Le sujet de la transition écologique est à la mode et, comme tous les sujets à la mode, il tombe facilement dans la communication plutôt que dans l’action. La publicité qu’elle soit économique ou politique autour d’un comportement « vert » quand il n’est pas carrément qualifié de « vertueux » est largement répandue. Mais, ce greenswahing d’une part appartient déjà largement au passé, d’autre part est inutile et surtout contre-productif.
Il appartient déjà largement au passé dans la mesure où les réseaux sociaux sont désormais capables de mettre en exergue les fake news dans ce domaine et où une communication peut se heurter à un fait qui la contredit en totalité. De plus, les récentes évolutions communautaires et nationales, c’est-à-dire la taxonomie européenne et tous les textes qui y sont liés d’une part, les traductions qu’en ont faites des autorités financières et en particulier l’AMF en France d’autre part, vont rendre très difficiles des actions de communication qui se borneraient à n’être que cela. L’obligation en particulier de développer une comptabilité extra financière, la mise à disposition de critères de plus en plus précis pour juger de l’efficacité et de la réalité des politiques mises en place en sont les premières traductions.
Ce greenwashing est inutile dans la mesure où les électeurs comme les consommateurs (dont il ne faut pas oublier que ce sont les mêmes) sont de mieux en mieux informés et, surtout lorsque leur santé est en cause, ne se contentent plus d’allégations plus ou moins vagues. Le succès des labels, la compensation des émissions de carbone, des efforts de réduction de consommation énergétique et de matières sont autant de critères finalement assez simples, qui en disent beaucoup plus long que de grandes actions souvent très coûteuses de communication. La recherche de sens, qui est de plus en plus prégnante chez les jeunes, correspond à une inquiétude profonde sur leur avenir et une exigence accrue à l’égard des générations aux postes de responsabilité.
Enfin, il peut se révéler tout à fait contre-productif. La crédibilité et la cohérence sont désormais des éléments majeurs d’appréciation en matière politique comme en matière économique. Par crédibilité, il faut entendre la capacité de convaincre de la réalité de ce que l’on fait. Ainsi, mieux vaut être plus modeste dans ses réalisations mais être en capacité d’en expliquer l’intérêt et la démarche de progression dans laquelle elles se situent que gonfler d’importance une action qui peut être mineure, a fortiori prétendre agir quand on ne le fait pas. Quant à la cohérence, elle est indispensable. Dissimuler des actions nuisibles pour la santé, pour les ressources, pour le climat, pour les droits humains derrière une action qui pourrait être certes positive mais qui apparaîtra comme un simple paravent.
En bref, le mouvement de la transition est inéluctable ; il pose des problèmes redoutables en termes économiques, sociétaux, sociaux, géopolitiques. Mais, les efforts qui sont demandés ne pourront être acceptés et acceptables que dans la mesure où ils seront partagés de manière équitable. Cela signifie que toute prétention, qu’elle soit économique ou politique, doit avant tout être étayée et fondée.
l’obligation naissante des Etats est contournée par le système économique , nos épargnes en banque ne peuvent être que placées sur des sociétés actionnaires déclarées vertes genre Total, Nestlé, ENI en italie etc . nous sommes pratiquement obligés de passer par les app. pour toute démarche administrative, postale, (le SPID en Italie) , il est impossible de ne pas acheter de l’alimentaire sans plastique. et les gens sont anesthésiés , il suffit de leur dire que c’est bio, que c’est dégradable, du plastique de sucre, et c’est gagné. heureusement une partie de la jeunesse réagit, quelle est la proportion? j’en connais qui n’ont aucune conscience ecolo, seul le désir de liberté (?) les anime. comment faire ?
je n’ai aucun site web, je m’arc-boute sur gmail, tel et sms..
Votre réflexion est très pertinente. Mieux informés que jamais, nous sommes en mesure de faire preuve de discernement, sans pour autant devoir être taxés de « complotistes » dans la recherche de notre réflexion intellectuelle.
Quant à vos remarques concernant la crédibilité et la cohérence, je pense immédiatement à la communication gouvernementale depuis le début de cette crise sanitaire, communication qui nous contamine et nous intoxique plus que ne le fera jamais aucun virus.
pourquoi ces termes anglais ? n’avons nous pas les équivalents en francais ? c’est irritant !