Alors que les canons tonnent en Ukraine, la campagne électorale est officiellement lancée en France. Le Conseil constitutionnel a donné, en ce début de semaine, le nom des douze candidats qualifiés pour concourir. Il s’agit donc, d’après l’ordre tiré au sort par les « sages » de la rue de Montpensier, des postulants suivants : Nathalie Arthaud (LO), Fabien Roussel (PCF), Emmanuel Macron (LREM), Jean Lassalle (Résistons!), Marine Le Pen (RN), Eric Zemmour (Reconquête!), Jean-Luc Mélenchon (LFI), Anne Hidalgo (PS), Yannick Jadot (écologiste), Valérie Pécresse (LR), Philippe Poutou (NPA) et Nicolas Dupont-Aignan (DLF).
Ils sont un de plus qu’en 2017. Six d’entre eux revendiquent leur appartenance à la gauche, quatre à la droite ; le président sortant incarne le centre tandis que le Béarnais Jean Lassalle entend, comme il y a cinq ans, défendre les couleurs de la France authentique, de la ruralité et du régionalisme.
Un mois nous sépare du premier tour de scrutin, le 10 avril. Autant dire que la campagne sera très courte et largement perturbée par la guerre en Europe. Déjà le grand favori semble être Emmanuel Macron qui caracole en tête dans les sondages, en popularité comme en intentions de vote. Le conflit ukrainien l’avantage-t-il ? La plupart des observateurs l’affirment. En pareille circonstance, les Français ont tendance à se ranger derrière le chef en place, surtout si celui-ci ne fait pas d’erreurs. Le locataire de l’Elysée tient, qui plus est, un rôle prépondérant puisqu’il est le seul responsable occidental à s’entretenir régulièrement avec Vladimir Poutine. Sa fonction de président du conseil de l’Union européenne pendant six mois favorise ce dialogue.
La menace nucléaire brandit par le maître du Kremlin ne peut aussi que marquer les esprits et desservir les candidats qui, dans un passé récent, étaient plus qu’indulgents avec le président russe. Ce sont les mêmes qui ont toujours critiqué la construction européenne. Or, dans l’adversité, jamais l’Union européenne n’est apparue aussi utile et nécessaire. Il est certain qu’en Européen convaincu, Emmanuel Macron se servira de cet argument dans sa campagne électorale.
Aucune élection n’est jamais jouée d’avance, mais nombre de candidats concourent aujourd’hui, sans le dire, en vue de la recomposition du paysage électorale après la présidentielle. Et la gauche et la droite risquent effectivement d’être dans l’obligation de se réinventer complètement, peut-être dès les élections législatives, en juin prochain.
L’équipe de l’ASFE
L’élection présidentielle était jouée d’avance dès la dernière période de la Covid. Grande manoeuvre, au demeurant réussie pour « protéger » les Français et fin des contraintes juste au bon moment. Mais la guerre en Ukraine va aider encore, si besoin est, le président à être élu avec un fort pourcentage, mais aussi une abstention énorme que je situe à plus de 40% et favorisée par le refus du candidat président de débattre avec l’opposition.
Par contre ce n’est qu’une étape; La situation changera drastiquement pour les législatives. La gauche et la droite ont maintenu et vont maintenir une implantation territoriale encore plus forte. Il y aura cohabitation. Je prend des risques et les assument.
Il faudrait se souvenir que la réaction de la France à l’invasion de l’Ukraine n’est qu’un cache-misère. À la chute du bloc soviétique, l’Ukraine avait l’arme nucléaire déployée sur son sol. La communauté internationale, dont la France, a fait pression pour qu’elle y renonce. Ensuite l’Ukraine a demandé à adhérer à l’OTAN : la France, notamment Macron, s’y est opposée. Ensuite la Russie a déployé 200 000 soldats à la frontière ukrainienne : l’OTAN et la France (Macron) ont clairement fait comprendre qu’elles n’interviendraient pas. Autrement dit, on a désarmé ce pays, et ensuite on a refusé de le protéger. Qui pourra désormais croire les assurances diplomatiques françaises pour renoncer à l’arme atomique ? Bravo Macron de nous avoir décrédibilisé pour longtemps ! Si l’OTAN avait massé 200 000 hommes solidement armés sur la frontière ouest de l’Ukraine quand la Russie faisait de même de l’autre côté, gageons que Poutine aurait renoncé. Même Hitler avait renoncé à envahir l’Autriche en 1934 quand Mussolini avait placé 2 divisions sur le col du Brenner. Nous nous souviendrons aussi de la grande fermeté et de l’incroyable efficacité de l’action macronique pour défendre les hongkongais : on a bien fait comprendre au despote chinois que, quoi qu’il fasse, il n’aurait que des remontrances verbales. Du coup, il a intensifié aussi la répression dans le Xinjiang et a interdit l’enseignement du mongol en Mongolie intérieure. Dans l’affaire des sous-marins à vendre aux Australiens, Macron a fait beaucoup plus de bruit (les gros sous sont quand même plus importants que les droits de l’homme), mais sans aucun résultat concret. Quel grand homme d’État, ce Macron !