force, l’horizon pour une amélioration de l’atmosphère est loin d’être dégagé.
L’équipe de l’ASFE