Coronavirus : la « vie d’après »

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Le 11 mai est passé. L’heure de la reprise a sonné en France. Celle-ci n’est certes que partielle car nombre de contraintes pèsent encore sur la population. La crainte d’une deuxième vague épidémique demeure forte. Pour autant, notre « vie d’après », comme il est désormais d’usage de la qualifier, ne devrait plus tout à fait ressembler à celle d’avant. Beaucoup imaginent déjà une société moins matérialiste et plus solidaire. Gardons-nous des plans sur la comète car le naturel revient souvent au galop. Il est néanmoins incontestable que cette crise sanitaire laissera des traces qui ne seront pas que des souvenirs.

La première d’entre elles pourraient être le développement du télétravail. Celui-ci était inscrit dans les gènes de l’avenir, il devrait à présent davantage s’installer dans la réalité quotidienne des entreprises. Certains s’en réjouissent, d’autres s’en inquiètent. Ses atouts sont la flexibilité et les économies en tous genres qu’il engendre : moins de temps passé dans les transports ; moins d’espaces nécessaires pour les entreprises, donc des loyers moins chers ; plus grande facilité pour concilier vies professionnelle et familiale… Mais la formule a aussi des inconvénients : possible déshumanisation des relations de travail, harmonisation des missions en interne plus difficile à établir… Il est certain que de nombreux chefs d’entreprise feront le bilan des huit semaines écoulées depuis le début du confinement avant de prendre des décisions. Sur le front social, le risque de voir se creuser une société à deux vitesses n’est pas à exclure. D’un côté, les métiers compatibles avec le télétravail ; de l’autre, ceux qui exigeront toujours la présence sur-place du personnel, notamment dans les secteurs manuels.

Une deuxième évolution est prévisible dans le soin apporté à notre qualité de vie. Quelques élus et intellectuels plaident pour une société plus soucieuse de son environnement, plus écologique. Faut-il le rappeler ? Le coronavirus n’est pas né de la déréglementation climatique due à l’activité humaine. Des épidémies autrement plus meurtrières ont frappé le monde bien avant l’ère industrielle ! Toutefois, il est évident que la mode des mobilités dites douces et individuelles (vélo, trottinette…) est plus que jamais d’actualité. La tentation d’un retour à la campagne se manifeste également. Le confinement a obligé les Français à voir la vie autrement et beaucoup d’entre eux y ont pris plaisir. Le phénomène est-il durable ?

La troisième observation porte sur la consommation. Nos habitudes ont été bouleversées par le confinement. Plus de spectacles vivants, plus de manifestations sportives, plus de magasins autres qu’alimentaires ouverts, plus de restaurants, de cafés, de sorties entre amis… Le coup d’arrêt a été brutal et il n’est que temporaire. Mais les Français ont appris à se cultiver et à consommer autrement. La cuisine à domicile a fait des adeptes, la lecture a repris des couleurs, le sens de la famille s’est teinté d’une nouvelle dimension, l’implication des parents dans l’éducation et l’enseignement de leurs enfants aussi… La convivialité sociale a perdu des plumes, et il faut le regretter. Mais certaines valeurs, qui s’étaient perdues dans le tourbillon de la vie moderne, ont connu une nouvelle jeunesse : c’est une tendance à ne pas négliger.

Attendons quelques mois pour faire le bilan. Rien ne dit qu’une nouvelle société soit née avec le Covid-19, virus qui a essaimé la peur partout dans le monde. Il faut tout de même souhaiter que celle-ci ne nous ait pas enlevé le goût des autres…

L’équipe de l’ASFE

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