La conférence de presse « Développer l’enseignement français à l’étranger : un nouvel élan » s’est déroulée le jeudi 3 octobre au Quai d’Orsay, en présence de Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse et Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’état auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères.
« Le réseau des établissements français dans le monde sera consolidé, dynamisé pour garantir sa pérennité et répondre à la demande croissante » Emmanuel Macron, le 20 mars 2018.
Ce « nouveau » plan fait suite au « traumatisme » de l’annulation de crédits de 33 millions d’euros pendant l’été 2017. Annulation qui avait entraîné un plan de suppression de quelque 512 ETP sur trois ans, le passage de la participation forfaitaire compensatoire (PFC) des établissements de 6 à 9 % en 2018, puis de 9 à 7,5 % en 2019. La hausse de 24,6 M € va permettre le retour à une PFC à 6% au 1er janvier 2020.
Le plan prévoit alors un grand nombre de mesures pour la mise en œuvre des engagements présidentiels :
Des moyens financiers supplémentaires
– 25 millions d’euros supplémentaires pour l’AEFE dès l’an prochain, pour rendre « crédible » l »ambition présidentielle du doublement des élèves accueillis dans le réseau d’ici 2030 ;
– Assurer l’accès aux bourses scolaires aux Français dans le cadre du développement du réseau. Il n’y a pas de tension à ce stade et les perspectives sont assurées jusqu’en 2022.
Accueillir plus d’élèves
–Des services qui accompagneront le nouveau bac voulu par le Ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse. Le CNED permettra une offre adaptée à la réforme du baccalauréat pour permettre à certains élèves de suivre des enseignements de spécialité non enseignés dans l’établissement.
-L’ouverture de nouvelles sections internationales, avec un objectif de doublement de ces sections d’ici 2022. Elles seront étendus au plus grand nombre d’établissement possibles. Il y aura aussi davantage de sections européennes et orientales dans les collèges et les lycées.
– Développement de la plateforme FRED, afin que les écoles du réseau de l’enseignement français à l’étranger deviennent plus encore des laboratoires d’innovation dans le domaine du numérique éducatif.
Aider à la croissance d’un réseau déjà existant
–Simplification des homologations AEFE en assouplissant les critères qui passeront de 17 à 10 et en y donnant accès dès l’ouverture de l’établissement. L’accompagnement de l’homologation – accordée par le Ministère de l’Education Nationale – est considéré comme un service aux établissements partenaires, que l’AEFE facture d’ores et déjà. Les nouveaux établissements, quelle que soit leur taille, pourront ainsi demander à être homologués, dès leur première année d’existence.
–Des moyens humains renforcés avec 1000 titulaires supplémentaires détachés d’ici 2030. L’enjeu ici est de permettre à davantage de personnes de pouvoir bénéficier de l’opportunité de rejoindre un établissement d’enseignement français à l’étranger et de pouvoir, à leur retour, faire bénéficier le système éducatif français de cette expérience. En ce sens, les personnels détachés par le ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse sont désormais amenés à exercer à l’étranger 6 ans maximum.
–La création de 16 pôles de formation régionaux dans le monde, à l’image de ce qu’a fait notamment le lycée français du Mexique. Ils seront structurés à partir du 1er janvier 2020, pour être opérationnels dès la prochaine rentrée et l’ensemble des opérateurs du MENJ est mobilisé à ces fins (parcours de formation magistère proposés par CANOPE, certifications en langue et expertise en formation de France Éducation International).
–Investir dans des masters MEEF afin de former une nouvelle génération d’enseignants qui ne seront pas titulaires de l’Education nationale mais qui seront qualifiés pour enseigner dans les établissements comme recrutés locaux. En France, dans le cadre de la réforme de la formation des enseignants, les Instituts nationaux supérieurs du professorat et de l’éducation (INSPE) proposeront une certification spécifique à l’enseignement français à l’étranger, dans le cadre du Master MEEF (métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation). Dès janvier 2020, une expérimentation sera conduite dans plusieurs INSPE pour les personnels titulaires. A la rentrée 2020-21, le certificat sera accessible aux étudiants MEEF et aux titulaires.
Associer les familles aux établissements
–Une meilleure association des parents d’élèves et des anciens élèves : doublement de la représentation des parents d’élèves au conseil d’administration de l’AEFE (de 2 à 4 sièges), accueil également d’un membre issu des anciens élèves du réseau. Pour les EGD, les parents seront consultés en amont du vote des budgets. Un comité d’audit spécifique aux budgets va être créé, composé pour moitié d’auditeurs externes à l’AEFE.
Mieux accompagner le réseau
Création d’un service d’appui au développement du réseau (SADR) au sein même de l’AEFE, destiné à accompagner des investisseurs publics ou privés qui veulent développer une offre d’enseignement conforme aux programmes scolaires français.
–Faire appel aux ambassadeurs qui mettront en œuvre des plans locaux de développement définissant les axes d’une stratégie adaptée au contexte local. Les postes diplomatiques mèneront à cette fin une analyse de l’offre et de la demande éducative et veilleront à ce que le développement des établissements soit régulé et harmonieux tout en préservant la qualité des enseignements.
–Mise en place d’un conseil d’orientation de l’enseignement français à l’étranger qui réunira annuellement le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères et le ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse ainsi que les acteurs de l’enseignement français à l’étranger.
Revoir la conférence de presse (ici)