Cet article vise à transmettre des solutions d’épargne et des recommandations en matière d’investissements financiers pour les Français résidents au Chili.
Partir vivre à l’étranger occasionne des démarches spécifiques et une nouvelle appréhension de l´épargne caractéristique du pays dans lequel vous vivez. C´est la raison pour laquelle nous détaillerons quelques produits d’épargne chilienne en faisant des commentaires sur leurs différentes commissions, taxes et/ou pénalités associées.
En guise de préambule, on peut mentionner qu’au Chili, l’imposition a lieu une fois les investissements liquidés. Ensuite, selon le type d’investissement, il peut y avoir des exonérations fiscales sur les gains en capital. Comme l’indique Rafael Donoso, expert financier, « il faut regarder de très près les conditions que l’Etat impose pour déclencher des exonérations fiscales sur les plus-values ».
I. Dépôts à terme (Depósito a plazo)
Les dépôts à terme consistent à déposer de l’argent à un terme déterminé, et obtenir à l’échéance le remboursement du capital initial majoré des intérêts générés à un taux connu à l’avance.
C’est un produit d’investissement largement utilisé. Les dépôts à terme sont populaires lorsqu’il y a de la volatilité sur les marchés et parce qu’ils comportent peu de risques.
Selon la plateforme Comparabien.cl, avec un dépôt de 5 millions de pesos pour 360 jours, le gain peut être, en moyenne, d’environ 45 000 pesos. Cependant, cet investissement a des intérêts qui diffèrent de l’institution qui propose le produit: le taux d’intérêt annuel oscille entre 0,24% et 1,80%.
Les dépôts à terme sont exonérés d’impôt, à condition qu’ils n’enregistrent, selon le fisc chilien, des gains annuels qui ne dépassent pas 20 UTM (environ 1.022.000 de pesos $).
II. Fonds communs de placement (Fondos Mutuos)
Un FCP est le patrimoine constitué d’apports de contributeurs, pour leur investissement dans des valeurs mobilières et des actifs financiers, qui est géré par un gestionnaire d’actifs aux risques et frais de leurs participants. Le principal avantage d’investir dans des FCP est qu’une personne peut accéder à des conditions et à des marchés attractifs avec un faible montant d’apport. De plus, les FCP proposent des portefeuilles d’investissements diversifiés qui peuvent s’adapter aux différents profils de risque des clients.
Tout comme les dépôts à terme, les fonds communs de placement ont également des frais. D’une part, tout gestionnaire d’actif qui les propose facture des frais d’administration qui varie selon les sociétés entre 0,95% et 2,5%. Ils existent des FinTech qui ont permis de réduire les frais vis-à-vis des gestionnaires d’actifs bancaires traditionnels.
De plus, il faut être attentif aux conditions du contrat, car certains gestionnaires d’actifs facturent une pénalité pour retrait anticipé de l’argent. Toutes ces informations peuvent être consultées dans la fiche technique de chaque fonds (Reglamento Interno en espagnol).
Mais ce n’est pas tout, puisque les fonds communs de placement paient également des impôts en cas de plus-values au moment où l’investisseur décide de retirer son argent. Ici, les gestionnaires d’actifs informent le fisc chilien pour qu’ils le prennent en compte dans le calcul des impôts, plus spécifiquement dans l´impôt global complémentaire (Impuesto Global Complementario en espagnol).
Cependant, même si des gains sont enregistrés et que l’utilisateur décide de retirer ses fonds, tout le monde n’est pas obligé de payer des impôts. Il y a, par exemple, le bénéfice connu en tant que 57 LIR, qui établit que s’il y a des gains inférieurs à 30 UTM par an (environ 1.533.000 de pesos), le retrait est libre d’impôt sauf pour les professionnels qui ont reçu des honoraires durant l’année.
Il y a aussi l’avantage du 108 du LIR qui indique que si vous changez de fonds ou d’administrateur sans retrait des fonds, alors l’imposition des plus-values est reportée jusqu’à ce que vous liquidiez définitivement vos investissements.
III. Actions
Les actions représentent une partie du patrimoine d’une société et leur possession reflète un droit de propriété et de contrôle d’un certain pourcentage de la société totale.
Comme pour les autres instruments, les bénéfices tirés de l’achat et de la vente d’actions sont imposés. Mais pas tout le temps. Selon le fisc chilien, les plus-values tirés de la vente d’actions avec une présence en bourse ne sont pas considérées comme des revenus et ne sont donc pas imposées.
Néanmoins, les dividendes délivrés par les actions sont imposables, plus spécifiquement dans l´’impôt global complémentaire (Impuesto Global Complementario en espagnol).
Si une personne vend des actions, elle ne paiera pas d’impôts, sauf si sa plus-value dépasse les 10 UTA (un peu plus de 6 millions de pesos environ) et elle peut réduire de ce bénéfice la perte qu’elle aurait pu avoir la même année pour ce type d’opération.
En termes de frais, tous les mouvements que vous effectuez avec vos actions paient quelque chose. Le courtier vous facturera des commissions commençant à 0,5% du montant total négocié. En outre, une prime fixe de 4 000 $ est fréquemment facturée pour chaque achat ou vente et il y en a d’autres qui facturent un pourcentage de «droit de bourse», qui est généralement de 0,5% plus la TVA.
IV. Crypto-monnaies
L’activité crypto-monnaie est déjà installée au Chili. Tant que vous ne les vendez pas, tout le profit ou la plus-value que vous obtenez ne paie pas d’impôts. Mais si vous les vendez, vous devez payer en fonction de votre situation fiscale.
Vous devez également prendre en compte la commission de différentes plates-formes de trading crypto au Chili. À Buda, par exemple, si vous achetez 500 000 pesos $ en Bitcoin ou Ether, l’utilisateur doit payer une commission d’environ 7 400 pesos $.