Depuis le 1er janvier dernier, la France occupe la présidence du Conseil de l’Union européenne. En ce début de semaine, le président de la République s’est exprimé devant le Parlement de Strasbourg. Ce fut l’occasion pour ses concurrents à sa succession à l’Elysée, en avril prochain, de donner leur vision de l’Europe et de ses institutions, mais aussi – sur fond de campagne électorale – de la France.
La politique étrangère est en général peu déterminante dans le choix des électeurs. Sauf si l’action conduite ou les propos tenus heurtent leurs convictions. Or l’Europe est un sujet sensible. Le « non » victorieux au référendum du 29 mai 2005 sur le projet de Constitution européenne est resté dans les mémoires. Tout comme la volonté de Marine Le Pen, en 2017, de sortir de l’euro. Attitude dont tout le monde s’accorde à dire qu’elle lui a été défavorable car elle a pu faire peur aux retraités, qui redoutaient notamment de voir ainsi leurs pensions dévalorisées. Depuis, la candidate du Rassemblement national a d’ailleurs changé de position. En fait, sur l’Union européenne, les principaux candidats à la présidentielle française se rangent aujourd’hui en deux camps.
D’un côté, il y a ceux qui militent pour plus d’intégration européenne sans être ouvertement fédéralistes : c’est le cas d’Emmanuel Macron, qui n’est pas encore officiellement candidat à sa réélection ; de l’écologiste Yannick Jadot, qui est eurodéputé ; de la socialiste Anne Hidalgo ; et de la représentante LR, Valérie Pécresse. De l’autre, il y a ceux qui veulent revoir les règles du jeu européen, sans vouloir sans extraire : c’est le cas de Jean-Luc Mélenchon, de Marine Le Pen et d’Eric Zemmour ; ces trois candidats ne veulent pas être prisonniers de l’alliance avec l’Allemagne, moteur de la construction européenne.
S’il est un sujet qui devrait monopoliser le débat européen, c’est celui du contrôle des frontières face aux vagues migratoires qui affluent régulièrement sur le Vieux continent. A des degrés certes différents, tous les candidats portent néanmoins le projet d’une meilleure maîtrise des entrées dans l’Union. Cela passe par une révision des accords de Schengen et un renforcement de Frontex, le dispositif de surveillance des frontières communes de l’Europe. Ce sujet est brûlant, électoralement explosif, mais les bonnes solutions sont difficiles à trouver. On risque fort de le constater une nouvelle fois à l’occasion de cette élection présidentielle en France.
L’équipe de l’ASFE