Le groupe d’experts du GIEC avait été formel concernant l’insuffisance étatique en matière de mesures climatiques. Avec la pandémie mondiale causée par le Covid-19, il existe toujours une fracture entre ceux qui croient en une mobilisation pour le climat, et ceux qui demeurent pessimistes.
Que faut-il savoir sur l’actualité climatique en ces temps de pandémie mondiale ?
De nombreux groupes se sont mobilisés lors des négociations du plan de relance de 750 milliards de l’Union Européenne afin que la voix écologique ne soit pas mise de côté. L’Agence Internationale de l’Energie (AIE) a établit un rapport de recommandations qui permettrait de conjuguer emplois, croissance et protection de l’environnement à l’échelle mondiale. Au total 1.000 milliards d’investissements aux gouvernements pour préserver 9 millions d’emplois. Et également des mesures pour réduire de 4 milliards et demi de tonnes d’émission de gaz à effet de serre chaque année. Même si les groupes écologiques sont sceptiques concernant l’efficacité de ce plan, l’AIE a affirmé que celui-ci n’occasionnera pas un rebond des émissions de gaz à effet de serre comme celui de la crise de 2008.
Avec la pandémie, les experts notent un net ralentissement de l’activité économique, qui a engendré une réduction de l’émission des gaz à effet de serre. Selon le Fond Monétaire International, le PIB mondial devrait chuter de 4,9%, avec de graves répercussions à différentes échelles. Cette récession économique a pour conséquence une industrie polluante à l’arrêt. L’on observe également une baisse de 17% des émissions mondiales par habitant.
Quelles faiblesses de nos systèmes ont été mises en lumière par la crise du Covid-19?
La crise mondiale a donné lieu à la mise en place de nouvelles dynamiques. Notamment, le fait que, dans un premier temps, les quantités ont été priorisées par rapport aux prix. Dans le sens où l’urgence ne concerne pas le prix des masques par exemple, mais plutôt à quelle vitesse l’on pourra en obtenir le plus rapidement.
On a pu mettre le doigt sur des disparités structurelles. La connection graduelle des économies a certes permis d’amoindrir les coûts de production, mais a rendu les économies interdépendantes. Les entreprises vont certainement revoir la longueur et la localisation de leurs chaînes de production. Certains spécialistes préviennent que “rechercher un nouvel eldorado de croissance post-crise, sans traiter les enjeux environnementaux et sociétaux en parallèle, n’a aujourd’hui plus aucun sens.”
Cependant, comment expliquer cette déficience en terme de politique écologique ?
La transition écologique reste un facteur de crainte pour certains travailleurs, car en touchant aux secteurs polluants (transports, industrie manufacturière, industrie de l’énergie…) le scénario de chômage massif reste ancré dans l’imaginaire collectif. Alors qu’une transition effective pourrait permettre de soutenir le droits sociaux des travailleurs tout en étant associée à la production. Sans oublier la difficulté que suppose la coordination des mesures écologiques.
De plus, cet article de Politis met bien en évidence la réalité suivante : un choc ou une catastrophe naturelle est souvent nécessaire pour faire réagir l’opinion publique. L’on est conscient des milliers de morts occasionnés par la pollution des microparticules depuis les années 80’. Ce qui ne nous a pas empêché de maintenir en France la ‘prime au diesel’. Les données scientifiques ne sont pas suffisantes pour provoquer des changements.
Comment tirer profit de la planification écologique et de la dynamique vers l’investissement durable qui s’installent ?
La planification écologique suppose des effets bénéfiques pour la planète en suivant plusieurs étapes. A commencer par le contrôle public du crédit de l’investissement, en imposant l’arrêt du financement suivie de la fermeture des industries polluantes. Ensuite, il est primordial que les gouvernements suppriment progressivement les subventions aux énergies fossiles, qui s’élèvent à plus de 600 milliards de dollars par an (463 milliards d’euros). Dans le même temps, il faut procéder à des investissements massifs pour la transition écologique, les énergies renouvelables, des infrastructures propres et étendre les services publics (éducatifs, transports, traitement des déchets …).
En ce qui concerne les investissements durables, de nombreux chefs d’entreprises se sont montrés enclins au changement. L’on note également une sorte de dynamique d’écoblanchiment (greenwashing en anglais) par des fonds investissant massivement dans des secteurs polluants.
Quelles opportunités peut-on tirer de ces temps de crise ?
Est-il possible d’allier croissance économique et climat ? Plusieurs hauts dirigeants le pensent. Bruno Le Maire, Ministre de l’Economie français, a entamé une “relance verte”.
La façon de mesurer la croissance revient également sur la table. Du point de vue des entreprises, l’on pourrait mesurer leur performance selon un triple capital (financier, économique et social) qui permettrait de conjuguer les enjeux financiers et les enjeux sociaux.
L’histoire a souvent montré que c’est en temps de crise que l’humanité a su bâtir les ressources qu’il lui fallait pour avancer…
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